Resident Evil - The Beginning [en cours]

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Boubou
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Bonjour à tous,

c'est avec une certaine impatience que j'attendais l'ouverture du forum de Robotophe. Cette partie du forum général m'a bien sûr comblé et c'est avec joie que je reprends la plume.

Je mets donc ci-dessous un texte qui était déjà présent sur le site des fanfics hunters mais il s'agit ici d'une version augmentée. J'ai sauté des lignes après la plupart des paragraphes pour en faciliter une éventuelle lecture.

Le texte n'est pas terminé. L'ambition est d'écrire l'aventure jusqu'à la mort de tous les membres de l'équipe Bravo (hors survivants, bien entendu).

Résumé:
L'histoire de l'équipe Bravo se rendant dans les montagnes Arclay.
la fanfic prend quelques liberté par rapport à l'histoire (je l'ai commencée avant la sortie de bio 0) mais demeure, il me semble, assez fidèle.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez (tout commentaire bienvenue).


texte:



Sa tête la faisait atrocement souffrir. Elle porta presque machinalement sa main sur sa nuque et un liquide chaud et visqueux lui glissa entre les doigts. Du sang ! Sûrement le sien, à en juger par la terrible douleur qui s’empara de son cou et qui la paralysa durant plusieurs secondes. A l’intérieur de son crâne, les évènements qu’elle venait récemment de vivre avaient du mal à trouver une certaine cohérence.

« Ce n’est pas grave, pensa-t-elle, tout finira bien par revenir. »
Si ils lui en laissait le temps, lui souffla une voix intérieure. « ils », qui ça « ils » ? se demanda-t-elle.

Une seconde douleur, beaucoup plus intense, mit fin à ses interrogations de la manière la plus brutale qui soit. Rébecca regarda alors sa jambe : elle pouvait désormais voir son tibia qui s’était frayé un passage à travers son épiderme pour lui dire bonjour. Elle tenta de remuer sa jambe blessée mais n’y parvint pas. Elle se traîna alors laborieusement sur le sol – un épais tapis d’herbe rendu froid par une précoce rosée-, avec la seule force de ses bras qui semblaient avoir eux aussi abondamment souffert. Au bout de quelques mètres, elle s’arrêta. Tout d’abord parce qu’une immense fatigue s’était emparée de son corps, et parce que, ensuite, elle ne savait guère où aller. Elle ne savait même pas dans quel endroit elle se trouvait pour l’instant.

Soudainement, tout lui revint : l’hélicoptère, l’équipe Bravo, la forêt et ses maudits corbeaux… Tout était très clair désormais, trop clair. Un frisson lui parcourut le dos. Une peur jusque là endémique l’envahit pour ne plus la lâcher.

Elle se rappela alors sa journée et les nombreux évènements qui la jalonnèrent pour finalement en arriver à la dangereuse situation dans laquelle elle se trouvait.

Quelques heures plus tôt, durant la même journée.

A 8HOO précise, habillée dans son habituel treillis militaire des S.T.A.R.S., Rébecca, jeune recrue de cette section spéciale de la police de Raccoon City, débutait son entraînement matinal quotidien : un petit footing de six kilomètres suivit de deux heures de musculation et de gymnastique. Jusque là, cette journée avait tout d’une journée ordinaire. Après le déjeuner dans la cafétéria affectée aux deux équipes des S.T.A.R.S., l’équipe Bravo, dont faisait partie Rébecca, avait pour mission de se rendre dans la forêt environnante pour y découvrir la source de plusieurs meurtres étranges y ayant été perpétrés. Chacun y allait de sa petite idée quant à l’origine de cette vague de crimes abominables : des loups, des coyotes, peut-être même des grizzlis, mais rien qui ne nécessitait l’intervention d’une équipe aussi entraînée que celle des S.T.A.R.S. Pour Kenneth, déjà qu’il ne voyait pas l’utilité de deux ou même une seule équipe de commando à Raccoon, une simple intervention des gardes forestiers et une interdiction de se promener dans les bois alentours aurait amplement suffi. Mais les ordres étaient les ordres et on leur avait enjoint une mission qu’ils allaient non seulement exécuter mais aussi parfaire de la manière la plus rapide et la plus sûre qui soit, et ce, dans la plus grande tradition des intervention du groupe, connu pour sa légendaire capacité à résoudre des affaires réputées obscures et difficiles.

Vers 13H00, Rébecca se rendit dans son bureau, situé au premier étage du commissariat, en centre ville. Elle frappa à la porte mais personne ne lui répondit. Elle tourna la poignée et pénétra dans la pièce. Dernière recrue en date, la jeune fille avait reçu le bureau sur la droite, c’est-à-dire le « bureau des bleus », comme le nommait le capitaine Wesker de l’équipe Alpha. Elle s’y installa tranquillement, se saisit d’un livre sur le pouvoir guérisseur de certaines plantes poussant dans la forêt de Raccoon et sortit les restes du sandwich qu’elle avait commencé quelques dizaines de minutes auparavant à la cafette avec Joseph et les autres. Elle en avala un énorme morceau et se plongea dans son bouquin, écrit par un scientifique de renom travaillant pour le fournisseur de jobs officiel de la ville : Umbrella, une multinationale pharmaceutique dont le siège social se trouvait en Europe mais dont les entreprises sous-traitantes étaient éparpillées à travers le monde.

