Resident Evil : Alternative Nightmare [update 8/06/06]
Publié : 21 mai 2006, 13:12
Voilà ma première fanfic Resident Evil. Elle est encore en cours, et n'avance pas très régulièrement (vous savez ce que c'est, les études et tout).
L'intrigue se situe à Raccoon City, un peu avant Resident Evil 2. Le héros est un personnage inédit, mais pas de soucis, quelques visages connus seront croisés .
Je me suis pas mal appuyé sur différents sites pour coller au mieux au scénario officiel (chronologie, plans...), même si quelques approximations en sont pas à exclure .
N'hésitez pas à écrire des commentaires, je posterai les chapitres suivants en éditant ce message .
Bonne lecture !
Resident Evil : Alternative Nightmare
1. On the road to Raccoon City
Je me nomme Matthew Gorgoth, mais tout le monde m’appelle Matt. Je suis un ancien SAS, mais j’ai du abandonner ma carrière militaire, suite à une blessure de guerre qui a lésé ma jambe droite et qui me fait boiter depuis. Autant dire que je ne suis pas une petite nature. Mais ce matin du 27 septembre 1998, je ne me doutais pas que ma vie allait connaître des horreurs pire encore que les Malouines, le Golfe et la Bosnie. Laisser-moi vous comptez ces horreurs qui ont définitivement bouleversé ma vie.
27 septembre 1998, 6h02, route 122 à 105 km au nord de Raccoon City.
Je roulais cheveux au vent à bord de ma décapotable, une virile automobile typiquement américaine des années 70, en destination de Raccoon City où une société pharmaceutique m’avait convoqué pour un poste de responsable de la sécurité.
J’aurai du avoir des soupçons dès que j’ai vu l’annonce quelques jours plus tôt dans le journal : « Cherche homme avec solide expérience militaire pour poste chef sécurité chez Umbrella. Salaire intéressant. Appeler M. Birkin 1211-744-3333 ». Sans emploi depuis mon arrivée aux USA, j’appelais donc ce monsieur William Birkin avec le mince espoir de correspondre à son profil. D’abord assez froid, son ton devint très enthousiaste lorsque je lui parla de mon expérience dans les SAS avec l’armée britannique. Il me donna donc rendez-vous pour le 27 septembre à Raccoon City, située à six heures de route de mon domicile. Une industrie pharmaceutique, fut-elle mondialement connue comme Umbrella, ne devrait normalement pas avoir besoin de spécialistes de mon genre.
Mais cette réflexion, je ne me la fis que bien plus tard… bien trop tard.
A la radio, j’écoutais une horripilante musique country sur le seul canal voulant bien fonctionner quand les programmes s’interrompirent, à mon grand soulagement sur le coup. Un journaliste au ton assez peu rassuré pris la parole. Je me souviens très bien ce qu’il dit.
« - Mesdames et messieurs, nous interrompons nos programmes pour un flash spécial. La malheureuse ville de Raccoon City, où des centaines de meurtres ont été proférés rien que ces dernières vingt-quatre heures… »
Sans plus faire attention à ce que disais le journaliste, je me crispais, mort d’angoisse, quittant presque la route et manquant de justesse de m’écraser contre un poids lourd qui venait en sens inverse.
« - Des centaines de meurtres… mais qu’est-ce qu’il se passe dans cette ville ! »
J’avais l’esprit assez troublé par cette déclaration qui avait value une interruption de programmes. Mais je n’étais pas homme à fuir devant le danger, et une telle situation expliquait dans un sens mieux le mirobolant salaire évoqué par M. Birkin au téléphone : « on ne gagne pas dix mille dollars par mois en se tournant les pouces ! », pensais-je sur le moment.
Si seulement j’avais su ce que j’y trouverai, j’aurai fait demi-tour sans demander mon reste…
Le moteur hurlait ses chevaux alors que les kilomètres défilaient à une vitesse folle, mais qui me paraissait malgré tout être d’une lenteur indolente. La route étant peu fréquentée en cette heure matinale, je ne voyais pas obligé de restreindre mon allure, d’autant plus que je détestais – et déteste toujours – me traîner en voiture. A l’approche de la ville, trois-quarts d’heure plus tard, j’entendit monter peu à peu l’intensité de volume de nombreuses sirènes.
Je me posais mes premières questions lorsque j’entendis le hurlement des sirènes de Raccoon City, que le vent portait à plusieurs kilomètres, s’éteindre brutalement alors que leur éclats sonores n’avaient cessés de s’amplifier à l’approche de la ville. Si seulement j’avais su…
Ce brusque silence éveilla en moi des instincts depuis longtemps endormis. Comme si mon inconscient avait détecté un danger imminent à mon entrée dans la bourgade, ma main droite chercha le contact rassurant pour le soldat que j’étais : la crosse de mon puissant SIG Sauer P226 .45 ACP. Dès le contact établit, mes doigts fouillèrent dans la boîte à gant pour trouver et sortir sur le siège passager les deux chargeurs de sept balles et la boîte de munitions. Tout était bien en place, et bien que mon stress grimpait au fur et à mesure que j’avançais dans les faubourgs déserts de la ville, je me sentais un peu sécurisé. L’esprit trop occupé, je ne fis pas attention à l’approche d’un carrefour, où une voiture fonçait en zigzag sur la route perpendiculaire à la mienne… un coup de klaxon, des crissements de pneus, un choc terrible, puis le noir absolu.
Si seulement j’avais su…
2. What’s happens ?
27 septembre 1998, 7h33, Raccoon City
Lorsque je repris mes esprits, je mis un certain temps avant de me souvenir de ce qui s’était passé. Distrait que j’étais par mes lugubres pensées, mon aiguisé 6e sens n’avait pu me prévenir. Au moment où je traversais le carrefour, la voiture folle m’avait tout simplement percuté à pleine vitesse. C’est seulement à ce moment que je réalisais que le conducteur – ou étais-ce une conductrice ? – n’avaient pas arrêté de me klaxonner, m’ayant visiblement vu mais ne pouvant m’éviter.
