Prologue
Le Midwest Américain, cadre paisible et verdoyant zèbré par la chaîne montagneuse d'Arklay. Les villes nichées dans ses quelques vallées sont peu nombreuses, les routes qui y conduisent encore moins. La majeure partie d'entre-elles disparait de notre vue au coucher du soleil, à l'ombre d'une montagne ou à l'appel de l'indicible. Ainsi elles demeurent à l'écart d'un monde qui ne cesse de bouger plus vite, dans une parfaite autarcie.
Une seule ville semblait vouloir s’extirper des ténèbres, on l’a nommait RACCOON CITY. Pour y parvenir elle avait accueilli à l’intérieur de ses murs des complexes industriels appartenant à l’actuel plus grand fabriquant pharmaceutique: la société UMBRELLA. Les retombées furent phénoménales et incroyablement rapides. La superficie de la cité tripla, le chômage chuta de manière spectaculaire, par-dessus tout son nom sortit de l’oubli. Raccoon devint par la suite le cœur de la région, le point de convergence, le pôle attractif vers lequel une vie paisible passait du simple rêve à la réalité. Tel un phare dans une nuit d’encre tous cherchèrent à s’y faire une place, mais en conséquence les autres villes mouraient en silence dans son ombre grandissante.
L’envergure des locaux de la multinationale prenait le pas sur les autres entreprises, faisant d’elle le premier employeur de la vallée et le socle financier de celle-ci. De ce fait personne ne mettait en doute le bien fondé de ses activités. Pourtant, comme les faces opposées d’une même pièce, Umbrella qui luttait contre les maladies menait dans le plus grand secret des expériences afin d’élaborer des armes virales à des fins mercantiles.
Aujourd’hui, Raccoon city n’est plus, sa confiance mal placée a causé sa perte. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, l’enfer sur Terre. Un univers d’une noirceur apocalyptique, monde cauchemardesque où la nuit règne à présent pour toujours. Un terrible fléau a été libéré et s’est propagé dans l’ensemble de la ville. Sournoisement, ce mal incontrôlable a contaminé tout ce qui se trouvait sur sa route. Les citoyens furent transformés en d’implacables anthropophages dont l’unique but est de se repaître de chairs humaines. Dans ce labyrinthe urbain, des survivants luttent de toutes leurs forces contre cet ennemi perfide, dénaturant les êtres les plus inoffensifs en créatures féroces assoiffées de violence.
Resident Evil Primero (individuelle)[en cours]
CHAPITRE 1
Carrefour entre Ema et Ennerdale, croisement perdu dans la toile routière, non loin du centre ville. Tous les axes importants sont bloqués par des barrières de police ou improvisées avec les véhicules sur place. La plupart de celles à l’intérieur de la ville ont cédé sous le déferlement des morts. Ce quartier est l’un des plus ravagés de Raccoon, théâtre d’un combat sanglant, mais dont l’issue était courue d’avance. Dans l’horizon nocturne, rougi par d’innombrables incendies, retentissent encore des coups de feu, témoins de la volonté de survivre du genre humain.
La douille encore tiède roula le long de sa paume puis s’immobilisa entre ses doigts. Sa douce chaleur accentuait la moiteur d’un corps précédemment noyé dans la sueur. Celui-ci s’écrasa de tout son poids contre un mur dans une ruelle sordide, assis dans un mélange de sang et d’urine.
Dans cet esprit en plein effondrement, tout se heurtait dérivant sur une mer de désespoir: sang, coups de feu, cris d’agonie, gémissement. Pensées et souvenirs s’entrecroisaient générant confusion et chaos. S’écroulant sur le coté, il vomit de nouveau mais son estomac vide ne lui fit régurgiter que de la bile. Péniblement il se redressa et fixa le rideau, linceul à fleurs devenu rouge. Inconsciemment, il regardait ce qu’il enveloppait en réalité. Des flashs terribles l’assaillirent à l’instant même où une image net lui vint, elle replongea dans les abîmes sans qu’il eut le temps de la comprendre. Ses paupières recouvrèrent ses yeux cernés, il glissa lentement sur le flanc, étalé sur le goudron souillé pour y perdre finalement connaissance.
Un écho tout proche, une nausée persistante, la faim, la fatigue, une douleur mentale bien supérieure à la douleur physique et un râle vorace. Un râle vorace ? Écarquillant les yeux, son regard se posa sur un zombie se penchant sur le rideau pour…pour les salir! Le désarroi laissa place à une fureur indescriptible.
-Ne les touche pas sale enfoiré ! hurla-t-il sans entendre ses propres mots.
L’adrénaline regonfla ses forces et il se releva plus vite qu’il ne l’avait jamais fait. Crispant ses doigts sur l’arme au point d’en faire craquer ses articulations, il trouva instinctivement la gâchette et la pressa nerveusement. La première balle atteignit la goule au sommet du crâne, emportant la moitié du cuir chevelu. Le second projectile se logea dans l’œil gauche, l’arrière du crâne perforé libéra cervelles broyées et fragments d’os dans une gerbe de sang épaisse. L’homme courut vers le mort-vivant avant qu’il ne chute et agrippa ce qui demeurait du cuir chevelu. Il enfonça le canon du Beretta dans la bouche putréfiée, brisant au passage toutes les dents de devant. Une troisième détonation résonna dans l’air vicié. Le corps du zombie tomba à la renverse tandis que la partie supérieure de la tête pendait au bras de l’homme. Il jeta l’immonde trophée et s’agenouilla près du linceul. Alors qu’il apposait une main tremblante sur le rideau, le bruit spongieux du crâne s’écrasant sur le sol retentit derrière lui.
Il ne pouvait pas les laisser ainsi: d’autres viendraient et tenteraient à leur tour de les salir. Mais que faire? Incapable de formuler une idée cohérente, son impuissance relâcha sur son visage poussiéreux un torrent de larmes. Plusieurs minutes s’écoulèrent. Au fur et à mesure que l’intensité des pleurs diminuait, un son, un murmure intérieur devenait audible. Lorsqu’il parvint à stopper ses larmes une bonne fois pour toute, il décrypta ce qui ressemblait à un message: ne te donne surtout pas la mort, pour nous rejoindre!
Il n’y avait plus rien qui le retenait sur cette Terre, pourtant il se souvenait d’avoir fait la promesse de respecter ces mots. Il ne pouvait les accompagner pour le dernier voyage, du moins par son initiative. Le message se répétait inlassablement, comme un sombre leitmotiv. Après un long moment de doute, il se ressaisit, passa les bras sous le linceul et se releva du mieux qu’il put.
-La faucheuse est venue vous prendre et m’a laissé ici comme une merde. Je trouverais le chemin qui me permettra de vous rejoindre, je le trouverais! Et je ferais comprendre à la Mort et au Passeur qu’aujourd’hui l’argent et l’or ne sont plus de mises car c’est le plomb qui prime!
Il était temps de partir mais il devait d’abord déposer le rideau dans un lieu sûr, un havre de paix où elles pourraient trouver le repos éternel. Le cimetière lui vint immédiatement à l’esprit. La vitesse à laquelle lui parvint la destination le surprit. La confusion s’estompait, le voile du chaos était tranché par la lame acérée de la haine. Toutes ses facultés paraissaient lui revenir et peut-être plus.
Il soutint le linceul fortement et prit la marche. Tout comme son âme, le décor vira du noir total au rouge écarlate. Débouchant dans la grande rue le chemin se dessina sous son sinistre regard, et qu’importe qu’il soit la proie des flammes et le refuge de tous les démons de la cité déchue. Bien au contraire!
Sur son visage encrassé se forma un sourire dément.
Carrefour entre Ema et Ennerdale, croisement perdu dans la toile routière, non loin du centre ville. Tous les axes importants sont bloqués par des barrières de police ou improvisées avec les véhicules sur place. La plupart de celles à l’intérieur de la ville ont cédé sous le déferlement des morts. Ce quartier est l’un des plus ravagés de Raccoon, théâtre d’un combat sanglant, mais dont l’issue était courue d’avance. Dans l’horizon nocturne, rougi par d’innombrables incendies, retentissent encore des coups de feu, témoins de la volonté de survivre du genre humain.
La douille encore tiède roula le long de sa paume puis s’immobilisa entre ses doigts. Sa douce chaleur accentuait la moiteur d’un corps précédemment noyé dans la sueur. Celui-ci s’écrasa de tout son poids contre un mur dans une ruelle sordide, assis dans un mélange de sang et d’urine.
Dans cet esprit en plein effondrement, tout se heurtait dérivant sur une mer de désespoir: sang, coups de feu, cris d’agonie, gémissement. Pensées et souvenirs s’entrecroisaient générant confusion et chaos. S’écroulant sur le coté, il vomit de nouveau mais son estomac vide ne lui fit régurgiter que de la bile. Péniblement il se redressa et fixa le rideau, linceul à fleurs devenu rouge. Inconsciemment, il regardait ce qu’il enveloppait en réalité. Des flashs terribles l’assaillirent à l’instant même où une image net lui vint, elle replongea dans les abîmes sans qu’il eut le temps de la comprendre. Ses paupières recouvrèrent ses yeux cernés, il glissa lentement sur le flanc, étalé sur le goudron souillé pour y perdre finalement connaissance.
Un écho tout proche, une nausée persistante, la faim, la fatigue, une douleur mentale bien supérieure à la douleur physique et un râle vorace. Un râle vorace ? Écarquillant les yeux, son regard se posa sur un zombie se penchant sur le rideau pour…pour les salir! Le désarroi laissa place à une fureur indescriptible.