Le livre que Rébecca dévorait aussi vite que son « repas » l’intéressait au plus haut point : il concernait la guérison de certaines blessures par une médecine naturelle, sujet qu’elle connaissait bien pour l’avoir étudier et en avoir fait un mini mémoire pour ses études de médecine. En effet, Rébecca finissait actuellement sa quatrième année de médecine, tout en travaillant pour les S.T.A.R.S. depuis maintenant un bon mois. Scolairement surdouée, la toute juste jeune femme avait terminé le lycée à l’âge de quatorze ans et avait de suite enchaîné la FAC, car elle avait bénéficié d’une bourse de mérite et d’une bourse spéciale de la part de la société Umbrella, qui lui avait trouvé du travail dans une de ses ramifications à Raccoon, durant ses vacances scolaires et les week-ends. C’est au cours d’une discussion avec l’un de ses collègues qu’elle appris l’existence de ce commando d’élite qui cherchait une personne ayant des connaissances médicales pointues. Elle avait postulé pour le poste, sans trop y croire car , malgré ses années d’avance, il lui restait au moins deux ans pour terminer ses études et devenir une scientifique réputée, au même titre que ce William Birkin dont elle tenait l’un de ses nombreux écrits entre ses mains. Mais, en dépit de ses dix-huit printemps, son parcours scolaire et sa passion pour les arts martiaux décidèrent les capitaines des équipes Bravo et Alpha à lui donner sa chance. C’était il y a tout juste un mois, en juin.

Son estomac rempli et trois bons chapitres du livre plus tard ( dont un chapitre deux qu’elle trouva légèrement romancé, où l’auteur, fort d’une expérience qu’il tenait pour véridique, racontait qu’une plante verte poussant dans les bois de Raccoon, avait le pouvoir de ressouder des os brisés et de cicatriser une blessure en seulement quelques minutes…), Rébecca étudia alors les différentes coupures de journaux et les rapports du médecin légiste concernant les affaires en cours. Les articles des gazettes locales étaient comme à l’accoutumé : des histoires basées sur des faits mais dont les conclusions relevaient plus du fantasme journalistique que d’autres chose. Plus intéressants se révélèrent être les rapports du médecin ayant examiné les cadavres qui furent retrouvés. A priori, deux des cinq victimes autopsiées portaient de nombreuses morsures d’un animal sauvage, tel un chien sauvage ou un loup. Le cas classique de randonneurs qui se perdent la nuit et qui, avec la nourriture présente dans leurs sac à dos, attirent une foule de bêtes rendues folles par l’odeur de mets bien venus. Admettons que cela faisait plusieurs semaines que la bête en question n’avait pas mangé, cela expliquerait alors ces attaques exceptionnelles. En revanche, les conclusions pour les trois autres cas lui paraissaient beaucoup plus étranges : Il était mentionné, dans la case « causes du décès », que des morsures de type humain ( photographies et moulages de dents à l’appui) pouvaient avoir entraîné la mort de ces personnes. Situation d’autant plus étrange que d’important « morceaux » des corps avaient disparu, comme si ils avaient été arrachés pour être…mangés ! Oui, c’était bien le mot qui lui venait à l’esprit lorsqu’elle regardait les photos. Se devait être par ailleurs la raison pour laquelle elle et ses compatriotes iraient faire un petit tour dans les bois de Raccoon cette après-midi.

Quelqu’un frappa à la porte.

« Entrez », cria Rébecca.

La porte s’ouvrit et Jill Valentine apparut, vêtue, comme à son habitude, de façon très sexy. Aujourd’hui, elle portait une minijupe noire et un petit haut vert sans manche, laissant ses épaules et le haut de son dos apparents. Elle avait noué un pull en laine beige autour de sa taille et elle avait chaussé ses magnifiques bottes marrons, doublées avec une légère fourrure, que Rébecca adorait. A ce moment-là, Rébecca se rendit compte que, malgré son appartenance à un commando musclé, Jill n’en demeurait pas moins une femme et une femme incroyablement féminine lorsqu’elle était au travail.

« C’est pas la peine de crier, je ne suis pas sourde, lui dit Jill tout en fermant la porte et en esquissant un large sourire.
_ Excuses-moi, Jill, mais j’étais plongée dans ces affaires de meurtres et de disparitions.
_ Ah, oui, comment ne pas en avoir entendu parler? Cette histoire ridiculise tout le monde, la police, le maire et même les S.T.A.R.S. Il paraît que c’est vous, l’équipe Bravo, qui êtes affectée à cette mission.
_Oui, l’affaire piétine depuis plusieurs mois mais le capitaine Wesker a découvert de nouveaux indices dans les montagnes Arclay. Nous partons tout à l’heure effectuer une reconnaissance des lieux en hélicoptère. Nous devrions être rentrés avant la nuit.
_ Ce serait mieux, il ne faudrait pas oublié la petite fête de ce soir.
_ Une fête ?!
_ En l’honneur du départ en retraite de monsieur John Savage. D’après ce que l’on m’a dit, son jeune remplaçant arrivera d’ici deux mois, fraîchement sorti de l’école de police de Chicago, Léon quelque chose , je crois…
_ Je passerai faire un saut ce soir, c’est promis.
_ Mais j’y compte bien. »

Jill se dirigea alors vers le bureau de son collègue et ami, de deux ans son aîné, Chris Redfield. Elle ouvrit quelques tiroirs et se saisit d’un portefeuille en cuir qu’elle ouvrit et inspecta.