En fait non, mon 6e sens m’avait bien prévenu d’un danger, si grand qu’il en occultait ce simple accident.
Ma voiture s’était renversée, formant une véritable coque au-dessus de moi. La portière gauche était entrouverte, et me laissait voir l’autre véhicule, encastrée dans un poteau d’éclairage publique et dont le moteur fumait. Sans que j’en sois absolument sûr, il me semblait qu’il y avait une silhouette à l’intérieur. Je remuais, endolori par quelques contusions bénignes. Sans trop savoir pourquoi une telle pensée me venait, je savais qu’il me fallait maintenant m’extirper seul. Aucun secours ne viendrai, j’en étais persuadé.
Quand j’y repense, c’était un miracle que je sois encore en vie après un tel choc, et surtout indemne. Mais à bien y réfléchir, il aurait mieux valu que j’y reste…
Mon instinct me poussa à chercher mon arme avant de tenter de me dégager, las sans succès : le choc avait du la projeter au loin. Je glissais jusqu’à la portière, gêner par la taule froissée et les sièges écrasés, puis prenant appui de mon mieux, je me mis à pousser de toutes mes forces. Raclant le sol avec fracas, le battant d’acier s’écartait de quelques centimètres à chacune de mes impulsion. Après quelques minutes de lutte, je réussissais à ouvrir un espace assez grand pour pouvoir m’y glisser. Avançant à plat ventre, je m’extrayais de la carcasse de mon automobile. Aussitôt sur pied, j’accourais vers la berline accidentée et m’avançais côté conducteur. Je vis immédiatement que le pare-brise était défoncé côté passager, et qu’un corps gisait dans une mare de sang contre le mur de l’immeuble de briques rouges à quelques mètres, la tête complètement éclatée. Je ne pouvais plus rien pour cet homme. Dans l’épave, une femme dont le visage était contre le volant. Il y avait un peu de sang qui coulait, mais je ne pouvais voir dans quelle mesure elle était blessée, ses longs cheveux blonds tombant de part et d’autre de sa figure. J’essayais d’abord d’ouvrir la portière par la poignée, mais celle-ci était tordue et ne remplissait plus son office. Sans réfléchir, je montais sur le capot et m’attelais à faire tomber ce qui restait du pare-brise, prenant garde de ne pas meurtrir d’avantage la malheureuse. Une fois cet obstacle de verre déblayé, je me penchais et soulevais délicatement la tête de la conductrice. Elle était inconsciente et avait une vilaine coupure à la tempe, mais ne semblait pas devoir en mourir. Lui donnant quelques petites claques et l’interpellant, je parvins à la réveiller assez vite. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se mit d’abord à hurler et à se débattre comme une démente, et il fallut une gifle musclée de ma part accompagnée d’une injonction sonore pour qu’elle se calme.
« - Vous allez bien maintenant ? Ça ne sert à rien de se mettre dans un tel état.
- Je suis navrée… J’ai cru que…
- Cru quoi ?
- Que vous étiez comme les autres.
- Les autres ?
- Vous n’êtes pas au courant ?
- Au courant de quoi ? »
Mon 6e sens me hurlait de fuir, de la laisser dans sa voiture, de laisser cette ville, de ficher le camps, même à pied. J’aurai du l’écouter ce 6e sens qui m’avait déjà tant de fois sauvé la vie au front.
Elle me regarda dans les yeux, incrédule, comme si ne pas savoir ce qu’elle savait était impossible. Elle me saisit l’avant bras avec une force que je ne soupçonnais pas, avant de me répondre.
« - Il faut fuir ! Fuir cette ville de cauchemar !
- Fuir ? »
Comme elle avait raison, et comme j’ai été stupide…
Me rappelant soudainement du mort, je baissais les yeux et tournais la tête en direction du cadavre sanguinolent. Sans doute son mari ou son frère. A ma grande surprise, ce fut par un soupir de soulagement qu’elle accueillit la scène.
« - Il en étais lui aussi devenu un.
- Un ? Mais un quoi ? »
S’obstinant à éluder mes interrogations, sa première demande, une fois sortie de son auto, fut de me demander si ma voiture était en état de rouler, ce à quoi je répondis avec dépit par la négative. Sa deuxième question me stupéfia encore d’avantage.
« - Etes-vous armé ?
- J’ai un P226, mais il a été projeté lors du choc. J’avoue ne pas l’avoir encore cherché.
- Alors il faut tout de suite le retrouver ! »
Ne sachant probablement même pas à quoi ressemblait mon arme, elle se mit sans attendre à regarder partout, non sans jeter de trop fréquents coups d’œils aux coins de rues et par-dessus son épaule. En quelques minutes, nous réussîmes à mettre la main sur mon arme, un chargeur et une poignée de munitions qui s’étaient éparpillés autour d’une bouche d’égouts dans laquelle la boîte avait probablement chuté avec l’autre chargeur. Par réflexe plus que par nécessité, cette armé étant très robuste, je la vérifiais prestement. Elle était en parfait état de marche, bien qu’un peu abîmée à la crosse. Alors que je bricolais mon P226, nous échangeâmes quelques paroles.
La femme se prénommait Carole et travaillait au collège de la ville en tant que professeur de mathématique, et c’est tout ce que j’appris d’elle à ce moment. A mes questionnements sur les meurtres et son attitude étrange, elle ne voulut rien me dire d’autre à part qu’elle voulait que nous nous sauvions sur-le-champ.
« - Hors de question que je quitte la ville. Je dois gagner au plus vite les locaux d’Umbrella !
- C’est de la folie pure ! Il faut fuir !
- Hors de question !
