Re: RESIDENT EVIL REVELATIONS 2 [SPOILERS]
Publié : 02 avr. 2015, 16:03
Autant je suis assez d'accord sur Neil, qui n'est dans le fond qu'un ersatz de Lansdale, autant, je le répète, j'ai bien apprécié le traitement d'Alex, qui diffère suffisamment de Wesker pour faire d'elle une méchante à part entière. Heureusement, les deux personnages présentent de nombreuses similitudes et leurs projets se rejoignent, mais à la différence de Wesker, qui apparaît dans l'ensemble comme un simple mégalo à la volonté de puissance débordante, sans tellement plus de développement, Alex se présente sous un jour infiniment plus humain, révélant ses angoisses et ses faiblesses.
Là où le personnage est intéressant, c'est qu'on peut mesurer à quel point la découverte de sa condition l'a profondément affecté, et quelles sont ainsi les motivations réelles qui la poussent à accomplir son ambition. Tout cela n'est hélas pas suffisamment mis en valeur dans le jeu, mais reste présent dans les documents et nous aide à comprendre la personnalité d'Alex. Au fond, celle-ci a bien pris conscience que son existence était inessentielle, qu'elle n'avait par elle-même aucune justification puisqu'elle servait une volonté extérieure (celle de Spencer). Cette condition la plonge dans une solitude profonde et insupportable, dans laquelle elle redoute de mourir, ce pourquoi elle s'identifie autant au personnage de Gregor Samsa. Sa solitude est telle qu'elle se raccroche comme elle peut à la figure d'un "frère", avec qui elle a partagé nombre d'expériences, bien qu'en réalité les deux Wesker ne se soient jamais réellement rencontrés je pense, et qu'Albert aurait sûrement méprisé Alex comme tout les autres. C'est la différence fondamentale entre Albert et Alex ici, car Wesker lui n'a jamais éprouvé la solitude comme un fardeau, au contraire il se pose d'emblée comme une existence absolue et autonome, sans jamais avoir besoin des autres. Tout le ressenti et les éventuelles angoisses qu'Albert a pu éprouver au regard de la découverte de ses origines n'est jamais abordé, ou alors de manière tellement superficielle que cela ne peut constituer un développement intéressant pour le personnage. A l'inverse, ce point est bien constitutif dans la personnalité d'Alex, et c'est pour dépasser sa solitude et cette déconsidération de soi-même qu'elle cherche plus que tout à dépasser Spencer et devenir un Dieu immortel.
Ironiquement, ce qui lui arrive au cours du jeu est ce qu'elle redoutait le plus : se transformer en un monstre abominable que le monde entier rejetterait, à l'image de Gregor. Mais, en même temps, c'est pourtant cette tournure tragique qui lui permet finalement de s'accepter elle-même, d'accepter sa condition mortelle et peut-être même d'apprécier une existence dont elle cherche alors à retrouver l'unité perdue. Là où elle fait figure de monstre dans sa forme humaine, elle révèle son humanité dans sa forme monstrueuse.
Si la mise en scène avait été davantage travaillée, sans être entachée par des effets "nanardesques" et autres, je pense qu'Alex aurait pu sans trop de souci apparaître comme un excellent antagoniste, peut-être même le meilleur de la série, car on constate que les scénaristes ont apporté beaucoup de soin dans l'élaboration de ce méchant, pas si caricatural que les autres.
Là où le personnage est intéressant, c'est qu'on peut mesurer à quel point la découverte de sa condition l'a profondément affecté, et quelles sont ainsi les motivations réelles qui la poussent à accomplir son ambition. Tout cela n'est hélas pas suffisamment mis en valeur dans le jeu, mais reste présent dans les documents et nous aide à comprendre la personnalité d'Alex. Au fond, celle-ci a bien pris conscience que son existence était inessentielle, qu'elle n'avait par elle-même aucune justification puisqu'elle servait une volonté extérieure (celle de Spencer). Cette condition la plonge dans une solitude profonde et insupportable, dans laquelle elle redoute de mourir, ce pourquoi elle s'identifie autant au personnage de Gregor Samsa. Sa solitude est telle qu'elle se raccroche comme elle peut à la figure d'un "frère", avec qui elle a partagé nombre d'expériences, bien qu'en réalité les deux Wesker ne se soient jamais réellement rencontrés je pense, et qu'Albert aurait sûrement méprisé Alex comme tout les autres. C'est la différence fondamentale entre Albert et Alex ici, car Wesker lui n'a jamais éprouvé la solitude comme un fardeau, au contraire il se pose d'emblée comme une existence absolue et autonome, sans jamais avoir besoin des autres. Tout le ressenti et les éventuelles angoisses qu'Albert a pu éprouver au regard de la découverte de ses origines n'est jamais abordé, ou alors de manière tellement superficielle que cela ne peut constituer un développement intéressant pour le personnage. A l'inverse, ce point est bien constitutif dans la personnalité d'Alex, et c'est pour dépasser sa solitude et cette déconsidération de soi-même qu'elle cherche plus que tout à dépasser Spencer et devenir un Dieu immortel.
Ironiquement, ce qui lui arrive au cours du jeu est ce qu'elle redoutait le plus : se transformer en un monstre abominable que le monde entier rejetterait, à l'image de Gregor. Mais, en même temps, c'est pourtant cette tournure tragique qui lui permet finalement de s'accepter elle-même, d'accepter sa condition mortelle et peut-être même d'apprécier une existence dont elle cherche alors à retrouver l'unité perdue. Là où elle fait figure de monstre dans sa forme humaine, elle révèle son humanité dans sa forme monstrueuse.
Si la mise en scène avait été davantage travaillée, sans être entachée par des effets "nanardesques" et autres, je pense qu'Alex aurait pu sans trop de souci apparaître comme un excellent antagoniste, peut-être même le meilleur de la série, car on constate que les scénaristes ont apporté beaucoup de soin dans l'élaboration de ce méchant, pas si caricatural que les autres.