« Qu’est-ce qu’elle est belle… », s’exclama Jill à haute voix.
Rébecca, très curieuse de nature, ne put s’empêcher de demander :
« Qui ça ? »

Jill s’approcha de la jeune fille et lui tendit le portefeuille. Il y avait une photo à l’intérieur : une homme et une femme. L’homme, c’était Chris. Même si elle ne lui avait jamais parlé ( il ne venait quasiment jamais dans son bureau et passait son temps à s’entraîner au tir, domaine dans lequel il excellait, au vu des nombreuses coupes qui décoraient le bureau des S.T.A.R.S.), elle l’avait déjà aperçu une ou deux fois et le trouvait plutôt joli garçon. Elle ne savait pas qui était la fille, mais elle espérait de tout cœur que ce n’était pas sa petite amie.

Jill prit alors la parole :
« C’est Claire Redfield… la sœur aînée de Chris.
_ Elle est vraiment très belle, dit Rébecca dans un soupir de soulagement.
_ A ce soir Miss Chambers.
_ A ce soir. »

Jill reprit le portefeuille – Chris devait sûrement lui avoir demandé de venir le chercher- , s’éloigna, ouvrit la porte et sortit de la pièce.
Rébecca regarda sa montre : Il était 14H30 !! L’heure de départ était fixée à 15H00 à l’héliport et elle devait passer chercher ses armes. Elle laissa son bureau en pagaille, comme toujours, et sortit précipitamment. Elle se dirigea vers la salle des armes en courant, croisant plusieurs policiers surpris de voir cette jeune fille déambuler dans les couloirs du commissariat à cette vitesse. Elle descendit au sous-sol et ouvrit brusquement la porte dans un fracas qui fit sursauter Forest de peur.

« Hé Chambers, va falloir calmer tes hormones, j’aimerais pas mourir avant l’heure !
_ Excuses-moi mon p’tit amour si je t’ai fait peur mais je croyais que j’étais en retard.
_ T’inquiètes pas pour ça, l’hélico avait besoin d’une petite révision et j’crois bien que ces foutus mécanos vont dépasser sur l’horaire. De toute façon, faudra quand même que je vérifie moi-même leur boulot car on n’est vraiment sûr de rien avec ces fainéants…
_ Ah… »

Rébecca pris alors son sac à l’effigie des S.T.A.R.S. dans lequel il y avait deux trousses de premiers secours, deux bombes à lacrymogène, un Beretta 9mm et deux chargeurs de quinze balles chacun. Elle le passa sur son dos et attendit Forest qui était occupé à remplir son sac de tout un tas de truc qui seraient sûrement plus inutile les un que les autres ( une multitude d’armes à feu de précision pour les tireurs d’élite dont il faisait parti). Rébecca en profita pour inspecter la salle et remarqua que tous les sacs de l’équipe Bravo n’était plus là.

« Ils doivent déjà être à l’héliport », pensa-t-elle. Ce qui la déprima un peu car, d’une part, elle détestait être en retard et, d’autres parts, elle ne voulait pas faire mauvaise impression auprès de son supérieur, Enrico Marini, le bras droit du capitaine Wesker.

Rébecca était plongée dans ses rêveries lorsque la voix de Forest Speyer la ramena à la réalité.

« Allez Chambers, tu penseras au prince charmant plus tard, on y va. »
La jeune fille obtempéra et suivi son collègue qu’elle appréciait pour son humour si particulier. Ils se retrouvèrent quelques minutes plus tard dans le parking souterrain du commissariat. Forest l’invita à prendre place dans son carrosse noir et blanc, agrémenté de plusieurs autocollants S.T.A.R.S. pour bien le différencier avec ceux des autres policiers et ils prirent la route de l'héliport qui se trouvaient à cinq kilomètres.
Lorsqu’ils arrivèrent à l’héligare, les autres membres de l’équipe Bravo les attendaient en discutant de choses et d’autres, à peu près de tout d’ailleurs sauf de la mission qui semblait être une simple mission de routine au cours de laquelle une ou deux malheureuses bêtes porteuses d’un virus comme la rage seraient abattues…

« Bonjour capitaine Marini », cria Rébecca en se mettant au garde à vous.
Forest fit de même.
« Bonjour soldats, rompez. Forest ?
_ Oui, capitaine.
_ Vérifiez-moi cet appareil, je haie les surprises !
_ Tout de suite mon capitaine. »

Forest salua Kenneth et Richard, ses deux amis, ainsi qu Edward Dewey, le pilote qui les conduirait dans les montagnes Arclay, au nord-ouest de Raccoon, puis s’occupa de sa machine volante préférée. Rébecca salua également les trois hommes, en étant aussi timide qu’un mois auparavant.