- Mais il ne reste que les quartiers autour du commissariat qui soient encore à peu près sûrs.
- Je dois absolument voir le docteur William Birkin !
- En quoi cela vaut-il de risquer votre vie ?
- Excusez-moi, mais c’est mon affaire.
- Très bien… »
Comme elle s’était résignée à me laisser faire comme je l’entendais et arborait une mine découragée, je pensais qu’elle allait partir en courant de son côté pour mettre son idée à exécution, mais à mon grand étonnement, elle préféra m’accompagner, bredouillant quelque chose comme « je ne survivrai pas seule ». N’y voyant pas d’inconvénient majeur, j’acceptais sa compagnie. Sur ses indications, nous primes la route vers le sud, vers le laboratoire local d’Umbrella. Ce qui me frappa vraiment après quelques minutes à peine, c’était le calme morbide qui régnait : nous étions seuls dans les rues. Elle lançait de grands regards inquiets à chaque zone d’ombre que cette nuit finissante se plaisait à faire s’attarder. Je faisais de même, mais de façon plus posée : si quelqu’un nous épiait ou nous attendait pour nous attaquer en embuscade, inutile de lui montrer que l’on soupçonnait sa présence. J’avais dissimulé mon P226 sous les plis de mon pull-over après l’avoir glissé dans mon jean. Inutile également d’étaler tout son arsenal.
Au bout d’un moment, nous fûmes forcés d’emprunter une ruelle étroite et très sombre, car la route principale était coupée par un camion-citerne couché en travers avec des câbles électriques encore alimentés pendants tout près. Si un de ces câble avait la riche idée d’entrer en contact avec la cuve métallique remplie d’essence, on aurait eu droit à un sacré feu d’artifice, aussi la prudence était de mise. Dès que nous entrâmes dans la passée, une forte odeur rappelant lointainement l’œuf pourri nous pris la gorge. Visiblement apeurée par ces émanations, toujours sans que je puisse savoir pourquoi, elle se resserra contre mon épaule. Appréhendant également quelques mauvaises rencontres, je portais ma main gauche – car oui je suis gaucher – dans mon dos, prêt à me saisir de mon calibre 45. Nous étions à la moitié de l’allée nauséabonde et toujours rien, aussi commençais-je à me détendre. C’est alors qu’un bruit de poubelle renversée nous fit sursauter.
3. First steps in my journey to hell
27 septembre 1998, 8h49, Raccoon City
Nous nous retournâmes de concert, et ma compagne de route poussa un hurlement en voyant une grande silhouette qui avançait vers nous à pas saccadés. Une sorte de grognement retentit dans notre dos, et une silhouette similaire surgit, coupant toute possibilité de fuite. Bien que mon instinct m’hurlait de dégainer et de faire feu, je ne l’écoutais pas.
« - Qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ?
- … Haaaaaaa…..
- Répondez ! »
Les nerfs de Carole craquèrent, et elle saisit mon arme avant que je ne puisse l’arrêter puis tira à deux reprises dans le torse de la première forme avant que je ne réussisse à lui reprendre l’arme des mains. La personne prise pour cible s’effondra d’une manière qui me parut peu naturelle, en tombant à genoux vers l’avant. Me retournant, je braquais mon Sig sur le second individu qui continuait à approcher d’un pas rythmé, émettant des râles qui me glaçaient le sang, indifférent au sort de son comparse. Carole s’était écartée et était appuyée contre le mur sal et suintant situé à ma droite, tétanisée.
« - On en bouge plus ! Stop ! J’ai dit stop ! »
Je ne me doutais pas encore de ce que j’allais voir quelques instants plus tard…
Huit mètres, sept mètres, six mètres, cinq mètres… la créature ignorait toutes mes injonctions. Je pouvais désormais voir son visage, les yeux blanc exorbités, la peau dévorée par la moisissure, la chair putréfiée… un zombie, comme ceux des films au cinéma ! Je m’apprêtais à tirer, quand quelque chose m’agrippa le pied : c’était l’homme- ou devrais-je dire le mort-vivant – abattu par Carole ! L’autre arrivait sur moi et tendait les bras pour me saisir à la gorge. Je gardais assez de sang-froid pour ne pas vider mon chargeur à tord et à travers, mais je me débattais malgré tout sans grande efficacité, et mes assaillants de cauchemar prenaient rapidement le dessus.
Malgré la terreur qui m’envahit à cet instant, mon instinct de soldat pris visiblement le dessus in extremis sur ma conscience, et se fut Carole qui me raconta plus tard comment je m’étais laissé tomber violemment sur le dos en envoyant valsé le second zombi, me libérant de son emprise, puis faisant sauté ce qu’il restait de cervelle à ces deux monstres avant de me relever.
Carole semblait plus surprise que ravie de ma réussite, bien que son premier réflexe fut de me sauter au cou. Se rendant ensuite compte de ce qu’elle faisait, elle me lâcha, visiblement gênée, avant de s’empresser de me faire oublier cet épisode pas si désagréable.
« - Vous êtes qui au juste ? Vous avez agit si vite qu’on aurait dit que ça vous était naturel.
- Plus ou moins, je suis un ex-SAS.
- Qu’est-ce qu’un SAS ?
- J’oubliais que je suis aux USA… Special Air Services, armée britannique. L’équivalent de votre Delta Force.
- Vous êtes un militaire? Pour la nationalité, je m’en doutais un peu à votre accent…
- Etais.
- Vous avez quitté l’armée ?
- C’est une longue histoire, je préfère ne plus en parler. »
Mon ton avait été très sec, et je clos définitivement cette conversation en me détournant d’elle et en remettant quatre balles dans le chargeur de mon arme.
« - En route Carole.