-Ne les touche pas sale enfoiré ! hurla-t-il sans entendre ses propres mots.
L’adrénaline regonfla ses forces et il se releva plus vite qu’il ne l’avait jamais fait. Crispant ses doigts sur l’arme au point d’en faire craquer ses articulations, il trouva instinctivement la gâchette et la pressa nerveusement. La première balle atteignit la goule au sommet du crâne, emportant la moitié du cuir chevelu. Le second projectile se logea dans l’œil gauche, l’arrière du crâne perforé libéra cervelles broyées et fragments d’os dans une gerbe de sang épaisse. L’homme courut vers le mort-vivant avant qu’il ne chute et agrippa ce qui demeurait du cuir chevelu. Il enfonça le canon du Beretta dans la bouche putréfiée, brisant au passage toutes les dents de devant. Une troisième détonation résonna dans l’air vicié. Le corps du zombie tomba à la renverse tandis que la partie supérieure de la tête pendait au bras de l’homme. Il jeta l’immonde trophée et s’agenouilla près du linceul. Alors qu’il apposait une main tremblante sur le rideau, le bruit spongieux du crâne s’écrasant sur le sol retentit derrière lui.
Il ne pouvait pas les laisser ainsi: d’autres viendraient et tenteraient à leur tour de les salir. Mais que faire? Incapable de formuler une idée cohérente, son impuissance relâcha sur son visage poussiéreux un torrent de larmes. Plusieurs minutes s’écoulèrent. Au fur et à mesure que l’intensité des pleurs diminuait, un son, un murmure intérieur devenait audible. Lorsqu’il parvint à stopper ses larmes une bonne fois pour toute, il décrypta ce qui ressemblait à un message: ne te donne surtout pas la mort, pour nous rejoindre!
Il n’y avait plus rien qui le retenait sur cette Terre, pourtant il se souvenait d’avoir fait la promesse de respecter ces mots. Il ne pouvait les accompagner pour le dernier voyage, du moins par son initiative. Le message se répétait inlassablement, comme un sombre leitmotiv. Après un long moment de doute, il se ressaisit, passa les bras sous le linceul et se releva du mieux qu’il put.
-La faucheuse est venue vous prendre et m’a laissé ici comme une merde. Je trouverais le chemin qui me permettra de vous rejoindre, je le trouverais! Et je ferais comprendre à la Mort et au Passeur qu’aujourd’hui l’argent et l’or ne sont plus de mises car c’est le plomb qui prime!
Il était temps de partir mais il devait d’abord déposer le rideau dans un lieu sûr, un havre de paix où elles pourraient trouver le repos éternel. Le cimetière lui vint immédiatement à l’esprit. La vitesse à laquelle lui parvint la destination le surprit. La confusion s’estompait, le voile du chaos était tranché par la lame acérée de la haine. Toutes ses facultés paraissaient lui revenir et peut-être plus.
Il soutint le linceul fortement et prit la marche. Tout comme son âme, le décor vira du noir total au rouge écarlate. Débouchant dans la grande rue le chemin se dessina sous son sinistre regard, et qu’importe qu’il soit la proie des flammes et le refuge de tous les démons de la cité déchue. Bien au contraire!
Sur son visage encrassé se forma un sourire dément.
Dernière modification par Primero le 05 juin 2007, 21:50, modifié 2 fois.
«Qu’elles soient blondes, brunes ou rousses, elles vous combleront toutes de bonheur! » L’affiche qu’elle avait lue à l’entrée vantait la douceur des bières du bar Jack. Peut-être qu’elle y ferait un tour pour s’en payer une bien fraîche. Cette idée, certes utopique, réconforta la jeune femme encore blottie dans un coin de l’appartement 234. Dans ses mains tremblantes se trouvait un coupe-papier imprégné de sang. La vue de l’objet plongea Teresa dans un abîme de souvenirs qu’elle voulait voir disparaître mais qui resterait à jamais gravé en elle. Submergée par le désarroi, elle pleura une nouvelle fois toutes les larmes de son corps.
Après de longues minutes de sanglot, elle se leva enfin. Un léger déséquilibre manqua de la faire tomber, ses jambes étaient engourdies par des heures d’inactivités. Se frottant les mollets pour stimuler ses muscles, la jeune femme réalisa tardivement dans quel état déplorable elle était. Une douche devenait obligatoire à cours terme. Cela lui permettrait de se débarrasser de la puanteur du sang séché et de la transpiration incrustée sur sa peau depuis près de deux jours. Elle se dirigea vers la petite salle d’eau, plus sereine.
À mi-parcours, un choc ébranla soudainement la porte principale. Le son qu’elle redoutait d’entendre à nouveau emplit la pièce: les soupirs de plusieurs contaminés! Les morts, au moins quatre, tambourinaient à présent sur le bois fatigué.
-Teresa, bouge-toi et vite!
La voix intérieure qui venait de souffler ces quelques mots lui permit de se ressaisir avant que la peur ne vienne la paralyser. Simultanément, elle essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Il fallait sortir, mais par ou? Pivotant sur elle-même, elle inspecta le piteux logement, s’en voulant de pas l’avoir fait avant qu’un danger ne frappe à la porte. Les possibilités étaient restreintes; soit la fenêtre de la salle de bain: non trop petite; Soit… la jeune femme se retourna subitement pour faire face à…la fenêtre de la chambre. Malgré le verre diaphane l’échelle d’urgence était visible.
Elle se précipita sur le loquet rouillé. Ironie du sort, il refusa de s’ouvrir. Elle s’en voulut une fois de plus de pas avoir vérifier les accès. Elle fit une seconde tentative en y mettant toutes ses forces. Le verrou métallique lui resta dans les mains. La panique s’emparait progressivement d’elle, raisonner était à présent impossible. Le bois craqua derrière elle, un bras, dont la peau n’était pas passée par le trou, s’agitait furieusement. Son regard horrifié remarqua que le mur entier vibrait, une portion du papier-peint se décolla. La cloison présentait des fissures qui ne cessaient de croître. Tel un chœur de l’enfer, une vingtaine de créatures poussèrent un râle guttural. Ce n’était plus qu’une question de temps.
Un bruit sourd parvint de l’extérieur, accompagné du grincement de l’échelle. Une voix sûre et sèche s’éleva de l’autre coté de la vitre:
« Il y a quelqu’un? Manifestez-vous! »
Teresa reprit des couleurs instantanément, un poids immmense disparut de ses épaules. Une personne se tenait bien devant elle, mais le verre sale ne laissait transparaître qu’une silhouette. Elle se mit à taper sur le châssis en criant à l’aide aussitôt. La réponse fut rapide:
« Écartez-vous! Je vais défoncer la vitre! »
La fenêtre implosa juste après, déversant une pluie d’éclats sur le vieux tapis. Celle-ci, détruite d’un coup de pied, laissa passer une ranger de l’armée et l’extrémité d’un treillis: un soldat de toute évidence!
Après de longues minutes de sanglot, elle se leva enfin. Un léger déséquilibre manqua de la faire tomber, ses jambes étaient engourdies par des heures d’inactivités. Se frottant les mollets pour stimuler ses muscles, la jeune femme réalisa tardivement dans quel état déplorable elle était. Une douche devenait obligatoire à cours terme. Cela lui permettrait de se débarrasser de la puanteur du sang séché et de la transpiration incrustée sur sa peau depuis près de deux jours. Elle se dirigea vers la petite salle d’eau, plus sereine.
À mi-parcours, un choc ébranla soudainement la porte principale. Le son qu’elle redoutait d’entendre à nouveau emplit la pièce: les soupirs de plusieurs contaminés! Les morts, au moins quatre, tambourinaient à présent sur le bois fatigué.
-Teresa, bouge-toi et vite!
La voix intérieure qui venait de souffler ces quelques mots lui permit de se ressaisir avant que la peur ne vienne la paralyser. Simultanément, elle essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Il fallait sortir, mais par ou? Pivotant sur elle-même, elle inspecta le piteux logement, s’en voulant de pas l’avoir fait avant qu’un danger ne frappe à la porte. Les possibilités étaient restreintes; soit la fenêtre de la salle de bain: non trop petite; Soit… la jeune femme se retourna subitement pour faire face à…la fenêtre de la chambre. Malgré le verre diaphane l’échelle d’urgence était visible.
Elle se précipita sur le loquet rouillé. Ironie du sort, il refusa de s’ouvrir. Elle s’en voulut une fois de plus de pas avoir vérifier les accès. Elle fit une seconde tentative en y mettant toutes ses forces. Le verrou métallique lui resta dans les mains. La panique s’emparait progressivement d’elle, raisonner était à présent impossible. Le bois craqua derrière elle, un bras, dont la peau n’était pas passée par le trou, s’agitait furieusement. Son regard horrifié remarqua que le mur entier vibrait, une portion du papier-peint se décolla. La cloison présentait des fissures qui ne cessaient de croître. Tel un chœur de l’enfer, une vingtaine de créatures poussèrent un râle guttural. Ce n’était plus qu’une question de temps.
Un bruit sourd parvint de l’extérieur, accompagné du grincement de l’échelle. Une voix sûre et sèche s’éleva de l’autre coté de la vitre:
« Il y a quelqu’un? Manifestez-vous! »
Teresa reprit des couleurs instantanément, un poids immmense disparut de ses épaules. Une personne se tenait bien devant elle, mais le verre sale ne laissait transparaître qu’une silhouette. Elle se mit à taper sur le châssis en criant à l’aide aussitôt. La réponse fut rapide:
« Écartez-vous! Je vais défoncer la vitre! »
La fenêtre implosa juste après, déversant une pluie d’éclats sur le vieux tapis. Celle-ci, détruite d’un coup de pied, laissa passer une ranger de l’armée et l’extrémité d’un treillis: un soldat de toute évidence!