Forest termina le contrôle de l’appareil une bonne demi-heure plus tard. Il fit part de ses observations à son capitaine, mentionnant une légère défaillance du rotor de queue mais rien de bien grave car il ne faisait pas froid au mois de juillet ( le froid pouvant entraîner un problème de rotation du rotor, ce qui aurait pour effet de déstabiliser l’appareil et de le rendre incontrôlable). A l’intérieur de l’héligare, une silhouette les observait, faisant attention à ne pas être aperçue. Mais elle fut surprise par un des mécanicien de l’appareil :

« Bonjour, capitaine Wesker.
_ Bonjour.
_ Que faites-vous ici, l’héligare n’est ouverte qu’au personnel autorisé et vous n’avez pas l’… »

Il ne finit jamais sa phrase. Wesker l’avait solidement empoigné par le cou et lui brisa la nuque dans un craquement d’os qu’il affectionnait tout particulièrement. Il lâcha prise et le mécanicien tomba lourdement sur le sol. Wesker le cacha rapidement sous une épaisse couverture qui gisait à ses pieds et épia derechef l’équipe Bravo. Lorsque le pilote mis le contact, Albert Wesker s’exclama, un inquiétant sourire aux lèvres :
« Et six de moins… »

Dix minutes plus tard, les cinq membres de l’équipe Bravo et leur pilote s’envolaient pour les montagnes Arclay. A l’intérieur, la discussion allait bon train, comme d’habitude, avec une pléthore de blague foireuses, qui faisait légèrement sourire Rébecca, tentant tant bien que mal de s’adapter à cet univers sommairement macho mais qui l’avait tout de même relativement bien adoptée.

« Alors Richard, comment vont ta femme et son amant ?
_ Elle, ça va mais lui beaucoup moins depuis notre dernière discussion et celui de la tienne, Kenneth ?
_ Il a mangé à la maison hier soir et on a regardé « Les oiseaux » d’Hitchcock.
_ Il a plutôt bon goût, l’amant de ta femme, plus pour les films que pour les gonzesses », ajouta Forest, en éclatant de rire.
Les deux autres s’esclaffèrent à leur tour.
« Nous arrivons. » annonça soudainement Edward.
Tels des robots, les S.T.A.R.S. se saisirent de leurs sacs et les passèrent sur leurs dos.
Le capitaine se leva et passa sa tête dans la cabine :
« Edward, envoyez un message radio au Q.G.
_ Bien, chef. »

Edward empoigna l’émetteur radio et le mis sur la position « on ». Il obtint rapidement Greg Stevenson, le seul officier capable de remplacer Richard lorsque ce dernier partait en mission sur le terrain. Il lui indiqua sa position et lui dit qu’il le re-contacterait d’ici environ deux heures.
Il était 16H00. L’hélicoptère arrivait vers le lieu indiqué du dernier meurtre. Soudain, un groupe de puissants volatiles noirs attaqua l’appareil, se jetant volontairement contre les vitres. Les tripes et le sang des oiseaux maculaient le pare-brise et Edward, surpris et horrifié, lâcha durant quelques secondes les commandes. L’appareil se mit à tournoyer sur lui-même et ses occupants furent déstabilisés. La machine n’ayant pas de portes latérales, Richard fut projeté dans le vide. Heureusement pour lui, la bretelle de son sac, prise dans une poignée, le retint. Mais la bandoulière salvatrice menaçait de craquer à chaque instant et Edward n’arrivait toujours pas à stabiliser son bébé. Tout à coup, le manche lâcha.

Le pilote cria :
« On va s’écraser !!!
_ Fais chier, cria Forest.
_ Richard, hurla Rébecca.

Mais Richard était inconscient. Il avait du se cogner contre la coque de l’hélico. Forest se jeta au sol et attrapa Richard par le col de son blouson. Celui-ci reprenait peu à peu connaissance.

« Va falloir sauter !! » enjoignit Enrico.
Le sol se rapprochait à une vitesse vertigineuse et la machine devenue folle n’arrêtait pas de tournoyer. Richard avait désormais repris connaissance et il avait pris son couteau.

« Je vais couper cette bretelle, lâches-moi Forest !! »

Forest s’exécuta et Richard coupa le lien qui lui avait sauvé la vie quelques secondes plus tôt. Il fut le premier à embrasser lourdement le sol. Les cinq autres prirent leurs sacs, ne se firent pas prier et s’élancèrent dans le vide pour une chute libre sans parachute d’au moins sept ou huit mètres. A peine Enrico avait-il touché l’herbe de la clairière où ils avaient tous échoués que l’hélicoptère, devenu complètement fou, se cracha dans un vacarme assourdissant à plusieurs centaines de mètres. La machine prit rapidement feu puis explosa dans un bruit formidable qui fit frissonner Edward, même s’il ne pouvait pour l’instant pas voir ce qui restait de son bébé. Rébecca se réveilla doucement. Sa tête la faisait atrocement souffrir. Elle porta presque machinalement sa main sur sa nuque et un liquide chaud et visqueux lui glissa entre les doigts. Du sang ! Sûrement le sien, à en juger par la terrible douleur qui s’empara de son cou et qui la paralysa durant plusieurs secondes. A l’intérieur de son crâne, les évènements qu’elle venait récemment de vivre avaient du mal à trouver une certaine cohérence.

« Ce n’est pas grave, pensa-t-elle, tout finira bien par revenir. »
Si ils lui en laissait le temps, lui souffla une voix intérieure. « ils », qui ça « ils » ? se demanda-t-elle.

Une seconde douleur, beaucoup plus intense, mit fin à ses interrogations de la manière la plus brutale qui soit. Rébecca regarda alors sa jambe : elle pouvait désormais voir son tibia qui s’était frayé un passage à travers son épiderme pour pouvoir lui dire bonjour. Elle tenta de remuer sa jambe blessée mais n’y parvint pas. Elle se traîna alors laborieusement sur le sol – un épais tapis d’herbe rendu froid par une précoce rosée-, avec la seule force de ses bras qui semblaient avoir eux aussi abondamment souffert. Au bout de quelques mètres, elle s’arrêta. Tout d’abord parce qu’une immense fatigue s’était emparée de son corps, et parce que, ensuite, elle ne savait guère où aller. Elle ne savait même pas dans quel endroit elle se trouvait pour l’instant.