- Très bien. C’est par là. »
Nous repartîmes donc vers les bâtiments d’Umbrella sans échanger de paroles supplémentaires. Il ne nous fallut pas longtemps pour tomber sur une voiture de police estampillée R.P.D. dont les gyrophares étaient allumées et qui visiblement avait été abandonnée là, en plein milieu de l’avenue qui était par ailleurs jonchée de carcasses d’automobiles. Mais le véhicule des forces de l’ordre semblait là depuis beaucoup moins longtemps.
« - Restez ici Carole, je vais voir.
- Soyez prudent. »
Saisissant mon P226, je m’avançais prudemment vers la voiture, regardant bien tout autour de moi. Les deux portières avant étaient ouvertes, et nulle trace du moindre policier aux alentours. Le range fusil était vide, à ma grande déception, ainsi que la boîte à gants. Alors que je m’apprêtais à rejoindre Carole, je perçus un bruit sourd, comme si quelqu’un cognait. Je me retournais et identifiais rapidement la source du bruit après avoir fait un tour rapide du véhicule : ça provenait du coffre. Je tapais donc à mon tour sur la taule.
« - Hé ! Il y a quelqu’un ? Répondez ! »
J’obtint une réponse sans pouvoir discerner les mots, la voix étant trop étouffée. J’essayais d’ouvrir le coffre sans succès : il était fermé à clef.
« - Attention, je vais faire sauter la serrure ! »
J’ajustais mon arme et fit feu de biais pour ne pas traverser la taule, fracassant la serrure de façon nette. A l’instant où j’ouvrais la malle, j’entendis une voix d’homme me crier « non ! » puis des bruits de pas de quelqu’un accourant. En même temps, le battant d’acier se déploya violemment, frappant ma main gauche et me faisant lâcher mon Sig Sauer, et un molosse bondit sur moi me faisant tomber à la renverse. Mais il ne s’agissait pas d’un chien normal, non, c’était un doberman… en décomposition ! Un clebs zombi à la chair putride et aux yeux emplis de pus ! Employant toutes mes forces, je parvenais à peine à maintenir ses crocs démesurés hors de portée de ma gorge. J’entendis un cri de Carole juste avant qu’un tir de plombs ne projette ce cerbère au loin. Un second tir fit voler en éclat la tête de l’animal mort. Encore abasourdi, je me relevais péniblement, aidé par une main noire dont je ne voyais pas encore le propriétaire.
« - Rien de cassé ?
- Ça va merci, vous êtes intervenu à temps… »
A temps était un euphémisme, car je n’aurais pas tenu deux secondes de plus face à ce molosse.
Après avoir souri brièvement au policier qui venait de me relever, je tournais machinalement la tête là où j’avais laissé ma compagne de route et me figea de stupeur, ce qui attira l’attention de mon sauveur dans la même direction, avant de reprendre le contrôle de mes cordes vocales.
« - Carole ! Attention ! »
La malheureuse n’eut que le temps de se retourner avant qu’un immense zombie ne la saisisse pour la mordre. Elle poussa un hurlement strident à l’instant où les dents et la bouche putrides de la créature percèrent la peau fine de son cou, broyant sa chair et faisant gicler son sang. J’allais m’élancer quand le policier me retint fermement par le bras.
« - Il n’y a plus rien à faire pour elle ! Il nous faut filer d’ici ! Regardez ! »
Par la rue principale, où nous nous trouvions, une horde de morts s’avançait en direction de Carole qui se débattait en vain contre son assaillant en décomposition. Le groupe de cadavres ambulant était déjà moitié moins loin d’elle que moi, et l’autre me retenait toujours. D’un geste brusque, je le fit lâcher prise et roulais au sol, saisissant de mon arme et me rétablissant à genou. J’ajustais mon tir avec application, ma cible étant à près de trente mètres de moi et faisant moins d’un demi mètre de diamètre. La seconde suivante, la tête du zombi se vit amputé d’une moitié de cervelle et fut projeté en arrière, faisant lâcher prise à la créature.
« - Carole ! Venez à moi ! »
Encore affolée, les mains sur la gorge, elle me chercha un instant du regard avant de courir mollement dans ma direction. La rejoindre n’aurai servi à rien : la porter m’aurait trop ralenti pour m’éloigner des zombis à temps, car ma jambe raide m’empêchait de courir. J’optais pour une solution beaucoup plus osée : couvrir sa fuite avec mon P226. Les morts-vivants se rapprochaient rapidement d’elle, et je les repoussais aussi efficacement que je le pouvais, les tirs à la tête étant les seuls efficaces. Seulement voilà, ils étaient très nombreux, et elle avançait très lentement, forçant cependant mon respect par la volonté qu’elle déployait à chaque pas. Elle me faisait confiance, et je ne devais pas faillir, mais à chaque rechargement de mon arme, je perdais de précieuses secondes. Alors qu’il ne lui restait plus qu’une dizaine de mètres, je ne parvins plus à maintenir ma cadence et me retrouva submergé de cibles. In extremis, le policier shoota plusieurs monstres avec son fusil à pompe, libérant assez de large pour que je rejoigne Carole et la hisse sur mes épaules, toujours couvert par cet homme providentiel.
« - Vite ! Montez dans la voiture ! »
J’obéis, installant Carole à l’arrière et m’asseyant à côté d’elle pour m’en occuper dans un second temps. Dans l’immédiat, mon réflexe fut de casser la verrière avec la crosse de mon arme et d’en faire usage contre la horde anthropophage.
« - Venez vite ! »
Profitant de ma couverture, le policier sauta au volant et démarra le véhicule en marche arrière, alors que les premiers zombis grimpaient déjà sur le capot. Prenant de la vitesse, nous nous éloignâmes du gros des troupes putréfiées assez rapidement, et la manœuvre du conducteur pour retourner la voiture et la faire avancer en marche avant fit tomber tous ceux accrochés au véhicule… tous sauf un, qui passa sa main à travers le pare-brise et saisit le policer à la gorge. La voiture commença à faire de grandes embardées…
Ce que j’ignorais encore c’était que mon cauchemar venait à peine de débuter…
L'intrigue se situe à Raccoon City, un peu avant Resident Evil 2. Le héros est un personnage inédit, mais pas de soucis, quelques visages connus seront croisés .