Le toit était sûr, pour un certain temps! La barre en acier tiendrait, mais pas indéfiniment. Le calme, après des heures d’horreurs et de fuites incessantes. Le jeune caporal Lucas Debelle s’affala contre le muret, complètement démotivé. Toutes traces de volonté et d’espoir avaient disparu. La mission était un fiasco, ils n’avaient sauvé personne, pire ils n’avaient fait que grossir les rangs de ces…zombies! Il avait du mal à l’admettre pourtant ils étaient bien morts, marchaient et attaquaient comme dans les films. Bien que réticent à une rétrospective des évènements, son esprit libéré du stress le renvoyait en arrière. Tel une cassette, il rembobina sons et images jusqu’au début du cauchemar: l’atterrissage!
À peine héliportés, ils furent attaqués par un groupe d’anthropophages. Ils avaient beau tiré, l’ennemi avançait inéluctablement. Ils étaient encerclés, dépassés par une situation tout simplement inconcevable pour quelqu’un saint d’esprit. Seul Shen, Alexandro et lui purent filer du point de ralliement transformé en charnier. Ils descendirent plus d’une trentaine de mort-vivants or il en arrivait toujours autant: la ville entière était peuplée de monstre. Ils trouvèrent refuge dans un p’tit resto local: chez Emmy. Ils y rencontrèrent le cuistot Carl et une serveuse Shannon. La culpabilité commenca à ronger Lucas en songeant à la joie dans leurs yeux lorsqu’ils les virent passer le seuil. STOP!!! Le film s’arrêta net. Le soldat réprima les larmes grouillant sous ses paupières bouffies. Il chassa les dernières bribes attardées dans sa tête et se remit sur pied brusquement. Cette pause le torturait plus qu’elle ne l’aidait à faire le vide et à rassembler son énergie. Il fit quelques pas afin d’éviter d’éventuelles crampes et que la fatigue ne le rattrape.
À proximité du rebord bétonné, un bruit sourd et répétitif parvint à ses oreilles. Il étudia le son et finit par en identifier la source. Le tapage venait du deuxième ou troisième étage coté Ouest, les auteurs étaient sans nul doute des…zombies! Le mot le bloqua encore. Pour une raison inconue, ils s’agitaient furieusement à l’intérieur. Ils ont flairé un survivant! Il se maudit de n’avoir rien entendu, s’il n’arrivait pas à temps, il aurait d’autres morts sur la conscience.
Lucas dévala les marches à toute allure, sa M4A1 prête. Au dernier escalier, il sauta du palier au suivant pour gagner une ou deux secondes, au détriment de ses chevilles qui en prirent un coup. Le vacarme venait bien de ce niveau, il devait y avoir plus d’une quinzaine de mort-vivants.
-Il y a quelqu’un? Manifestez-vous! s’époumona le soldat.
La réponse fut quasi immédiate, la voix d’une femme criant à l’aide parvint de l’appartement, accompagné de chocs sur la vitre.
-Écartez-vous! Je vais défoncer la vitre! hurla-t-il.
En vue du peu de munitions qu’il lui restait, il opta pour un bon coup de pied bien appuyé. Sa ranger passa à travers du châssis sans trop de résistance. L’auteur des cris, une jeune femme, se présenta dans l’encadrement de la fenêtre. Un soulagement déplaisant parcourut le soldat. Ne voulant pas y repenser, il choisit une action directe. D’un geste vif qu’il contrôla le mieux qu’il put, il extirpa la malheureuse…pas encore…de la chambre. Le défaitisme de cette réflexion l’empêcha de doser sa force. La civile tomba sur les genoux, se rattrapant avec la rambarde. Le champ de vision libre, Lucas vit un bras putréfié gigoter à travers la porte, qui n’allait pas tarder à céder. Pendant que la survivante se relevait, il prit position devant l’ouverture.
-Grimpez jusqu’au toit, je l’ai sécurisé, puis attendez-moi! lui cria-t-il.
Elle répondit par un hochement de la tête et sans un mot, gravit les marches quatre à quatre. Il était déjà incroyable de trouver une personne vivante mais qu’elle n’ait pas perdu l’esprit était encore plus étonnant. Si ça se déroule comme l‘autre fois, elle en a plus pour longtemps! Une vague de pésimisme se brisa sur les falaises érodées de sa confiance. Un violent craquement mit fin aux pensées du jeune caporal qui, par un réflexe conditionné, mit en joue l’encadrement béant. Une dizaine de…zombies envahirent la pièce, brandissant les bras prêts à saisir tout ce qui passerait. L’un après l’autre, et toujours par soucis d’économiser ses balles, Lucas les éliminait en manuel d’un coup unique en pleine tête.
Une quinzaine de cadavres jonchait le sol or il en jaïssait toujours plus. Le soldat prit une position différente afin de pouvoir effectuer une roulade sur son coté droit. Sa main droite bougea, changeant de configuration. À l’instant où il amorça son mouvement, il appuya avec ladite main sur la gachette du lance-grenades. La déflagration, qui suivit, fut aussi brutale que brève. Véritable boule de feu projettant des débris de toutes sortes et criblant la façade de l’immeuble voisin. De nouveau sur pied et surtout indemne, Lucas était satisfait de la stratégie employée…j’aurai fait quelque chose de bien dans la journée! Il songea à rejoindre la femme plutôt que de revenir sur cette réplique sarcastique. Il dépassa cette bouche de l’enfer cracheuse de flammes et s’apprêta à grimper lorsqu’un mort-vivant surgit.
Le…zombie, au trois-quarts calciné, se rua sur lui avec rapidité et férocité. Surpris, le soldat se protéga en se servant de son arme. Cette monstruosité cramponna fortement le gilet tactique tandis que ses dents avides cherchèrent aussitôt la carotide. J’vais y rester! L’étreinte était particulièrement puissante, bien plus qu’en général. Le jeune caporal, épuisé, commencait à faiblir sous la détermination de son assaillant dont la bouche approchait dangereusement de la gorge. J’vais y rester! Les poignets de la créature, complètement brûlés, finirent par céder. Dans un effort surhumain, le soldat repoussa le…zombie et le bloqua avec sa jambe gauche. Les bras libres, il put prendre un recul maximun et logea la crosse du fusil d’assaut dans la tête desséchée. Déséquilibré, le mort-vivant passa par-dessus la rambarde de sécurité. Il se défenestra sur le goudron, au milieu des gravats fumants. À bout de force, Lucas retomba dans l’escalier, le souffle irrégulier. Il reprit difficilement sa respiration et le soupçon de contrôle qu’il avait sur son esprit éreinté.
Une douce chaleur glissa le long de son visage, une sensation familère mais étrangement lointaine le parcourut. Il ouvrit les yeux et ils plongèrent dans ceux de la jeune femme. Il sursauta. Merde, j’ai de nouveau merder comme… Il avait dû fermer les paupières pour se concentrer, et la fatigue l’avait rattrapée.
-Vous n’avez rien? lui demanda-t-elle.
-Non, ça va. J’ai juste fait une mauvaise rencontre.
Il devait absolument faire attention, c’était lui le sauveur, et non l’inverse. Elle avait plus besoin de lui qu’il n’avait besoin d’elle. Cette affirmation sonna fausse pour une raison qu’il tut au plus vite. Les dernières personnes que j’ai voulu sauver étaient m… STOP!!! Le soldat s’immobilisa, après une pause de quelques secondes, il fixa la civile. Bien qu’insoutenable, le passé était le passé, le ruminer ne pouvait que compromettre l’avenir.
-Allons-y!
Ils grimpèrent les marches aux pas de course jusqu’au toit. Le lieu était toujours aussi désert et sûr. Ils s’avancèrent, avec comme arrière-plan la ville dévorée par le feu et le ciel obscurcit de colonnes de fumées noirâtres. Prenant place sur une sortie de ventilation, tous deux s’autorisèrent de décompresser cinq minutes. Pour chacun, il s’agissait du premier vrai repos, physique comme mental, depuis des lustres.
À peine héliportés, ils furent attaqués par un groupe d’anthropophages. Ils avaient beau tiré, l’ennemi avançait inéluctablement. Ils étaient encerclés, dépassés par une situation tout simplement inconcevable pour quelqu’un saint d’esprit. Seul Shen, Alexandro et lui purent filer du point de ralliement transformé en charnier. Ils descendirent plus d’une trentaine de mort-vivants or il en arrivait toujours autant: la ville entière était peuplée de monstre. Ils trouvèrent refuge dans un p’tit resto local: chez Emmy. Ils y rencontrèrent le cuistot Carl et une serveuse Shannon. La culpabilité commenca à ronger Lucas en songeant à la joie dans leurs yeux lorsqu’ils les virent passer le seuil. STOP!!! Le film s’arrêta net. Le soldat réprima les larmes grouillant sous ses paupières bouffies. Il chassa les dernières bribes attardées dans sa tête et se remit sur pied brusquement. Cette pause le torturait plus qu’elle ne l’aidait à faire le vide et à rassembler son énergie. Il fit quelques pas afin d’éviter d’éventuelles crampes et que la fatigue ne le rattrape.
