Tout nouveau film CG à sortir en "direct to video" sur vos écrans
Home Cinema,
Resident Evil Damnation est le résultat de deux années d’améliorations techniques d’images de synthèse proposées pour une aventure horrifique se déroulant en Europe de l’Est. Il est aussi la suite de
Resident Evil Degeneration sorti en 2008. Se faisant discret tout au long de sa production, Makoto Kamiya réussit le pari de réaliser le film
Resident Evil le plus abouti à ce jour, écrasant tel un Tyran, la mauvaise concurrence des films
live.
Au lancement, chose pas courante, une narration démarre sur un style de bande-dessinée avec un rendu volontairement vivant pour servir l’introduction du film.
Elle raconte l’éclatement du bloc soviétique en 1991 et la naissance de nations indépendantes comme la république Slave de l’Est.
Le capitalisme et les conglomérats financiers se sont rapidement installés après cette époque historique. Les oligarques prirent le pouvoir, creusant rapidement le fossé qui sépara riches et pauvres dans cette fragile nation.
La république Slave subit dès lors une révolution de la part de séparatistes qui réclamèrent une nouvelle indépendance, n’hésitant pas à affronter l’armée dans une guérilla sans merci contre le gouvernement en place.
Après plusieurs années de combats violents, ce fût
Svetlana Belikova, première femme présidente de ce pays, qui offrit un cessez-le-feu aux soldats de la liberté.
Mais la fin des hostilités fut de courte durée, puisque rapidement le gouvernement se rendit compte que le territoire laissé aux rebelles renfermait un immense trésor…
Sous le faux prétexte de lutter contre le terrorisme, les militaires reprirent leurs attaques contre les séparatistes qui perdirent de nombreuses bases. Cependant, les combattants pour la liberté, stratégiquement bien organisés, résistèrent à leurs assaillants grâce notamment, à des monstres qui se seraient joints au combat.
C’est à peu près tout ce que vous saurez du scénario de
Resident Evil Damnation, puisqu’une fois ce décor planté, le film est un prétexte à nous montrer ces monstres en action dans cette guérilla urbaine sans merci.
Le bestiaire, pourtant pas très étoffé, s’impose comme l’élément principal du film quelque peu au détriment des personnages, héros heureux ou malheureux, dans cette guerre.
Cette volonté affichée du réalisateur
Makoto Kamiya de rendre hommage à ce qui a fait la réputation des jeux
Resident Evil donne à son film un aspect gore retentissant,
Resident Evil Damnation n’est donc pas le dessin animé moderne à mettre sous tous les yeux !
Là où
Resident Evil Degeneration passait pour le
Resident Evil du mercredi après-midi,
Resident Evil Damnation démontre que le nom
Resident Evil prend toute son ampleur dès lors que le sujet est traité avec le respect originel dû à son genre classé : le survival-horror.
Et parlons-en de ce bestiaire !
Tout d’abord, il y a le
B.O.W. (
A.B.O. en français) qui a été au centre de la communication pour ce film, un des plus connus et des plus aimé des fans, le
Licker.
Bien animés dans leurs déplacements, ils rappelleront les heures de jeux passées dans le parking sous terrain de
Resident Evil Operation Raccoon City, mais aussi et encore la rencontre avec
Leon S. Kennedy au travers d'une scène cinématique du jeu
Resident Evil 2 restée culte.
Seul point noir pour ce
B.O.W. mais il est de taille, c’est ce braillement d’âne que lui ont infligé les
Sound Designers lorsque celui-ci agonise… qu’est-ce qui leur a pris franchement ?
Ensuite, le phénomène "
zombies" propre à la saga de
Capcom n’est pas en reste, puisque l’infection des humains dans
Resident Evil Damnation se fait par l’introduction buccale du parasite "
Plaga", celui-là même dont vous avez pu voir les effets néfastes à partir de
Resident Evil 4 mais aussi et surtout avec
Resident Evil 5.