Je me suis pas mal appuyé sur différents sites pour coller au mieux au scénario officiel (chronologie, plans...), même si quelques approximations en sont pas à exclure .
N'hésitez pas à écrire des commentaires, je posterai les chapitres suivants en éditant ce message .
Bonne lecture !
Resident Evil : Alternative Nightmare
1. On the road to Raccoon City
Je me nomme Matthew Gorgoth, mais tout le monde m’appelle Matt. Je suis un ancien SAS, mais j’ai du abandonner ma carrière militaire, suite à une blessure de guerre qui a lésé ma jambe droite et qui me fait boiter depuis. Autant dire que je ne suis pas une petite nature. Mais ce matin du 27 septembre 1998, je ne me doutais pas que ma vie allait connaître des horreurs pire encore que les Malouines, le Golfe et la Bosnie. Laisser-moi vous comptez ces horreurs qui ont définitivement bouleversé ma vie.
27 septembre 1998, 6h02, route 122 à 105 km au nord de Raccoon City.
Je roulais cheveux au vent à bord de ma décapotable, une virile automobile typiquement américaine des années 70, en destination de Raccoon City où une société pharmaceutique m’avait convoqué pour un poste de responsable de la sécurité.
J’aurai du avoir des soupçons dès que j’ai vu l’annonce quelques jours plus tôt dans le journal : « Cherche homme avec solide expérience militaire pour poste chef sécurité chez Umbrella. Salaire intéressant. Appeler M. Birkin 1211-744-3333 ». Sans emploi depuis mon arrivée aux USA, j’appelais donc ce monsieur William Birkin avec le mince espoir de correspondre à son profil. D’abord assez froid, son ton devint très enthousiaste lorsque je lui parla de mon expérience dans les SAS avec l’armée britannique. Il me donna donc rendez-vous pour le 27 septembre à Raccoon City, située à six heures de route de mon domicile. Une industrie pharmaceutique, fut-elle mondialement connue comme Umbrella, ne devrait normalement pas avoir besoin de spécialistes de mon genre.
Mais cette réflexion, je ne me la fis que bien plus tard… bien trop tard.
A la radio, j’écoutais une horripilante musique country sur le seul canal voulant bien fonctionner quand les programmes s’interrompirent, à mon grand soulagement sur le coup. Un journaliste au ton assez peu rassuré pris la parole. Je me souviens très bien ce qu’il dit.
« - Mesdames et messieurs, nous interrompons nos programmes pour un flash spécial. La malheureuse ville de Raccoon City, où des centaines de meurtres ont été proférés rien que ces dernières vingt-quatre heures… »
Sans plus faire attention à ce que disais le journaliste, je me crispais, mort d’angoisse, quittant presque la route et manquant de justesse de m’écraser contre un poids lourd qui venait en sens inverse.
« - Des centaines de meurtres… mais qu’est-ce qu’il se passe dans cette ville ! »
J’avais l’esprit assez troublé par cette déclaration qui avait value une interruption de programmes. Mais je n’étais pas homme à fuir devant le danger, et une telle situation expliquait dans un sens mieux le mirobolant salaire évoqué par M. Birkin au téléphone : « on ne gagne pas dix mille dollars par mois en se tournant les pouces ! », pensais-je sur le moment.
Si seulement j’avais su ce que j’y trouverai, j’aurai fait demi-tour sans demander mon reste…
Le moteur hurlait ses chevaux alors que les kilomètres défilaient à une vitesse folle, mais qui me paraissait malgré tout être d’une lenteur indolente. La route étant peu fréquentée en cette heure matinale, je ne voyais pas obligé de restreindre mon allure, d’autant plus que je détestais – et déteste toujours – me traîner en voiture. A l’approche de la ville, trois-quarts d’heure plus tard, j’entendit monter peu à peu l’intensité de volume de nombreuses sirènes.
Je me posais mes premières questions lorsque j’entendis le hurlement des sirènes de Raccoon City, que le vent portait à plusieurs kilomètres, s’éteindre brutalement alors que leur éclats sonores n’avaient cessés de s’amplifier à l’approche de la ville. Si seulement j’avais su…
Ce brusque silence éveilla en moi des instincts depuis longtemps endormis. Comme si mon inconscient avait détecté un danger imminent à mon entrée dans la bourgade, ma main droite chercha le contact rassurant pour le soldat que j’étais : la crosse de mon puissant SIG Sauer P226 .45 ACP. Dès le contact établit, mes doigts fouillèrent dans la boîte à gant pour trouver et sortir sur le siège passager les deux chargeurs de sept balles et la boîte de munitions. Tout était bien en place, et bien que mon stress grimpait au fur et à mesure que j’avançais dans les faubourgs déserts de la ville, je me sentais un peu sécurisé. L’esprit trop occupé, je ne fis pas attention à l’approche d’un carrefour, où une voiture fonçait en zigzag sur la route perpendiculaire à la mienne… un coup de klaxon, des crissements de pneus, un choc terrible, puis le noir absolu.
Si seulement j’avais su…
2. What’s happens ?
27 septembre 1998, 7h33, Raccoon City
Lorsque je repris mes esprits, je mis un certain temps avant de me souvenir de ce qui s’était passé. Distrait que j’étais par mes lugubres pensées, mon aiguisé 6e sens n’avait pu me prévenir. Au moment où je traversais le carrefour, la voiture folle m’avait tout simplement percuté à pleine vitesse. C’est seulement à ce moment que je réalisais que le conducteur – ou étais-ce une conductrice ? – n’avaient pas arrêté de me klaxonner, m’ayant visiblement vu mais ne pouvant m’éviter.