À proximité du rebord bétonné, un bruit sourd et répétitif parvint à ses oreilles. Il étudia le son et finit par en identifier la source. Le tapage venait du deuxième ou troisième étage coté Ouest, les auteurs étaient sans nul doute des…zombies! Le mot le bloqua encore. Pour une raison inconue, ils s’agitaient furieusement à l’intérieur. Ils ont flairé un survivant! Il se maudit de n’avoir rien entendu, s’il n’arrivait pas à temps, il aurait d’autres morts sur la conscience.
Lucas dévala les marches à toute allure, sa M4A1 prête. Au dernier escalier, il sauta du palier au suivant pour gagner une ou deux secondes, au détriment de ses chevilles qui en prirent un coup. Le vacarme venait bien de ce niveau, il devait y avoir plus d’une quinzaine de mort-vivants.
-Il y a quelqu’un? Manifestez-vous! s’époumona le soldat.
La réponse fut quasi immédiate, la voix d’une femme criant à l’aide parvint de l’appartement, accompagné de chocs sur la vitre.
-Écartez-vous! Je vais défoncer la vitre! hurla-t-il.
En vue du peu de munitions qu’il lui restait, il opta pour un bon coup de pied bien appuyé. Sa ranger passa à travers du châssis sans trop de résistance. L’auteur des cris, une jeune femme, se présenta dans l’encadrement de la fenêtre. Un soulagement déplaisant parcourut le soldat. Ne voulant pas y repenser, il choisit une action directe. D’un geste vif qu’il contrôla le mieux qu’il put, il extirpa la malheureuse…pas encore…de la chambre. Le défaitisme de cette réflexion l’empêcha de doser sa force. La civile tomba sur les genoux, se rattrapant avec la rambarde. Le champ de vision libre, Lucas vit un bras putréfié gigoter à travers la porte, qui n’allait pas tarder à céder. Pendant que la survivante se relevait, il prit position devant l’ouverture.
-Grimpez jusqu’au toit, je l’ai sécurisé, puis attendez-moi! lui cria-t-il.
Elle répondit par un hochement de la tête et sans un mot, gravit les marches quatre à quatre. Il était déjà incroyable de trouver une personne vivante mais qu’elle n’ait pas perdu l’esprit était encore plus étonnant. Si ça se déroule comme l‘autre fois, elle en a plus pour longtemps! Une vague de pésimisme se brisa sur les falaises érodées de sa confiance. Un violent craquement mit fin aux pensées du jeune caporal qui, par un réflexe conditionné, mit en joue l’encadrement béant. Une dizaine de…zombies envahirent la pièce, brandissant les bras prêts à saisir tout ce qui passerait. L’un après l’autre, et toujours par soucis d’économiser ses balles, Lucas les éliminait en manuel d’un coup unique en pleine tête.
Une quinzaine de cadavres jonchait le sol or il en jaïssait toujours plus. Le soldat prit une position différente afin de pouvoir effectuer une roulade sur son coté droit. Sa main droite bougea, changeant de configuration. À l’instant où il amorça son mouvement, il appuya avec ladite main sur la gachette du lance-grenades. La déflagration, qui suivit, fut aussi brutale que brève. Véritable boule de feu projettant des débris de toutes sortes et criblant la façade de l’immeuble voisin. De nouveau sur pied et surtout indemne, Lucas était satisfait de la stratégie employée…j’aurai fait quelque chose de bien dans la journée! Il songea à rejoindre la femme plutôt que de revenir sur cette réplique sarcastique. Il dépassa cette bouche de l’enfer cracheuse de flammes et s’apprêta à grimper lorsqu’un mort-vivant surgit.
Le…zombie, au trois-quarts calciné, se rua sur lui avec rapidité et férocité. Surpris, le soldat se protéga en se servant de son arme. Cette monstruosité cramponna fortement le gilet tactique tandis que ses dents avides cherchèrent aussitôt la carotide. J’vais y rester! L’étreinte était particulièrement puissante, bien plus qu’en général. Le jeune caporal, épuisé, commencait à faiblir sous la détermination de son assaillant dont la bouche approchait dangereusement de la gorge. J’vais y rester! Les poignets de la créature, complètement brûlés, finirent par céder. Dans un effort surhumain, le soldat repoussa le…zombie et le bloqua avec sa jambe gauche. Les bras libres, il put prendre un recul maximun et logea la crosse du fusil d’assaut dans la tête desséchée. Déséquilibré, le mort-vivant passa par-dessus la rambarde de sécurité. Il se défenestra sur le goudron, au milieu des gravats fumants. À bout de force, Lucas retomba dans l’escalier, le souffle irrégulier. Il reprit difficilement sa respiration et le soupçon de contrôle qu’il avait sur son esprit éreinté.
Une douce chaleur glissa le long de son visage, une sensation familère mais étrangement lointaine le parcourut. Il ouvrit les yeux et ils plongèrent dans ceux de la jeune femme. Il sursauta. Merde, j’ai de nouveau merder comme… Il avait dû fermer les paupières pour se concentrer, et la fatigue l’avait rattrapée.
-Vous n’avez rien? lui demanda-t-elle.
-Non, ça va. J’ai juste fait une mauvaise rencontre.
Il devait absolument faire attention, c’était lui le sauveur, et non l’inverse. Elle avait plus besoin de lui qu’il n’avait besoin d’elle. Cette affirmation sonna fausse pour une raison qu’il tut au plus vite. Les dernières personnes que j’ai voulu sauver étaient m… STOP!!! Le soldat s’immobilisa, après une pause de quelques secondes, il fixa la civile. Bien qu’insoutenable, le passé était le passé, le ruminer ne pouvait que compromettre l’avenir.
-Allons-y!
Ils grimpèrent les marches aux pas de course jusqu’au toit. Le lieu était toujours aussi désert et sûr. Ils s’avancèrent, avec comme arrière-plan la ville dévorée par le feu et le ciel obscurcit de colonnes de fumées noirâtres. Prenant place sur une sortie de ventilation, tous deux s’autorisèrent de décompresser cinq minutes. Pour chacun, il s’agissait du premier vrai repos, physique comme mental, depuis des lustres.
Depuis combien de temps je veille à son chevet? Lindsay fut incapabable de se répondre, toute notion du temps semblait avoir disparu. Il devait être le 28 du mois de septembre mais elle n’en était pas sûr. Les démons occupaient la ville depuis plus de deux jours, l‘enfer grignotait ce monde petit à petit. Elle leva ses yeux fatigués vers les draps ensanglantés. La jeune femme eut de la peine à les distinguer. Une pénombre surnaturelle régnait dans les rues, le réveil indiquait 16h47 et pourtant il faisait étrangement sombre. Une fraîcheur inhabituelle enveloppait la chambre et propageait la pestilence d’un cadavre pourrissant. Cela faisait à présent une bonne journée qu’il en était ainsi.
Un fracas terrible emplit la pièce, il venait à première vue du pavillon d’en face. Lindsay se précipita à la fenêtre afin de voir ce qu’il se passait. À l’instant où elle l’atteignit, une enfant et une femme déboulèrent sur le péron des voisins et elle les reconnut instantanément: Sherry Birkin et son ancienne baby-sitter Angéla. La gamine courait à en perdre le souffle, entraînée par la jeune femme visiblement affolée. Mais que fuient-elles? La réponse vint juste après. Un projectile, venant de l’intérieur, toucha violemment la nounou qui s’écroula. Elle fit signe à la fillette de partir d’un geste de la main, du sang coulait sur la route. Alors que l’enfant partait, en pleurs, une ombre se détacha de la maison. Une chose difforme et inconcevable apparut à son tour sur le seuil: William Birkin, du moins ce qui en restait.
Ce qui avait été un homme n’était aujourd’hui qu’un monstre hideux et bancal. Dépenaillé, il portait les guenilles de ce qui avait dû être une blouse et un pantalon tout aussi miteux. Lindsay fut attirée par la dysmorphie de son épaule droite qui se cessait de bouger. La terreur lui glaça le dos lorsqu’elle s’aperçut qu’en réalité il s’agissait d’un œil immense convulsé. Ses jambes se dérobèrent et elle bascula en arrière, ébétée. Je deviens folle, oui c’est ça je deviens complètement dingue! Les choses qu’elle avait dû endurer et accepter la tourmentaient déjà énormément, mais là, c’en était trop. Alors que l’étreinte de la folie se refermait sur elle, le cri de la baby-sitter agonisante lui permit de se défaire de ses mains froides. Agrippant le rebord de la fenêtre, elle se risqua à jeter un coup d’œil, tremblant de partout. Le démon était parvenu tout près de la femme, qui rampait désespérément pour échapper à une mort plus que certaine.
De son bras gauche, Birkin l’empoigna par le cou. Les hurlements de la condamnée procurèrent un agréable apaisement dans le cœur de Lindsay. La souffrance de la baby-sitter faisait disparaître la confusion qui régnait en elle. Avide de laver son esprit des tourments, elle en oubliait le triste sort de la nounou. Elle ne voulait pas en louper une miète et se redressa, captivée par l’horrible sacrifice. Cette geuse allait bientôt rejoindre les âmes dannées qui arpentaient la ville. Le monstre apposa sa main droite sur le visage d’Angéla et une gerbe de fluides inconnues s’écoula. Il relâcha sa prise et quelque chose disparut dans la bouche de la victime. Le corps inerte heurta le sol puis Birkin commença à marcher dans la même direction que sa fille. Un sentiment proche de l’euphorie envahit la spectatrice comblée. À l’instant où Lindsay le perdut de vue, il hurla.
« -SHERRYYYY !!!»