Soudainement, tout lui revint : l’hélicoptère, l’équipe Bravo, la forêt et ses maudits corbeaux… Tout était très clair désormais, trop clair. Un frisson lui parcourut le dos. Une peur jusque là endémique l’envahit pour ne plus la lâcher. Une voix familière la ramena à la réalité : C’était Richard.

« Merde les gars, Réb est blessée et c’est vraiment pas beau à voir. »
Le groupe s’approcha, encore sonné par cet atterrissage forcé.
« Putain, s’exclama Forest en regardant la jambe de Rébecca.
_ J’ai mal, gémit Rébecca.
_ Le manoir des Spencer se trouve à environ un bon kilomètre et demi d’ici, Forest et Kenneth, vous porterez Chambers jusque là-bas, ordonna Enrico.
_ A vos ordres, capitaine, répondirent les deux hommes. »
Et ils obtempérèrent. Ils fabriquèrent alors une chaise humaine avec leurs bras et Richard déposa la jeune fille dessus.
« Qu’est-ce qui s’est passé, Ed ?
_ J’en sais rien Forest, une bande de corbeaux a attaqué l’hélico, j’ai perdu le contrôle un cours instant et, au moment où j’ai réussi à reprendre le manche, celui-ci s’est arraché et il m’est resté dans les mains.
_ Nous en saurons plus quand nous verrons cette maudite machine. Allons-y. » cria Marini.

Le groupe avançait à vive allure, malgré la blessure de Rébecca. De toute façon, ils n’avaient pas intérêt à s’attarder car la nuit, même si elle se faisait patiemment attendre en ce mois de juillet, aurait pris possession des lieux dans moins de quatre heures. L’équipe s’arrêta plusieurs fois, Edward et Richard remplaçant Forest et Kenneth pour porter la blessée. Rébecca, tranquillement bercée à trente centimètres du sol, et malgré la souffrance atroce que lui faisait endurer sa fracture ouverte, se demandait à quoi pouvait bien ressembler le fameux manoir de monsieur Spencer. De nombreuses histoires circulaient à son propos, en ville, depuis sa création. Il paraîtrait même que l’architecte des lieux et sa famille y auraient disparu en 1967. Cela faisait d’ailleurs plusieurs mois que les gens parlaient de nouveau de la bâtisse cachée dans les montagnes Arclay, depuis le premier cadavre mutilé qui avait été découvert à environ un demi kilomètre des lieux. Certains disaient qu’il se passait des choses étranges dans ce manoir, qu’il était le repère d’une créature monstrueuse que le vieux Spencer avait dressée pour dévorer quiconque s’approchant de sa demeure. Depuis sa plus tendre enfance, Rébecca connaissait toutes les histoires se rapportant à la fantastique maison, comme tous les gosses de Raccoon, mais elle ne l’avait jamais vu.

Enrico était lui aussi perdu dans ses pensées. Il avait entendu de drôle de ragots à propos du manoir ces derniers temps. Quelqu’un y aurait fait construire une voie de chemin de fer indépendante de la ville qui serait reliée à un poste de recherche classé top-secret dans des montagnes situées à plus de cent kilomètres de Raccoon. Il avait pris la personne qui lui avait raconté ça – Steven Sallinger, un gars qui travaillait à l’usine chimique d’Umbrella en ville- pour un fou, jusqu’à ce qu’il entende le formidable bruit d’un train en marche et son puissant sifflement caractéristique, il y a deux semaines, vers 23H45, alors qu’aucun train n’était prévu en gare de Raccoon, cette dernière étant en grève depuis un bon mois pour des raisons gouvernementales obscures. Le train circulant sur ces rails transporterait tout un tas de produits toxiques et radioactifs extrêmement dangereux pour les habitants. Mais Steven s’était arrêté là car il avait peur d’en avoir trop vu et surtout trop dit. Enrico avait bien tenter de le questionner, d’en savoir plus sur cette affaire de dingue, mais Steven ne lui avait rien dit de plus. Il avait l’air complètement paniqué. Il avait alors laisser le capitaine de l’équipe Bravo dans l’expectative la plus totale et était rapidement rentré chez lui pour quitter la ville le plus tôt possible lui avait-il dit. Enrico ne remarqua que maintenant qu’il n’avait plus eu aucune nouvelle de Steven depuis ce fameux repas au restaurant chinois.

Un sourd crépitement provenant d’une puissante source de chaleur le tira de ses souvenirs. C’était leur hélicoptère, ou plutôt ce qu’il en restait. Une imposante masse métallique informe et calcinée de toutes parts. Apparemment le réservoir avait explosé et une épaisse fumée noire s’échappait vers le ciel. L’odeur du carburant était insupportable et les vapeurs émanant du feu leurs faisaient tourner la tête.