Ces zombies, ou plutôt "infectés", de deuxième génération sont plus costauds, plus résistants et plus intelligents que leurs congénères titubants (ils causent même à présent).
Ils crèvent l’écran de par leur organisation rendant au film ses scènes les plus gores. Certainement la meilleure présentation faite par Capcom sur ces sujets d’expérience. Ah ! Si seulement les présentations avaient pu être aussi habilement amenées dès
Resident Evil 4, ces infectés-plaga n’auraient pas souffert d’un désamour avec les fans qui heureusement n’a plus lieu d’être avec
Resident Evil Damnation !
Car
Makoto Kamiya réussit avec son film ce fabuleux tour de force qui consiste à réconcilier les fans les plus exigeants comme moi à (enfin) accepter cette zombie (r)évolution !
D’ailleurs on sent bien que le réalisateur (qui a travaillé sur d’anciens épisodes des jeux) a voulu mettre le film au service des fans les plus puristes de la saga, même s’il a aussi voulu s’intéresser aux plus neufs d’entre eux avec notamment, ces scènes au ralenti (slow motion) qui font leur effet au moment "
matrixement" voulu.
Enfin, il y a les Tyrans.
Ces
B.O.W. absolument redoutables de puissance prennent la désignation de
T-013 dans le film. Difficile de dire si c’est une erreur en forme d’inversion de chiffre (
T-103 dans
Resident Evil 2) ou d’une espèce plus précoce dans le processus de production de ces
B.O.W..
Leur transformation en Super Tyran ne montrant pas leur cœur en position centrale et leur chiffrage
013 laissent donc à penser qu’ils seraient d’une espèce plus ancienne que ceux vus dans le jeu
Resident Evil 2. Seulement voilà, ils sont bien plus géants que le "
M.X" de
Resident Evil 2, et l’histoire de
Resident Evil Damnation se passe quelque part entre
Resident Evil Degeneration et
Resident Evil 6. On est donc loin de l’époque des évènements du commissariat de
Raccoon City.
Ces quelques zones d’ombres dans les explications et la réapparition de ces anciens
B.O.W. viennent frustrer quelques peu les ardeurs du fan. Car même si, globalement le fan se passe d’explications pointues (car
Resident Evil n’est pas
Metal Gear), il est en droit d’en demander un minimum pour sa compréhension personnelle. Et sur ce point
Resident Evil Damnation ne dit rien sur comment sont arrivés toutes ces
A.B.O. à
Holifgrad et d’où proviennent-elles ?
Pas la moindre trace d’une organisation qui serait responsable (
Tricell,
Umbrella,
Neo-Umbrella etc.), ni la moindre référence à un réseau de marchands d’armes bio-organiques sur le marché des trafiquants. C’est un des reproches majeurs que l’on peut faire au film.
Ces Tyrans (qui vont par paires d’ailleurs) vous laisseront aussi avec le souvenir de leurs rencontres dans
Resident Evil Operation Raccoon City. La façon dont ils se protègent le visage aussi d’ailleurs.
Passons maintenant, si vous le voulez bien, aux principaux protagonistes humains de
Resident Evil Damnation. Leurs design, surtout les visages, sont tous très réussis. C’est nettement plus abouti que dans
Resident Evil Degeneration sur ce point. Le film est d’ailleurs nettement au-dessus de son prédécesseur sur bien d'autres facettes également.
Notre
Leon adoré rempile pour une nouvelle mission, non sans risques, malgré l’ordre formel du gouvernement américain de ne pas intervenir dans cette histoire de guérilla. Mais après tout, pouvait-il en être autrement puisque
Leon a été frappé par le syndrome du "
tourisme sinistre" depuis son affectation en tant que flic débutant à
Raccoon City.
Logique donc que ça le poursuive et cette fois, il n’échappera pas moins de six fois à la mort dans
Resident Evil Damnation. Fidèle à lui-même, il garde sa recommandation habituelle de shooter les zombies en pleine tête, et se fend de son habituelle résistance sur des coups pourtant très puissants de
B.O.W..