Elle n’en crut pas ses oreilles, il venait de parler, de crier le nom de son enfant. La jeune femme se retourna vivement et fixa le lit où son frère reposait. S’il le pouvait, Josh le pourrait sans doute. Je donnerais tout pour t’entendre prononcer mon nom ou même te moquer gentiment de moi comme tu le faisais souvent. Je donnerais tout! Elle embrassa la main inerte qui dépassait des draps et courut dans sa chambre pour se préparer. Nous serons de nouveau unis devant l’adversité! Elle devait le rattraper et lui arracher le secret qui faisait qu’il n’était pas comme les autres afin que le dernier membre de sa famille, qui lui restait, puisse posséder ce pouvoir. L’hystérie prit le pas sur l’excitation, plus rien ne comptait maintenant.
Lindsay prit des seringes de l’hôpital, un étui solide pour les transporter. Elle rangea le tout dans sa sacoche et se précipita dans la chambre de ses parents. La jeune femme ouvrit le placard violemment et en sortit une boîte à chaussure. Elle balancea le couvercle à l’autre bout de la pièce pour se saisir du Beretta de son père. Se sentant prète, elle dévala l’escalier à toute vitesse, pour arriver dans le couloir d’entrée. Subitement, elle se figea à la vue de la porte d’entrée maculée de sang. L’image de Josh tiré par les zombies et déchirant sa chair avec une hargne sans borne hantait ses pensées. Bientôt tu marcheras et parleras de nouveau, on se vengera dès que tu auras remplacé le diable! Elle tendit le bras et agrippa la poignée en bronze.
Un fracas terrible emplit la pièce, il venait à première vue du pavillon d’en face. Lindsay se précipita à la fenêtre afin de voir ce qu’il se passait. À l’instant où elle l’atteignit, une enfant et une femme déboulèrent sur le péron des voisins et elle les reconnut instantanément: Sherry Birkin et son ancienne baby-sitter Angéla. La gamine courait à en perdre le souffle, entraînée par la jeune femme visiblement affolée. Mais que fuient-elles? La réponse vint juste après. Un projectile, venant de l’intérieur, toucha violemment la nounou qui s’écroula. Elle fit signe à la fillette de partir d’un geste de la main, du sang coulait sur la route. Alors que l’enfant partait, en pleurs, une ombre se détacha de la maison. Une chose difforme et inconcevable apparut à son tour sur le seuil: William Birkin, du moins ce qui en restait.
Ce qui avait été un homme n’était aujourd’hui qu’un monstre hideux et bancal. Dépenaillé, il portait les guenilles de ce qui avait dû être une blouse et un pantalon tout aussi miteux. Lindsay fut attirée par la dysmorphie de son épaule droite qui se cessait de bouger. La terreur lui glaça le dos lorsqu’elle s’aperçut qu’en réalité il s’agissait d’un œil immense convulsé. Ses jambes se dérobèrent et elle bascula en arrière, ébétée. Je deviens folle, oui c’est ça je deviens complètement dingue! Les choses qu’elle avait dû endurer et accepter la tourmentaient déjà énormément, mais là, c’en était trop. Alors que l’étreinte de la folie se refermait sur elle, le cri de la baby-sitter agonisante lui permit de se défaire de ses mains froides. Agrippant le rebord de la fenêtre, elle se risqua à jeter un coup d’œil, tremblant de partout. Le démon était parvenu tout près de la femme, qui rampait désespérément pour échapper à une mort plus que certaine.
De son bras gauche, Birkin l’empoigna par le cou. Les hurlements de la condamnée procurèrent un agréable apaisement dans le cœur de Lindsay. La souffrance de la baby-sitter faisait disparaître la confusion qui régnait en elle. Avide de laver son esprit des tourments, elle en oubliait le triste sort de la nounou. Elle ne voulait pas en louper une miète et se redressa, captivée par l’horrible sacrifice. Cette geuse allait bientôt rejoindre les âmes dannées qui arpentaient la ville. Le monstre apposa sa main droite sur le visage d’Angéla et une gerbe de fluides inconnues s’écoula. Il relâcha sa prise et quelque chose disparut dans la bouche de la victime. Le corps inerte heurta le sol puis Birkin commença à marcher dans la même direction que sa fille. Un sentiment proche de l’euphorie envahit la spectatrice comblée. À l’instant où Lindsay le perdut de vue, il hurla.
« -SHERRYYYY !!!»
Elle n’en crut pas ses oreilles, il venait de parler, de crier le nom de son enfant. La jeune femme se retourna vivement et fixa le lit où son frère reposait. S’il le pouvait, Josh le pourrait sans doute. Je donnerais tout pour t’entendre prononcer mon nom ou même te moquer gentiment de moi comme tu le faisais souvent. Je donnerais tout! Elle embrassa la main inerte qui dépassait des draps et courut dans sa chambre pour se préparer. Nous serons de nouveau unis devant l’adversité! Elle devait le rattraper et lui arracher le secret qui faisait qu’il n’était pas comme les autres afin que le dernier membre de sa famille, qui lui restait, puisse posséder ce pouvoir. L’hystérie prit le pas sur l’excitation, plus rien ne comptait maintenant.
Lindsay prit des seringes de l’hôpital, un étui solide pour les transporter. Elle rangea le tout dans sa sacoche et se précipita dans la chambre de ses parents. La jeune femme ouvrit le placard violemment et en sortit une boîte à chaussure. Elle balancea le couvercle à l’autre bout de la pièce pour se saisir du Beretta de son père. Se sentant prète, elle dévala l’escalier à toute vitesse, pour arriver dans le couloir d’entrée. Subitement, elle se figea à la vue de la porte d’entrée maculée de sang. L’image de Josh tiré par les zombies et déchirant sa chair avec une hargne sans borne hantait ses pensées. Bientôt tu marcheras et parleras de nouveau, on se vengera dès que tu auras remplacé le diable! Elle tendit le bras et agrippa la poignée en bronze.
CHAPITRE 2
La ville entière était la proie des flammes, quelle importance?! À ses yeux et dans son être ne comptait que le rideau. Progressant dans un décor clair-obscur d’incendies et de noirceurs crépusculaires, il put lire sur un panneau de signalisation: Bond>. Il n’était qu’à deux pâtés de maison de la station de Raccoon line. Cette halte lui permettrait de trouver de quoi se ravitailler en nourriture ou en toutes autres choses. Ce détour l’obligerait à passer par le Beffroi mais cela n’avait pas de réelle incidence sur la mission. Il avançait dans l’avenue, attentif à chaque mouvement suspect. De lointaines détonations se produisirent et brisèrent le silence pesant. Cela venait du sud, approximativement au niveau du bâtiment RPD. Sans même s’arrêter, il regarda dans le sens des tirs et vit une goule partir dans leur direction. C’est l’heure de dîner! La ou les personnes qui luttaient encore lui avaient assuré un itinéraire bien plus reposant que prévu.
Après dix petites minutes, il était face à la station qui, à l’état de l’installation, avait dû servir de camp retranché. Il devait y avoir au bas mot plus d’une quarantaine de zombies tapissant le sol. Par les vitres brisées, on pouvait voir que certains s’étaient attardés, ou bien étaient-ils coincés à l’intérieur ? Une rivière de sang avait coulé par les portes d’entrée barricadées et ruisselait encore faiblement sur le petit escalier bétonné. À contrecœur, l’homme déposa le linceul à droite du porche puis vérifia qu’elles n’auraient pas de visiteurs mal attentionnés. Il se dirigea ensuite vers une des ouvertures, déterminé à entrer dans la mini gare.
Une dizaine de corps gisait sur le carrelage, il y avait aussi cinq contaminés cherchant vainement à assouvir une faim morbide de chair. Il n’eut qu’à se pencher pour récupérer une arme: un mp5, qu’il utilisa aussitôt. D’une rafale à 180°, il se débarrassa des indésirables, et par sécurité, tira une balle dans la tête de chacune des dépouilles présentes. Il ramassa un vieux sac de sport bleu et collecta toutes les denrées, armes et munitions qu’il croisa. Celui-ci plein, il sortit pour récupérer le rideau et poursuivre sa route.
Alors qu’il faisait le tour, il vit un fusil d’assaut entre les mains d’un cadavre. Il sauta par-dessus la rambarde et se pencha pour s’en saisir. Quelque chose fit du bruit dans son dos. Un zombie s’était brusquement relevé, son aspect était étrange car il n’arborait pas le coté humide et gras habituel. Voilà une gueule que seule une mère peut aimer! Sa peau était si sèche qu’elle en craquelait et son souffle formait un panache blanchâtre telle de la vapeur. Le mort-vivant se jetta sur sa cible à une vitesse prodigieuse. L’homme fouilla le sac et opta pour le magnum S&W, il pressa la détente calmement et observa la tête de son assaillant se pulvériser. La M4A1 coincée entre les épaules, il rejoignit le linceul et, une fois entre ses bras, continua vers l’Est.
Après seulement cinq minutes de marche, qui n’en aurait duré que deux sans les vestiges des barricades, il était face au beffroi. Le portail de l’enceinte était ouvert et ne laissait aucun doute de la sûreté des lieux. Pourtant, il découvrit une cour déserte mais qui portait les marques de précédents combats: impacts de balles, douilles en pagaille. Il poursuivit et arriva devant la double porte d’entrée. Les mains prises par le linceul à fleurs, il ouvrit un battant en appuyant son coude sur la poignée. Écartant celui-ci d’un coup de pied, ses yeux furent éblouis par une violente clarté. Toutes les lampes et lustres du hall étaient allumés, conférant à la pièce un halo doré surprenant. Un léger malaise le parcourut devant cette scène. Traverser tant de ténèbres et trouver un endroit aussi lumineux, aussi pur avait quelque chose de malsain.