En fait non, mon 6e sens m’avait bien prévenu d’un danger, si grand qu’il en occultait ce simple accident.
Ma voiture s’était renversée, formant une véritable coque au-dessus de moi. La portière gauche était entrouverte, et me laissait voir l’autre véhicule, encastrée dans un poteau d’éclairage publique et dont le moteur fumait. Sans que j’en sois absolument sûr, il me semblait qu’il y avait une silhouette à l’intérieur. Je remuais, endolori par quelques contusions bénignes. Sans trop savoir pourquoi une telle pensée me venait, je savais qu’il me fallait maintenant m’extirper seul. Aucun secours ne viendrai, j’en étais persuadé.
Quand j’y repense, c’était un miracle que je sois encore en vie après un tel choc, et surtout indemne. Mais à bien y réfléchir, il aurait mieux valu que j’y reste…
Mon instinct me poussa à chercher mon arme avant de tenter de me dégager, las sans succès : le choc avait du la projeter au loin. Je glissais jusqu’à la portière, gêner par la taule froissée et les sièges écrasés, puis prenant appui de mon mieux, je me mis à pousser de toutes mes forces. Raclant le sol avec fracas, le battant d’acier s’écartait de quelques centimètres à chacune de mes impulsion. Après quelques minutes de lutte, je réussissais à ouvrir un espace assez grand pour pouvoir m’y glisser. Avançant à plat ventre, je m’extrayais de la carcasse de mon automobile. Aussitôt sur pied, j’accourais vers la berline accidentée et m’avançais côté conducteur. Je vis immédiatement que le pare-brise était défoncé côté passager, et qu’un corps gisait dans une mare de sang contre le mur de l’immeuble de briques rouges à quelques mètres, la tête complètement éclatée. Je ne pouvais plus rien pour cet homme. Dans l’épave, une femme dont le visage était contre le volant. Il y avait un peu de sang qui coulait, mais je ne pouvais voir dans quelle mesure elle était blessée, ses longs cheveux blonds tombant de part et d’autre de sa figure. J’essayais d’abord d’ouvrir la portière par la poignée, mais celle-ci était tordue et ne remplissait plus son office. Sans réfléchir, je montais sur le capot et m’attelais à faire tomber ce qui restait du pare-brise, prenant garde de ne pas meurtrir d’avantage la malheureuse. Une fois cet obstacle de verre déblayé, je me penchais et soulevais délicatement la tête de la conductrice. Elle était inconsciente et avait une vilaine coupure à la tempe, mais ne semblait pas devoir en mourir. Lui donnant quelques petites claques et l’interpellant, je parvins à la réveiller assez vite. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se mit d’abord à hurler et à se débattre comme une démente, et il fallut une gifle musclée de ma part accompagnée d’une injonction sonore pour qu’elle se calme.
« - Vous allez bien maintenant ? Ça ne sert à rien de se mettre dans un tel état.
- Je suis navrée… J’ai cru que…
- Cru quoi ?
- Que vous étiez comme les autres.
- Les autres ?
- Vous n’êtes pas au courant ?
- Au courant de quoi ? »
Mon 6e sens me hurlait de fuir, de la laisser dans sa voiture, de laisser cette ville, de ficher le camps, même à pied. J’aurai du l’écouter ce 6e sens qui m’avait déjà tant de fois sauvé la vie au front.
Elle me regarda dans les yeux, incrédule, comme si ne pas savoir ce qu’elle savait était impossible. Elle me saisit l’avant bras avec une force que je ne soupçonnais pas, avant de me répondre.
« - Il faut fuir ! Fuir cette ville de cauchemar !
- Fuir ? »
Comme elle avait raison, et comme j’ai été stupide…
Me rappelant soudainement du mort, je baissais les yeux et tournais la tête en direction du cadavre sanguinolent. Sans doute son mari ou son frère. A ma grande surprise, ce fut par un soupir de soulagement qu’elle accueillit la scène.
« - Il en étais lui aussi devenu un.
- Un ? Mais un quoi ? »
S’obstinant à éluder mes interrogations, sa première demande, une fois sortie de son auto, fut de me demander si ma voiture était en état de rouler, ce à quoi je répondis avec dépit par la négative. Sa deuxième question me stupéfia encore d’avantage.
« - Etes-vous armé ?
- J’ai un P226, mais il a été projeté lors du choc. J’avoue ne pas l’avoir encore cherché.
- Alors il faut tout de suite le retrouver ! »
Ne sachant probablement même pas à quoi ressemblait mon arme, elle se mit sans attendre à regarder partout, non sans jeter de trop fréquents coups d’œils aux coins de rues et par-dessus son épaule. En quelques minutes, nous réussîmes à mettre la main sur mon arme, un chargeur et une poignée de munitions qui s’étaient éparpillés autour d’une bouche d’égouts dans laquelle la boîte avait probablement chuté avec l’autre chargeur. Par réflexe plus que par nécessité, cette armé étant très robuste, je la vérifiais prestement. Elle était en parfait état de marche, bien qu’un peu abîmée à la crosse. Alors que je bricolais mon P226, nous échangeâmes quelques paroles.
La femme se prénommait Carole et travaillait au collège de la ville en tant que professeur de mathématique, et c’est tout ce que j’appris d’elle à ce moment. A mes questionnements sur les meurtres et son attitude étrange, elle ne voulut rien me dire d’autre à part qu’elle voulait que nous nous sauvions sur-le-champ.
« - Hors de question que je quitte la ville. Je dois gagner au plus vite les locaux d’Umbrella !
- C’est de la folie pure ! Il faut fuir !
- Hors de question !
- Mais il ne reste que les quartiers autour du commissariat qui soient encore à peu près sûrs.
- Je dois absolument voir le docteur William Birkin !