Là où le commun des mortels aurait eu les os en miettes,
Leon lui, encaisse les coups, presque sans broncher. Mais c’était déjà le cas sur les coups de griffes du
Super Tyran dans
Resident Evil 2, Donc, pas de raison d’en changer me direz-vous.
Et notre "super Leon" sait toujours autant passer à travers les balles des armes automatiques.
Sur les mouvements des personnages,
Kamiya a, là encore, voulu servir les fans en montrant tantôt des déplacements dans la pure tradition des anciens jeux (lorsque Leon court pour pénétrer dans le parking par exemple) et d’autres fois les roulades de
Leon ainsi que ses prises au corps-à-corps montrent la panoplie de coups que vous pourrez réaliser dans
Resident Evil 6, le prochain titre très attendu de
Capcom.
Ada Wong s’initie quant à elle à des combats originaux en compagnie de
Svetlana Belikova, mais sur l’aspect purement biographique de l’espionne rouge, n’espérez pas en apprendre plus si ce n’est qu’elle est venue encore une fois récupérer un échantillon viral. Dommage, c’est pourtant avec ce genre de réalisation qu’il serait important d’approfondir la bio de certains personnages.
Si on passe les séparatistes en revue,
Buddy reste le plus attachant de tous de par sa relation plutôt chaotique avec
Leon.
JD est le personnage humoristique comme pouvaient l’être
Keith et
Quint dans
Resident Evil Revelations.
Enfin,
Ataman joue le rôle pour lequel il a été pensé : nous introduire le fait que l’on puisse désormais contrôler les
B.O.W. à distance grâce à la découverte de deux souches de
plagas : les dominants et les esclaves. Avec toutefois, des effets secondaires irréversibles à quiconque s’aventure à jouer au maître des
B.O.W.*
Le jeu Resident Evil Operation Raccoon Cityavait introduit cette possibilité "d’apprivoiser" des B.O.W., avec cependant un processus différent pour le contrôle à distance.
Resident Evil Damnation se pose donc en film CG qui maîtrise bien son sujet avec des combats gores et originaux, procurant un
fan service fourni mais subtil (rappel des infectés-plaga au son des cloches de l’église, portes automatiques qui verrouillent une pièce comme dans
Resident Evil CODE:Veronica, ascenseur menant vers un labo souterrain, sirènes annonçant l’activation d’un système d’évacuation,
Leon qui dégaine son couteau comme pour affronter les meilleurs boss dans les jeux, le long couloir du palais présidentiel et la scène qui s’en suit…)
et pouvant se targuer d’une transition en deux temps réussie qui passe lentement d’un travail d’ambiance réalisé dans la première partie du film à de l’action non-stop ensuite ! Le mix essentiel semble-t-il aujourd’hui pour réussir un bon
Resident Evil. Certains plans, en vue à la première personne, sont même bigrement immersifs.
Très peu de ratés donc, mis à part peut-être ce manque d’ambiances musicales (la seule m’étant restée en tête est l’entrée de
Leon dans le palais présidentiel).
En conclusion,
Resident Evil Damnation est sans aucun doute *LE* film
Resident Evil qu’il vous faut choisir afin de vous faire patienter jusqu’à la sortie de
Resident Evil 6, lequel vous est d’ailleurs présenté en guise de générique de fin.
VERDICT : 4/5
Les versions Blu-Ray et DVD proposent des bonus dont raffolent les fans :
Artworks en tout genre, Making of et ADN de Resident Evil Damnation.
La galette contient également deux bandes-annonces de jeux Capcom : Resident Evil 6 et DMC.
Seul le bêtisier apparait complètement raté et parfaitement inutile.
Resident Evil Damnation
© 2012 CAPCOM CO., LTD. and Resident Evil CG2 Film Partners. Tous droits réservés.
© 2012 Sony Pictures Home Entertainment inc. Tous droits réservés.
Disponible en Blu-Ray, DVD et VOD.
Distribution pour la France : Sony Pictures Home Entertainment France (SPHEFR)