Un bureau se situait près de l’escalier central, il ferait un parfait autel provisoire. Tandis qu’il s’approchait pour les y déposer, des coups de feux retentirent de l’aile droite du bâtiment. La colère l’envahit soudainement.
-N’y a-t-il pas d’endroit en paix dans cette ville de merde? hurla-t-il.
Leur sécurité étant nettement plus importante que la rage qui lui disait d’exterminer tout ce qui était vivant ou non, il choisit de passer par l’aile gauche. Maudits soient-il! Je vous tuerais jusqu’aux derniers!
La ville entière était la proie des flammes, quelle importance?! À ses yeux et dans son être ne comptait que le rideau. Progressant dans un décor clair-obscur d’incendies et de noirceurs crépusculaires, il put lire sur un panneau de signalisation: Bond>. Il n’était qu’à deux pâtés de maison de la station de Raccoon line. Cette halte lui permettrait de trouver de quoi se ravitailler en nourriture ou en toutes autres choses. Ce détour l’obligerait à passer par le Beffroi mais cela n’avait pas de réelle incidence sur la mission. Il avançait dans l’avenue, attentif à chaque mouvement suspect. De lointaines détonations se produisirent et brisèrent le silence pesant. Cela venait du sud, approximativement au niveau du bâtiment RPD. Sans même s’arrêter, il regarda dans le sens des tirs et vit une goule partir dans leur direction. C’est l’heure de dîner! La ou les personnes qui luttaient encore lui avaient assuré un itinéraire bien plus reposant que prévu.
Après dix petites minutes, il était face à la station qui, à l’état de l’installation, avait dû servir de camp retranché. Il devait y avoir au bas mot plus d’une quarantaine de zombies tapissant le sol. Par les vitres brisées, on pouvait voir que certains s’étaient attardés, ou bien étaient-ils coincés à l’intérieur ? Une rivière de sang avait coulé par les portes d’entrée barricadées et ruisselait encore faiblement sur le petit escalier bétonné. À contrecœur, l’homme déposa le linceul à droite du porche puis vérifia qu’elles n’auraient pas de visiteurs mal attentionnés. Il se dirigea ensuite vers une des ouvertures, déterminé à entrer dans la mini gare.
Une dizaine de corps gisait sur le carrelage, il y avait aussi cinq contaminés cherchant vainement à assouvir une faim morbide de chair. Il n’eut qu’à se pencher pour récupérer une arme: un mp5, qu’il utilisa aussitôt. D’une rafale à 180°, il se débarrassa des indésirables, et par sécurité, tira une balle dans la tête de chacune des dépouilles présentes. Il ramassa un vieux sac de sport bleu et collecta toutes les denrées, armes et munitions qu’il croisa. Celui-ci plein, il sortit pour récupérer le rideau et poursuivre sa route.
Alors qu’il faisait le tour, il vit un fusil d’assaut entre les mains d’un cadavre. Il sauta par-dessus la rambarde et se pencha pour s’en saisir. Quelque chose fit du bruit dans son dos. Un zombie s’était brusquement relevé, son aspect était étrange car il n’arborait pas le coté humide et gras habituel. Voilà une gueule que seule une mère peut aimer! Sa peau était si sèche qu’elle en craquelait et son souffle formait un panache blanchâtre telle de la vapeur. Le mort-vivant se jetta sur sa cible à une vitesse prodigieuse. L’homme fouilla le sac et opta pour le magnum S&W, il pressa la détente calmement et observa la tête de son assaillant se pulvériser. La M4A1 coincée entre les épaules, il rejoignit le linceul et, une fois entre ses bras, continua vers l’Est.
Après seulement cinq minutes de marche, qui n’en aurait duré que deux sans les vestiges des barricades, il était face au beffroi. Le portail de l’enceinte était ouvert et ne laissait aucun doute de la sûreté des lieux. Pourtant, il découvrit une cour déserte mais qui portait les marques de précédents combats: impacts de balles, douilles en pagaille. Il poursuivit et arriva devant la double porte d’entrée. Les mains prises par le linceul à fleurs, il ouvrit un battant en appuyant son coude sur la poignée. Écartant celui-ci d’un coup de pied, ses yeux furent éblouis par une violente clarté. Toutes les lampes et lustres du hall étaient allumés, conférant à la pièce un halo doré surprenant. Un léger malaise le parcourut devant cette scène. Traverser tant de ténèbres et trouver un endroit aussi lumineux, aussi pur avait quelque chose de malsain.
Un bureau se situait près de l’escalier central, il ferait un parfait autel provisoire. Tandis qu’il s’approchait pour les y déposer, des coups de feux retentirent de l’aile droite du bâtiment. La colère l’envahit soudainement.
-N’y a-t-il pas d’endroit en paix dans cette ville de merde? hurla-t-il.
Leur sécurité étant nettement plus importante que la rage qui lui disait d’exterminer tout ce qui était vivant ou non, il choisit de passer par l’aile gauche. Maudits soient-il! Je vous tuerais jusqu’aux derniers!
La tension et la raideur de ses articulations avaient disparu pour laisser la place au relâchement. Cela faisait bien une demi-heure que le soldat et elle étaient assis là pour souffler. Il faut partir, quitter ce cauchemar au plutôt! Teresa ne reprochait rien à cette pause mais elle voulait avant tout fuir cet enfer de sang et de flammes. Elle observa l’homme un instant et fut surpris de trouver autant de tristesse dans ses yeux. Elle hésita mais le désir était trop grand.
-Ne devrions pas partir à présent ? chuchota-t-elle.
L’homme la regarda attentivement puis il inclina la tête en fermant les paupières. Il les rouvrit doucement, son regard se durcissait progressivement pour devenir celui de quelqu’un de déterminé.
-Vous avez raison, nous devrions bouger!
Il se releva brusquement, véritablement décidé. Le soldat inspecta chaque compartiment de son gilet, pour finir par son arme. L’équipement en ordre, il fit signe à Teresa de le suivre. Elle oc tempéra immédiatement et se plaça légèrement derrière lui. Ils se dirigèrent vers la seule porte d’accès du toit, toujours bloquée par la barre métallique. Au fur et à mesure qu’ils s’en approchaient, des bruits suspects leur parvinrent. Le militaire leva le bras gauche, le poing serré. La jeune femme comprit qu’il lui disait de s’arrêter. Il continua et stoppa net à un mètre de l’objectif. Des gémissements ainsi que d’autres sons étranges, tels des griffures sur l’acier, étaient maintenant audibles. Quitter l’immeuble se révèlerait peut-être plus difficile que prévu.
L’homme demeura immobile l’espace d’un moment puis, très lentement, il se placa contre le mur, du coté de la serrure. Posant un genou à terre, il se saisit d’un pistolet et en retira la sécurité. Il siffla pour attirer l’attention de Teresa qui ne cessait de guetter dans son dos un éventuel danger. Il lui demanda ensuite de se placer en parallèle de l’ouverture. Le soldat agrippa la barre et la dégagea subitement. La porte s’ouvrit violemment, libérant six zombies qui se dirigèrent aussitôt vers la jeune femme. Le militaire, passé inaperçu, logea une balle dans le crâne de chaque mort-vivant. Lorsque le dernier tomba, il effectua un arc de cercle, sa mire sur l’escalier à la recherche d’un retardataire. Face à une issue libre, il pivota sur le coté.
-Surtout, restez à deux mètres de moi, pas plus! prononça-t-il d’un ton autoritaire.
Ensuite, ils s’élancèrent dans l’étroit passage conduisant sur le 5ème étage. Ils arrivèrent à un carrefour en T, la visibilité dans les couloirs était réduite, une fumée assez dense envahissait les lieux. Teresa connaissait plus ou moins le plan de l’immeuble et pointa la gauche. Ils pénétrèrent dans l’allée, le soldat observait les portes d’appartement sans relâcher sa concentration. À mi-chemin, un choc effroyable fit vibrer le plafond, le duo s’immobilisa instantanément. Des pas lents et pesants se firent entendre, le platre s’effritait un peu plus à chaque résonance. Un cri terrible retentit soudainement, voix caverneuse venue d’outre-tombe.
«-Sstarrrss!!»
Le silence règna juste après durant deux à trois secondes puis la marche infernale reprit, jusqu’à disparaître complètement. Ce qui venait de passer devait être une créature titanesque. Teresa, terrorisée, prit ses jambes à son cou et dépassa le militaire en courant. L’homme l’agrippa par le bras et la plaqua contre le mur.
-Ne vous inquiètez pas! Le monstre n’en a pas après nous ! déclara-t-il d’une voix plus que sûre.
Elle le dévisagea pleine de peur et lut dans ses yeux la certitude ainsi que le calme.
-Je…je vous crois!
La nervosité de la jeune femme se dissipa en un instant, les tremblements disparurent tout aussi rapidement. Chacun reprit la formation et avança de nouveau. Ils débouchèrent sans encombres sur la cage d’escalier principale, c’était visiblement l’itinéraire le plus rapide.
-On va y aller au pas de course jusqu’au rez de chaussée, vous vous en sentez capable? demanda le soldat.
Teresa ne répondit pas, mesurant l’effort qu’il lui faudrait déployer.
-Je pense que oui, répondit-t-elle en fin de compte.