« A mon avis, ce tas de taule ne nous dira rien sur ce qui a bien pu nous arrivé…remarqua Forest.
_ Le manoir se trouve juste derrière cette petite colline, à environ sept cents mètres, fit remarquer Enrico, Il est six heures et le soleil se couche presque, allons- y, je pense que nous pourrons contacter le Q.G. et leur demander de nous envoyer l’hélico de l’équipe Alpha. »

L’équipe se mit alors en marche. Edward était resté quelques instants près de l’appareil pour lui rendre un dernier hommage. Soudain, il sentit une présence qui l’observait. Un frisson lui parcourut le dos. Il regarda ses compatriotes, ils avaient déjà gravi la petite colline et herbeuse et pouvaient sûrement apercevoir l’imposant façade du manoir. Tout à coup, une douleur aiguë dans sa jambe droite le fit chavirer. Il ne réalisa pas tout de suite ce qu’il lui arrivait. Instinctivement, il hurla. L’équipe Bravo, alors à une cinquantaine de mètres, se tourna. La scène qu’ils virent les firent pâlir d’effroi : Edward se faisait attaqué par une créature tout droit sortie des enfers. La bête était au moins deux fois plus grosse qu’un doberman. Son pelage était de couleur noir, entaché en de nombreux endroits par ce qui semblait être du sang et même, Richard l’aurait juré, ses propres tripes et viscères. Elle tenait dans sa gueule béante une partie de la jambe droite du pilote. Elle écrasa le morceau de viande entre ses puissantes mâchoires, recracha la chaussure et quelques bouts de tissu méconnaissables et se jeta derechef sur sa proie. Mais Edward Dewey n’était pas homme à se laisser faire. Malgré une souffrance qui était telle qu’il se coupa la langue en serrant les dents, il se saisit de son Beretta et fit feu sur l’animal. Ce dernier encaissa trois balles sans broncher. Cela lui ralentit un peu sa course mais il continua sa charge. Edward tira derechef, visant alors la tête de l’animal, dont l’unique œil éclata, répandant sur le sol herbeux un liquide blanchâtre mêlé à des morceaux de cervelle. Désormais aveugle, le monstre chavira. C’est alors que survint deux autres créatures qui assaillirent à leur tour le pauvre Edward. Encore sous le choc de cette attaque atroce, Enrico s’écria :

« Abattez-moi ces saloperies !!! »

Richard avait déjà préparé l’artillerie lourde et lança un fusil à pompe à Kenneth et un bazooka à Forest. Ceux-ci lâchèrent machinalement Rébecca qui s’écrasa lourdement sur le sol. Son tibia se recala de lui-même dans sa jambe et une gerbe de sang imprégna son pantalon, en même temps qu’elle hurlait. Mais personne ne l’entendit. Les quatre hommes surarmés étaient déjà partis à l’assaut des créatures meurtrières.

Edward se trouvait désormais à terre et son chargeur devait être presque vide. L’un des deux monstres s’élança sur l’homme qui brandit rapidement son revolver. Il pressa la gâchette… mais un simple petit « clic » lui parvint aux tympans, signe que son arme ne lui était plus d’aucune utilité. Il n’eut pas le temps de trouver une autre échappatoire car les mâchoires de la créature s’était refermer sur son avant-bras. La bête durcit son emprise et les os craquèrent. Le bras d’Edward fut alors très vite arraché. Le chien sortit de l’enfer recula, le bras de l’ancien pilote d’hélicoptère dans sa gueule. La seconde suivante, une roquette lui transperça le flan gauche et le projeta à une bonne dizaine de mètres. Le chien hurla à son tour, se releva et chargea sur Forest qui fit feu une seconde fois. La créature retourna en enfer, dans un explosion de tripes et de sang. Richard et son capitaine massacrèrent la seconde bestiole : cinq balles de magnum et autant de fusil à pompe eurent raison d’elle, la transformant en un salmigondis peu appétissant. Kenneth tua à son tour la première de ces saloperies qui avait attaqué son ami. La bête étant aveugle, il prit son temps pour l’achever, lui explosant les pattes une par une pour enfin lui tirer deux balles en pleine tête.

Les monstres abattus, les quatre membres des S.T.A.R.S. s’approchèrent alors de leur ancien pilote. Ce dernier était toujours en vie, mais il baignait dans une mare de sang, une jambe et un bras en moins. Sa respiration était haletante et son souffle court. Il essaya de parler mais n’y parvint pas.

« Merde, dit Forest. Putain de bordel de merde.
_ T’inquiète pas Ed, on va te soigner. » lui confia Richard.

Ce dernier regarda son supérieur qui hocha la tête en signe d’impuissance. Tous savaient que leur pilote était condamné et que ce n’était plus qu’une question de minutes. En effet, outre ses multiples blessures, Edward avait perdu sûrement beaucoup de sang. L’homme tomba alors dans un profond comma dont il ne se réveillerait plus. Seulement une poignée de secondes plus tard, Edward Dewey, marié et père d’une petite Laura de cinq ans, lâcha son dernier soupir et s’endormit à jamais. Enrico récita une prière improvisée pour son collègue et ami puis lui tourna le dos, comme si cela suffirait à lui faire oublier les minutes les plus terribles de son existence. Il ne se doutait pas que l’enfer avait un nom : les montagnes Arclay, et il s’y trouvait en ce moment même. Les quatre commandos ne purent s’empêcher de verser quelques larmes et ce malgré un moral des plus solides. Ils offrirent à leur ancien pilote un semblant de sépulture, à l’aide de quelques branches et de feuilles, en attendant qu’il ait droit à plus digne enterrement.