- En quoi cela vaut-il de risquer votre vie ?
- Excusez-moi, mais c’est mon affaire.
- Très bien… »
Comme elle s’était résignée à me laisser faire comme je l’entendais et arborait une mine découragée, je pensais qu’elle allait partir en courant de son côté pour mettre son idée à exécution, mais à mon grand étonnement, elle préféra m’accompagner, bredouillant quelque chose comme « je ne survivrai pas seule ». N’y voyant pas d’inconvénient majeur, j’acceptais sa compagnie. Sur ses indications, nous primes la route vers le sud, vers le laboratoire local d’Umbrella. Ce qui me frappa vraiment après quelques minutes à peine, c’était le calme morbide qui régnait : nous étions seuls dans les rues. Elle lançait de grands regards inquiets à chaque zone d’ombre que cette nuit finissante se plaisait à faire s’attarder. Je faisais de même, mais de façon plus posée : si quelqu’un nous épiait ou nous attendait pour nous attaquer en embuscade, inutile de lui montrer que l’on soupçonnait sa présence. J’avais dissimulé mon P226 sous les plis de mon pull-over après l’avoir glissé dans mon jean. Inutile également d’étaler tout son arsenal.
Au bout d’un moment, nous fûmes forcés d’emprunter une ruelle étroite et très sombre, car la route principale était coupée par un camion-citerne couché en travers avec des câbles électriques encore alimentés pendants tout près. Si un de ces câble avait la riche idée d’entrer en contact avec la cuve métallique remplie d’essence, on aurait eu droit à un sacré feu d’artifice, aussi la prudence était de mise. Dès que nous entrâmes dans la passée, une forte odeur rappelant lointainement l’œuf pourri nous pris la gorge. Visiblement apeurée par ces émanations, toujours sans que je puisse savoir pourquoi, elle se resserra contre mon épaule. Appréhendant également quelques mauvaises rencontres, je portais ma main gauche – car oui je suis gaucher – dans mon dos, prêt à me saisir de mon calibre 45. Nous étions à la moitié de l’allée nauséabonde et toujours rien, aussi commençais-je à me détendre. C’est alors qu’un bruit de poubelle renversée nous fit sursauter.
3. First steps in my journey to hell
27 septembre 1998, 8h49, Raccoon City
Nous nous retournâmes de concert, et ma compagne de route poussa un hurlement en voyant une grande silhouette qui avançait vers nous à pas saccadés. Une sorte de grognement retentit dans notre dos, et une silhouette similaire surgit, coupant toute possibilité de fuite. Bien que mon instinct m’hurlait de dégainer et de faire feu, je ne l’écoutais pas.
« - Qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ?
- … Haaaaaaa…..
- Répondez ! »
Les nerfs de Carole craquèrent, et elle saisit mon arme avant que je ne puisse l’arrêter puis tira à deux reprises dans le torse de la première forme avant que je ne réussisse à lui reprendre l’arme des mains. La personne prise pour cible s’effondra d’une manière qui me parut peu naturelle, en tombant à genoux vers l’avant. Me retournant, je braquais mon Sig sur le second individu qui continuait à approcher d’un pas rythmé, émettant des râles qui me glaçaient le sang, indifférent au sort de son comparse. Carole s’était écartée et était appuyée contre le mur sal et suintant situé à ma droite, tétanisée.
« - On en bouge plus ! Stop ! J’ai dit stop ! »
Je ne me doutais pas encore de ce que j’allais voir quelques instants plus tard…
Huit mètres, sept mètres, six mètres, cinq mètres… la créature ignorait toutes mes injonctions. Je pouvais désormais voir son visage, les yeux blanc exorbités, la peau dévorée par la moisissure, la chair putréfiée… un zombie, comme ceux des films au cinéma ! Je m’apprêtais à tirer, quand quelque chose m’agrippa le pied : c’était l’homme- ou devrais-je dire le mort-vivant – abattu par Carole ! L’autre arrivait sur moi et tendait les bras pour me saisir à la gorge. Je gardais assez de sang-froid pour ne pas vider mon chargeur à tord et à travers, mais je me débattais malgré tout sans grande efficacité, et mes assaillants de cauchemar prenaient rapidement le dessus.
Malgré la terreur qui m’envahit à cet instant, mon instinct de soldat pris visiblement le dessus in extremis sur ma conscience, et se fut Carole qui me raconta plus tard comment je m’étais laissé tomber violemment sur le dos en envoyant valsé le second zombi, me libérant de son emprise, puis faisant sauté ce qu’il restait de cervelle à ces deux monstres avant de me relever.
Carole semblait plus surprise que ravie de ma réussite, bien que son premier réflexe fut de me sauter au cou. Se rendant ensuite compte de ce qu’elle faisait, elle me lâcha, visiblement gênée, avant de s’empresser de me faire oublier cet épisode pas si désagréable.
« - Vous êtes qui au juste ? Vous avez agit si vite qu’on aurait dit que ça vous était naturel.
- Plus ou moins, je suis un ex-SAS.
- Qu’est-ce qu’un SAS ?
- J’oubliais que je suis aux USA… Special Air Services, armée britannique. L’équivalent de votre Delta Force.
- Vous êtes un militaire? Pour la nationalité, je m’en doutais un peu à votre accent…
- Etais.
- Vous avez quitté l’armée ?
- C’est une longue histoire, je préfère ne plus en parler. »
Mon ton avait été très sec, et je clos définitivement cette conversation en me détournant d’elle et en remettant quatre balles dans le chargeur de mon arme.
« - En route Carole.
- Très bien. C’est par là. »
Nous repartîmes donc vers les bâtiments d’Umbrella sans échanger de paroles supplémentaires. Il ne nous fallut pas longtemps pour tomber sur une voiture de police estampillée R.P.D. dont les gyrophares étaient allumées et qui visiblement avait été abandonnée là, en plein milieu de l’avenue qui était par ailleurs jonchée de carcasses d’automobiles. Mais le véhicule des forces de l’ordre semblait là depuis beaucoup moins longtemps.