L’homme lui tendit la main et elle la serra comme si sa vie en dépendait, ce qui était sûrement le cas! Ils dévalèrent les marches deux par deux, jetant furtivement un œil à chaque étage. L’allure de la descente était si élevée qu’elle sentait à peine les planches sous ses pieds. 5ème, 4ème, 3ème, 2ème, rdc. Ils passèrent, de cette manière, du dernier à la réception en un temps record. L’endroit était désert ainsi qu’en ordre, pas de traces de lutte ou de sang. Le jeune militaire repassa devant et se positionna à coté de l’entrée puis sembla vouloir prêter l’oreille sur ce qui pouvait se tramer à l’extérieur. Un étrange silence régnait, seul le vent venait le troubler. L’homme ouvrit la porte d’un geste vif et brandit son arme en sortant dans la rue. Il pivota sur lui-même à plusieurs reprises. La jeune femme ne sortit que lorsqu’il jugea la rue tranquille. Ils étaient parvenus à quitter l’hôtel sans dommage.
-Ne devrions pas partir à présent ? chuchota-t-elle.
L’homme la regarda attentivement puis il inclina la tête en fermant les paupières. Il les rouvrit doucement, son regard se durcissait progressivement pour devenir celui de quelqu’un de déterminé.
-Vous avez raison, nous devrions bouger!
Il se releva brusquement, véritablement décidé. Le soldat inspecta chaque compartiment de son gilet, pour finir par son arme. L’équipement en ordre, il fit signe à Teresa de le suivre. Elle oc tempéra immédiatement et se plaça légèrement derrière lui. Ils se dirigèrent vers la seule porte d’accès du toit, toujours bloquée par la barre métallique. Au fur et à mesure qu’ils s’en approchaient, des bruits suspects leur parvinrent. Le militaire leva le bras gauche, le poing serré. La jeune femme comprit qu’il lui disait de s’arrêter. Il continua et stoppa net à un mètre de l’objectif. Des gémissements ainsi que d’autres sons étranges, tels des griffures sur l’acier, étaient maintenant audibles. Quitter l’immeuble se révèlerait peut-être plus difficile que prévu.
L’homme demeura immobile l’espace d’un moment puis, très lentement, il se placa contre le mur, du coté de la serrure. Posant un genou à terre, il se saisit d’un pistolet et en retira la sécurité. Il siffla pour attirer l’attention de Teresa qui ne cessait de guetter dans son dos un éventuel danger. Il lui demanda ensuite de se placer en parallèle de l’ouverture. Le soldat agrippa la barre et la dégagea subitement. La porte s’ouvrit violemment, libérant six zombies qui se dirigèrent aussitôt vers la jeune femme. Le militaire, passé inaperçu, logea une balle dans le crâne de chaque mort-vivant. Lorsque le dernier tomba, il effectua un arc de cercle, sa mire sur l’escalier à la recherche d’un retardataire. Face à une issue libre, il pivota sur le coté.
-Surtout, restez à deux mètres de moi, pas plus! prononça-t-il d’un ton autoritaire.
Ensuite, ils s’élancèrent dans l’étroit passage conduisant sur le 5ème étage. Ils arrivèrent à un carrefour en T, la visibilité dans les couloirs était réduite, une fumée assez dense envahissait les lieux. Teresa connaissait plus ou moins le plan de l’immeuble et pointa la gauche. Ils pénétrèrent dans l’allée, le soldat observait les portes d’appartement sans relâcher sa concentration. À mi-chemin, un choc effroyable fit vibrer le plafond, le duo s’immobilisa instantanément. Des pas lents et pesants se firent entendre, le platre s’effritait un peu plus à chaque résonance. Un cri terrible retentit soudainement, voix caverneuse venue d’outre-tombe.
«-Sstarrrss!!»
Le silence règna juste après durant deux à trois secondes puis la marche infernale reprit, jusqu’à disparaître complètement. Ce qui venait de passer devait être une créature titanesque. Teresa, terrorisée, prit ses jambes à son cou et dépassa le militaire en courant. L’homme l’agrippa par le bras et la plaqua contre le mur.
-Ne vous inquiètez pas! Le monstre n’en a pas après nous ! déclara-t-il d’une voix plus que sûre.
Elle le dévisagea pleine de peur et lut dans ses yeux la certitude ainsi que le calme.
-Je…je vous crois!
La nervosité de la jeune femme se dissipa en un instant, les tremblements disparurent tout aussi rapidement. Chacun reprit la formation et avança de nouveau. Ils débouchèrent sans encombres sur la cage d’escalier principale, c’était visiblement l’itinéraire le plus rapide.
-On va y aller au pas de course jusqu’au rez de chaussée, vous vous en sentez capable? demanda le soldat.
Teresa ne répondit pas, mesurant l’effort qu’il lui faudrait déployer.
-Je pense que oui, répondit-t-elle en fin de compte.
L’homme lui tendit la main et elle la serra comme si sa vie en dépendait, ce qui était sûrement le cas! Ils dévalèrent les marches deux par deux, jetant furtivement un œil à chaque étage. L’allure de la descente était si élevée qu’elle sentait à peine les planches sous ses pieds. 5ème, 4ème, 3ème, 2ème, rdc. Ils passèrent, de cette manière, du dernier à la réception en un temps record. L’endroit était désert ainsi qu’en ordre, pas de traces de lutte ou de sang. Le jeune militaire repassa devant et se positionna à coté de l’entrée puis sembla vouloir prêter l’oreille sur ce qui pouvait se tramer à l’extérieur. Un étrange silence régnait, seul le vent venait le troubler. L’homme ouvrit la porte d’un geste vif et brandit son arme en sortant dans la rue. Il pivota sur lui-même à plusieurs reprises. La jeune femme ne sortit que lorsqu’il jugea la rue tranquille. Ils étaient parvenus à quitter l’hôtel sans dommage.
La rue était pratiquement normale, les façades d’immeubles étaient intactes. Les seuls témoins du désastre qui frappait cette ville étaient l’inévitable odeur de mort, et le cadavre d’une goule à une quinzaine de mètres. Lucas se dirigea vers le corps pour l’étudier de près. Le tir est plutôt précis, j’aurai moins de risques de merder avec quelqu’un qui … il rangea cette nouvelle remarque fataliste au plus profond de son esprit en espérant qu’elle y reste. La balle logée dans le front était un bon point pour lui…pour eux, mais qui pouvait tirer ainsi? Un officier de police, un camarade U.B.C.S, un civil? De plus, l’impact était récent, la perspective de voir se joindre à lui une personne expérimentée devenait possible et encourageante pour survivre. Se redressant, il remarqua un panneau de signalisation où il était inscrit: commissariat RPD 0,2 miles.
-Et si on allait boire une bière? demanda la jeune femme.
Le caporal se tourna vers elle, agréablement surpris par cette question vue le contexte actuel.
-Le bar Jack se trouve non loin, dans cette direction, ajouta-t-elle.
Elle montrait le sens opposé à celui du bâtiment RPD.
-Quand on sortira de cet enfer, je prendrai autant de cuite que vous le voudrez avec vous, mais là, je propose plutôt de se rendre au commissariat, répondit-il plus serein qu’à l’instant passé.
Le sourire du militaire s’effaca au moment même où une silhouette émerga du coin de la rue en contre-bas. Sa réaction fit comprendre à la civile qu’un danger se présentait, elle courut jusqu’à lui pour se réfugier dans son dos. Il s’agissait d’un homme, encore humain, il courait comme si la mort en personne le poursuivait. Un autre survivant est le bienvenu! L’individu arriva à la lumière des réverbères. Lucas reconnut un uniforme d’inspiration militaire, mais son visage le figea: une terreur indescriptible le défigurait. L’homme, en sueur, les rejoignit et se jeta sur lui.
-Aidez-moi! Il est là pour nous! Ils l’ont envoyé pour nous tuer tous! Pitié! hurlait-il, complètement hystérique.
Lucas détacha son regard du faciès d’horreur pour lire le nom cousu sur son gilet jaune. Malgré le sang, il était lisible: B.Vickers S.T.A.R.S Member. Un déclic se produisit dans son esprit, qui fit tout de suite le lien. La peur viscérale qui habitait cet homme devait être causé par la créature du toit. Dans la seconde qui suivit, une masse noire gigantesque semblant tomber du ciel pulvérisa le bitume où elle s’écrasait. Celle-ci se déploya pour laisser paraître un géant qui se cambra en brandissant d’énormes bras. Le monstre poussa alors un cri inhumain, bien pire que le duo ne l’avait perçu tout à l’heure. Il cessa sa pose et fixa les cibles présentes.
Lucas avait devant lui une variante de la créature de Frankenstein de plus de deux mètres, couvert de noir et sanglé par d’épaisses ceintures. Sa partie apparente exhibait une carnation brunâtre transpercée de…tentacules pourpres. Sa tête était atrocement mutilée par une large cicatrice fermée par des agraphes chirurgicales, ne lui laissant qu’un œil, dépourvu de pupille. Sa bouche, excisée, montrait des gencives rougeâtres terminées par des dents incroyablement longues et blanches.
Le mutant porta toute son attention sur Brad et se mit à marcher vers lui. Il vociféra une nouvelle fois l’apellation S.T.A.R.S de sa voix roc et glaciale.
Le soldat pointa son M4A1 sur la créature et ouvrit le feu sans une étincelle d’espoir de tuer cette aberration. Les balles pénétrèrent tout juste la combinaison alors il visa la tête sans protection. Quand les projectiles touchèrent au but, le titan se cambra à nouveau et chargea les deux hommes. Lucas roula sur la droite, l’officier Vickers sauta à gauche. Le géant percuta un véhicule qui, sous la violence du choc, s’envola et partit s’encastrer dans la vitrine d’une boutique. Le jeune militaire s’apprèta à tirer une deuxième rafale lorsqu’il vit ce qui se cachait dans le dos du monstre: un lance-roquettes linéaire avec chargeur incorporé, l’un des derniers modèles.