Richard alla ensuite inspecter la dépouille de l’une des créatures. Une terrible odeur de putréfaction émanait de la bestiole. Une puanteur atroce, qui lui donnait mal à la tête et envie de vomir, comme si cette chose était morte. Oui, morte depuis plusieurs jours, voire des semaines. Cette odeur là, impossible de ne pas la reconnaître. Ce putain de chien était mort depuis longtemps. Aucun doute. Mais, vu l’état d’ Edward, il était aussi bien vivant avant que Richard ne l’abatte. Aucun doute non plus. Que se passait-il donc dans ces montagnes ? Etait-ce une nouvelle épidémie de rage, ou de peste ? En tous les cas, les trois monstres gisant sur le sol ne présageaient pas des rencontres amicales dans les bois alentours la nuit tombée. Les précédents meurtres avaient du être perpétrés par ses tueurs venus de l’enfer, en conclut Richard. Forest fit de même, mais à haute voix :

« J’crois bien qu’on a trouvé nos coupables pour les derniers massacres. »
Ses trois compagnons hochèrent la tête. Enrico reprit la parole :
« Marchons jusqu’au manoir. Nous demanderons l’aide de l’équipe Alpha par téléphone. Allons-y ! »

Et ils se mirent en route, en direction de Rébecca, sans se retourner. S’ils l’avaient fait, ils auraient sans doute remarquer que leur sépulture de fortune bougeait par intermittence, comme si… comme si le corps de leur ancien ami était revenu à la vie.

« Allez Chambers, monte sur la chaise ! » cria Forest.

Richard aida Réb à prendre place sur les bras de ses deux amis. La jeune fille n’avait presque rien vu de la terrible scène qui avait eu lieue quelques instants auparavant, aussi, personne ne lui en souffla mot et chacun gardait ses impressions et ses craintes pour soi-même. La progression était toujours aussi difficile et Rébecca avait toujours aussi mal. Elle se rappela alors le livre qu’elle avait lu plutôt dans l’après-midi. Si seulement elle pouvait trouver ses fameuses plantes, peut-être que son tibia la laisserait en paix et alors elle ne serait plus un fardeau pour ses compagnons. Elle se décida à leur faire part de son savoir médicinal :

« Capitaine Marini.
_ Qu’y a-t-il Chambers ?
_ Lors de mes études et de certaines de mes lectures, j’ai eu connaissance de l’existence de certaines plantes miraculeuses ayant le pouvoir de ressouder un os brisé et de cicatriser une blessure en quelques instants. Les vertus thérapeutiques de ses plantes ont été testées et prouvées scientifiquement par la société pharmaceutique Umbrella. Cette dernière a décidé, il y a environ trois mois de cela de planter la graine de ces végétaux dans les montagnes Arclay. Je pense que si nous pouvions en trouver quelques unes et l’appliquer sur ma blessure, et si ce ne sont pas des mensonges, ma jambe me ferait moins mal et je pourrais servir à quelques choses au lieu de vous ralentir comme le ferait un stupide boulet. »

Marini réfléchit et trouva l’idée aussi séduisante que farfelue, même si, Umbrella avait sûrement l’argent et les scientifiques pour mettre au point un tel médicament.

« Sauriez-vous reconnaître ce type d’herbe ?

_ Oui capitaine, ces plantes sont de couleur verte. Mais c’est un vert très clair, parsemé de petites taches jaunes fluorescentes lorsque l’on braque une source de lumière artificielle dessus, comme une lampe de poche, ou un laser. C’est Umbrella qui y a ajouté ce mécanisme, pour mieux les reconnaître et ainsi étudier leur évolution dans un environnement naturel.
_ O.K. Nous allons faire un petit détour avant d’aller au manoir. Nous passerons par les bois, voir si nous trouvons une de ces fameuses plantes guérisseuses. »

L’équipe Bravo se dirigea alors vers la forêt. De sombres nuages avaient pris possession du ciel. Leur aspect menaçant ne présageait rien de bon. Tout à coup, un vent puissant se leva et parcourut rapidement les lieux, faisant crier de nombreux arbres et tomber quelques branches. Quelques instants plus tard, les énormes masses de gouttelettes en suspension se mirent à pleurer. Bien protégés par les géants feuillus, les S.T.A.R.S. inspectaient tranquillement les bois alentours, à la recherche des plantes vertes. Ils ne se doutaient pas qu’un groupe de volatiles aussi noir que l’était une nuit sans lune les observait, comme un chasseur traquant sa proie, posté au sommet des arbres. La pluie qui s’abattait sur eux ne semblait guère les déranger. C’était comme s’ils ne la sentaient pas.

« En voilà une !! »cria Rébecca, si fort qu’elle faillit tomber de sa chaise humaine.

La jeune fille demanda à ses collègues de la laisser descendre. Ces derniers obtempérèrent, tout en la tenant solidement pour ne pas la laisser tomber. Elle sortit alors une lampe de poche de son sac à dos. Elle l’alluma puis la braqua sur la plante en question : une multitude de petits points jaunes vinrent entacher les feuilles et la tige du végétal salvateur. Richard lui tendit son couteau, celui-là même qui lui avait sauvé la vie quelques instants auparavant. Rébecca s’en saisit et coupa la plante verte au niveau du sol, laissant la racine bien enterrée dans la terre, pour qu’elle puisse repousser. Elle se souvint alors de la procédure décrite dans le livre du professeur Birkin : Elle arracha méthodiquement toutes les feuilles et les posa délicatement de côté. Elle découpa la tige en petits morceaux et les mit dans sa bouche. Elle mastiqua doucement, puis avala le tout. A pars un fort goût de chlorophylle, elle ne sentit rien d’anormal, c’était comme de l’herbe. Personne ne disait mot, mais, à l’exception de Rébecca qui semblait très confiante, les autres doutaient sérieusement de la véracité de ses informations. Dans un registre encore plus pessimiste, Forest se demandait même si cette plante n’était pas empoisonnée ou toxique.