« - Restez ici Carole, je vais voir.
- Soyez prudent. »
Saisissant mon P226, je m’avançais prudemment vers la voiture, regardant bien tout autour de moi. Les deux portières avant étaient ouvertes, et nulle trace du moindre policier aux alentours. Le range fusil était vide, à ma grande déception, ainsi que la boîte à gants. Alors que je m’apprêtais à rejoindre Carole, je perçus un bruit sourd, comme si quelqu’un cognait. Je me retournais et identifiais rapidement la source du bruit après avoir fait un tour rapide du véhicule : ça provenait du coffre. Je tapais donc à mon tour sur la taule.
« - Hé ! Il y a quelqu’un ? Répondez ! »
J’obtint une réponse sans pouvoir discerner les mots, la voix étant trop étouffée. J’essayais d’ouvrir le coffre sans succès : il était fermé à clef.
« - Attention, je vais faire sauter la serrure ! »
J’ajustais mon arme et fit feu de biais pour ne pas traverser la taule, fracassant la serrure de façon nette. A l’instant où j’ouvrais la malle, j’entendis une voix d’homme me crier « non ! » puis des bruits de pas de quelqu’un accourant. En même temps, le battant d’acier se déploya violemment, frappant ma main gauche et me faisant lâcher mon Sig Sauer, et un molosse bondit sur moi me faisant tomber à la renverse. Mais il ne s’agissait pas d’un chien normal, non, c’était un doberman… en décomposition ! Un clebs zombi à la chair putride et aux yeux emplis de pus ! Employant toutes mes forces, je parvenais à peine à maintenir ses crocs démesurés hors de portée de ma gorge. J’entendis un cri de Carole juste avant qu’un tir de plombs ne projette ce cerbère au loin. Un second tir fit voler en éclat la tête de l’animal mort. Encore abasourdi, je me relevais péniblement, aidé par une main noire dont je ne voyais pas encore le propriétaire.
« - Rien de cassé ?
- Ça va merci, vous êtes intervenu à temps… »
A temps était un euphémisme, car je n’aurais pas tenu deux secondes de plus face à ce molosse.
Après avoir souri brièvement au policier qui venait de me relever, je tournais machinalement la tête là où j’avais laissé ma compagne de route et me figea de stupeur, ce qui attira l’attention de mon sauveur dans la même direction, avant de reprendre le contrôle de mes cordes vocales.
« - Carole ! Attention ! »
La malheureuse n’eut que le temps de se retourner avant qu’un immense zombie ne la saisisse pour la mordre. Elle poussa un hurlement strident à l’instant où les dents et la bouche putrides de la créature percèrent la peau fine de son cou, broyant sa chair et faisant gicler son sang. J’allais m’élancer quand le policier me retint fermement par le bras.
« - Il n’y a plus rien à faire pour elle ! Il nous faut filer d’ici ! Regardez ! »
Par la rue principale, où nous nous trouvions, une horde de morts s’avançait en direction de Carole qui se débattait en vain contre son assaillant en décomposition. Le groupe de cadavres ambulant était déjà moitié moins loin d’elle que moi, et l’autre me retenait toujours. D’un geste brusque, je le fit lâcher prise et roulais au sol, saisissant de mon arme et me rétablissant à genou. J’ajustais mon tir avec application, ma cible étant à près de trente mètres de moi et faisant moins d’un demi mètre de diamètre. La seconde suivante, la tête du zombi se vit amputé d’une moitié de cervelle et fut projeté en arrière, faisant lâcher prise à la créature.
« - Carole ! Venez à moi ! »
Encore affolée, les mains sur la gorge, elle me chercha un instant du regard avant de courir mollement dans ma direction. La rejoindre n’aurai servi à rien : la porter m’aurait trop ralenti pour m’éloigner des zombis à temps, car ma jambe raide m’empêchait de courir. J’optais pour une solution beaucoup plus osée : couvrir sa fuite avec mon P226. Les morts-vivants se rapprochaient rapidement d’elle, et je les repoussais aussi efficacement que je le pouvais, les tirs à la tête étant les seuls efficaces. Seulement voilà, ils étaient très nombreux, et elle avançait très lentement, forçant cependant mon respect par la volonté qu’elle déployait à chaque pas. Elle me faisait confiance, et je ne devais pas faillir, mais à chaque rechargement de mon arme, je perdais de précieuses secondes. Alors qu’il ne lui restait plus qu’une dizaine de mètres, je ne parvins plus à maintenir ma cadence et me retrouva submergé de cibles. In extremis, le policier shoota plusieurs monstres avec son fusil à pompe, libérant assez de large pour que je rejoigne Carole et la hisse sur mes épaules, toujours couvert par cet homme providentiel.
« - Vite ! Montez dans la voiture ! »
J’obéis, installant Carole à l’arrière et m’asseyant à côté d’elle pour m’en occuper dans un second temps. Dans l’immédiat, mon réflexe fut de casser la verrière avec la crosse de mon arme et d’en faire usage contre la horde anthropophage.
« - Venez vite ! »
Profitant de ma couverture, le policier sauta au volant et démarra le véhicule en marche arrière, alors que les premiers zombis grimpaient déjà sur le capot. Prenant de la vitesse, nous nous éloignâmes du gros des troupes putréfiées assez rapidement, et la manœuvre du conducteur pour retourner la voiture et la faire avancer en marche avant fit tomber tous ceux accrochés au véhicule… tous sauf un, qui passa sa main à travers le pare-brise et saisit le policer à la gorge. La voiture commença à faire de grandes embardées…
Ce que j’ignorais encore c’était que mon cauchemar venait à peine de débuter…