Rébecca appliqua ensuite les feuilles une par une sur sa blessure, faisant bien attention de toute la recouvrir.
« Est-ce que quelqu’un pourrait me donner une bande et du scotch, qui se trouvent dans la poche avant de mon sac ? »
Kenneth s’excécuta et lui tendit une poignée de secondes plus tard les ustensiles dont elle avait besoin. Rébecca se fit alors un bandage autour de sa jambe qu’elle consolida avec un morceau de adhésif.

La pluie commençait à passer à travers l’épais feuillage des arbres. Le vent se ressentait de plus en plus comme une morsure froide et humide. Aussi invraisemblable que cela pouvait l’être, Rébecca souffrait de moins en moins et sa jambe lui paressait beaucoup plus solide. Seulement un quart d’heure plus tard, la jeune fille se levait, sans aucune aide de la part de ses collègue. Elle fit même quelques pas, à la grande stupéfaction des S.T.AR.S., tous plus incrédules les uns que les autres.

« Chambers…Ma mignonne… Va falloir que tu m’expliques le truc… lança Forest
_ Ce sont ces plantes, elles sont miraculeuses, lui répondit Rébecca en riant.
_ Si elles sont aussi efficaces que ça, on devrait en trouver d’autres, la soirée risque d’être agitée, observa le capitaine.
_ Chef !
_ Oui, Kenneth.
_ Je viens de trouver trois autres de ces plantes. Qu’est-ce que j’en fais ?
_ Tant que nous sommes ensembles, garde les précieusement. Si nous étions amenés à être séparés, nous effectuerons un partage de ses herbes magiques.
_ Très bien mon capitaine. »
Kenneth rangea les plantes dans son sac.
Marini reprit la parole :
« Rébecca ?
_ Oui capitaine ?
_ Pouvez- vous marcher soldat ?
_ Affirmatif mon capitaine.
_ Alors en marche, direction le manoir des Spencer. »

La pluie redoubla d’intensité durant un cour instant puis s’affaiblit. Les gros nuages gorgés d’eau avaient considérablement obscurcit le ciel, si bien qu’à travers l’épais feuillage des arbres, les S.T.AR.S. ne voyaient plus grand chose dans cette forêt qui apparaissait plus comme un lieu inquiétant que comme un refuge au mauvais temps.

Pendant ce temps, les corbeaux les observaient toujours, volant d’arbres en arbres pour ne pas les perdre de vue…

Lorsque les cinq collègues sortirent des bois, ils tombèrent nez à nez avec la carcasse fumante de leur ancien moyen de transport. Ils y jetèrent un bref coup d’œil et s’empressèrent de passer à côté des cadavres des trois monstrueuses créatures gisant sur le sol, que la pluie avait totalement humidifié. Forest regarda un bref instant la tombe de circonstance d’Edward puis détourna rapidement le regard. L’équipe continua silencieusement son chemin, tout en étant en état d’alerte maximum. Une perte humaine était déjà beaucoup trop pour la soirée, pensait Enrico.

« Merde… » lâcha Forest, bouche bée.

Il s’était arrêté et ne bougeait plus. Redoutant une nouvelle attaque, Richard se saisit de son Magnum et enleva le cran de sûreté. Mais, lorsque les quatre S.T.AR.S. rejoignirent leur camarade, aucune créature maléfique n’était en vue… seulement le manoir de Spencer. Une baraque immense, gigantesque. Elle se trouvait à plus de trois cents mètres, mais, déjà, elle s’imposait à l’œil, elle rendait complètement futile tout ce qui se trouvait dans Raccoon City, même l’exceptionnel commissariat de police de la ville ( pourtant plus grand que la majorité de ceux des Etats-Unis) paraissait légèrement ridicule. Rébecca se rendit alors compte que tout ce qu’on lui avait dit sur cette baraque fantasmagorique était bel et bien vrai : cela dépassait même son imagination.

La façade du bâtiment était principalement constituée de pierres apparentes. Cela lui donnait un aspect médiéval important et une certaine vétusté que son âge réel n’aurait laissé deviner. En effet, le manoir avait été construit près d’une trentaine d’année auparavant à la demande du vieux Spencer. A l’origine, cette baraque devait servir de lieu de vacances pour le vieux et sa famille. Mais très rapidement, de nombreuses personnes vinrent y séjourner, des scientifiques surtout. Certains travaillaient pour le laboratoire d’Umbrella en ville mais d’autres, à en juger par leurs accents, venaient sûrement d’Europe ou de Russie. Officiellement, le manoir servait donc de résidence secondaire pour quelques uns des chercheurs les plus réputés de la planète. Officieusement, certains suspectaient la baraque de servir de lieu de repère pour de sombres affaires de drogues ou d’argent sale…
Quoiqu’il en soit, la maison apparaissait comme une véritable chance… Dieu seul sait combien de créatures monstrueuses se tapissaient dans les bois.


A suivre...
Keep the dream alive
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