Le mutant empoigna l’arme en question tandis que son fragile adversaire engageait une grenade dans le canon secondaire de la sienne. La femme demeurait au sol, quasiment au pied de…cette machine à tuer! Le soldat enclencha le tir manuel et visa à proximité de la civile. Un fragment de goudron passa devant elle la poussant à regarder autre chose que le démon vétu de noir.
-Allez-vous en, bon sang! Je ne peux pas tirer si vous restez là! lui hurla-t-il.
La jeune femme rampa en arrière puis se releva, elle courut s’abriter derrière un fourgon. Le S.T.A.R.S prit la fuite, détalant comme un dératé, sans se retourner. Le titan leva le lance-roquettes à niveau d’épaule et le pointa sur Brad arrivé au bout de la rue. Plusieurs balles atteignirent le colosse à la nuque et au crâne. Il fit face au gêneur tout en poussant un grognement d’un son grave. Jamais je ne pourrais le tuer ! Lucas vit le bout du canon pointer sur lui et, n’ayant pas le temps de tirer, plongea le plus loin qu’il put. Au même instant, un missile partit et toucha de plein fouet une camionnette qui se trouvait en second plan. L’explosion, et le souffle qui en résulta, propulsa le soldat contre le mur d’en face. Il heurta le sol avec tout autant de violence.
Une douleur indéfinissable traversa son corps meurtri, ses poumons lui donnèrent l’impression de rétrécir tant il suffoqua. Un voile recouvrait peu à peu sa vue et ses pensées. Il rassembla ses forces et attrapa son fusil. De ses mains tremblantes, il visa le géant qui armait un deuxième missile. Il tira sans avoir réussi à se stabiliser, la grenade frola la hanche du monstre et pulvérisa le véhicule placé sur sa trajectoire. Le titan fut soulevé et projeté au sol, lui faisant lacher son engin de mort, qui glissa sous une voiture. La créature s’appuya sur ses coudes et, tournant la tête, vit Vickers disparaître à l’angle de la rue. Il se remit debout sans difficulté puis se lanca à la poursuite de sa cible. Lucas perdit connaissance au son des pas de cette folie sans nom.
-Et si on allait boire une bière? demanda la jeune femme.
Le caporal se tourna vers elle, agréablement surpris par cette question vue le contexte actuel.
-Le bar Jack se trouve non loin, dans cette direction, ajouta-t-elle.
Elle montrait le sens opposé à celui du bâtiment RPD.
-Quand on sortira de cet enfer, je prendrai autant de cuite que vous le voudrez avec vous, mais là, je propose plutôt de se rendre au commissariat, répondit-il plus serein qu’à l’instant passé.
Le sourire du militaire s’effaca au moment même où une silhouette émerga du coin de la rue en contre-bas. Sa réaction fit comprendre à la civile qu’un danger se présentait, elle courut jusqu’à lui pour se réfugier dans son dos. Il s’agissait d’un homme, encore humain, il courait comme si la mort en personne le poursuivait. Un autre survivant est le bienvenu! L’individu arriva à la lumière des réverbères. Lucas reconnut un uniforme d’inspiration militaire, mais son visage le figea: une terreur indescriptible le défigurait. L’homme, en sueur, les rejoignit et se jeta sur lui.
-Aidez-moi! Il est là pour nous! Ils l’ont envoyé pour nous tuer tous! Pitié! hurlait-il, complètement hystérique.
Lucas détacha son regard du faciès d’horreur pour lire le nom cousu sur son gilet jaune. Malgré le sang, il était lisible: B.Vickers S.T.A.R.S Member. Un déclic se produisit dans son esprit, qui fit tout de suite le lien. La peur viscérale qui habitait cet homme devait être causé par la créature du toit. Dans la seconde qui suivit, une masse noire gigantesque semblant tomber du ciel pulvérisa le bitume où elle s’écrasait. Celle-ci se déploya pour laisser paraître un géant qui se cambra en brandissant d’énormes bras. Le monstre poussa alors un cri inhumain, bien pire que le duo ne l’avait perçu tout à l’heure. Il cessa sa pose et fixa les cibles présentes.
Lucas avait devant lui une variante de la créature de Frankenstein de plus de deux mètres, couvert de noir et sanglé par d’épaisses ceintures. Sa partie apparente exhibait une carnation brunâtre transpercée de…tentacules pourpres. Sa tête était atrocement mutilée par une large cicatrice fermée par des agraphes chirurgicales, ne lui laissant qu’un œil, dépourvu de pupille. Sa bouche, excisée, montrait des gencives rougeâtres terminées par des dents incroyablement longues et blanches.
Le mutant porta toute son attention sur Brad et se mit à marcher vers lui. Il vociféra une nouvelle fois l’apellation S.T.A.R.S de sa voix roc et glaciale.
Le soldat pointa son M4A1 sur la créature et ouvrit le feu sans une étincelle d’espoir de tuer cette aberration. Les balles pénétrèrent tout juste la combinaison alors il visa la tête sans protection. Quand les projectiles touchèrent au but, le titan se cambra à nouveau et chargea les deux hommes. Lucas roula sur la droite, l’officier Vickers sauta à gauche. Le géant percuta un véhicule qui, sous la violence du choc, s’envola et partit s’encastrer dans la vitrine d’une boutique. Le jeune militaire s’apprèta à tirer une deuxième rafale lorsqu’il vit ce qui se cachait dans le dos du monstre: un lance-roquettes linéaire avec chargeur incorporé, l’un des derniers modèles.
Le mutant empoigna l’arme en question tandis que son fragile adversaire engageait une grenade dans le canon secondaire de la sienne. La femme demeurait au sol, quasiment au pied de…cette machine à tuer! Le soldat enclencha le tir manuel et visa à proximité de la civile. Un fragment de goudron passa devant elle la poussant à regarder autre chose que le démon vétu de noir.
-Allez-vous en, bon sang! Je ne peux pas tirer si vous restez là! lui hurla-t-il.
La jeune femme rampa en arrière puis se releva, elle courut s’abriter derrière un fourgon. Le S.T.A.R.S prit la fuite, détalant comme un dératé, sans se retourner. Le titan leva le lance-roquettes à niveau d’épaule et le pointa sur Brad arrivé au bout de la rue. Plusieurs balles atteignirent le colosse à la nuque et au crâne. Il fit face au gêneur tout en poussant un grognement d’un son grave. Jamais je ne pourrais le tuer ! Lucas vit le bout du canon pointer sur lui et, n’ayant pas le temps de tirer, plongea le plus loin qu’il put. Au même instant, un missile partit et toucha de plein fouet une camionnette qui se trouvait en second plan. L’explosion, et le souffle qui en résulta, propulsa le soldat contre le mur d’en face. Il heurta le sol avec tout autant de violence.
Une douleur indéfinissable traversa son corps meurtri, ses poumons lui donnèrent l’impression de rétrécir tant il suffoqua. Un voile recouvrait peu à peu sa vue et ses pensées. Il rassembla ses forces et attrapa son fusil. De ses mains tremblantes, il visa le géant qui armait un deuxième missile. Il tira sans avoir réussi à se stabiliser, la grenade frola la hanche du monstre et pulvérisa le véhicule placé sur sa trajectoire. Le titan fut soulevé et projeté au sol, lui faisant lacher son engin de mort, qui glissa sous une voiture. La créature s’appuya sur ses coudes et, tournant la tête, vit Vickers disparaître à l’angle de la rue. Il se remit debout sans difficulté puis se lanca à la poursuite de sa cible. Lucas perdit connaissance au son des pas de cette folie sans nom.
Depuis combien de temps je tiens cette poignée ? Lindsay se tenait devant la porte, la main agrippant le bronze devenu chaud. Elle, qui était pourtant décidé à sauver son frère mort, avait soudainement peur d’échouer et de mourir. Le cri lointain de Birkin résonna faiblement, signal qu’il allait disparaître et avec lui les chances de résurrection de Josh.
Prenant une brève inspiration, elle ouvrit le lourd battant en chène et osa enfin mettre un pied dehors. Le sinistre spectacle, qu’elle regardait par l’encadrement de sa chambre, prenait une toute autre dimension maintenant qu’elle en faisait partie. Elle descendit les marches du péron avec précausion afin d’éviter une glissade malheureuse sur du sang que l’humidité empêchait de coaguler. Progressant dans l’allée, elle sortit de la sacoche le Beretta de son père en émettant l’espoir qu’elle n’aurait pas à s’en servir. Les routes ne semblaient que très peu encombrées et l’idée de rattraper le démon en voiture était bien plus rassurante que celle d’y aller à pied. Je n’aurais qu’à le renverser et lui prendre un maximun de sang noir, de « sang obscur »! Elle arrivait auprès de la berline et se prépara à utiliser son trousseau de clés quand le corps d’Angéla entra dans son champ de vision.
Lindsay se prit d’une curiosité morbide, elle voulait voir la nature de la plaie que le monstre avait asséné à sa victime. Hésitante au début, la jeune femme craqua, comme poussée par une macabre volonté. Elle traversa la route en jetant, par réflexe, un coup d’œil de chaque coté. À proximité de la dépouille, la mare de sang qui se répendait sur le goudron paraissait trois fois plus étendue que de la fenêtre. Celle-ci gisait sur le ventre et cachait la blessure par laquelle s’écoulait l’hémoglobine.
Posant un genou à terre, l’ado passa ses mains sous le flanc pour ainsi retourner le corps inerte. Le problème c’est qu’il ne le resta pas! La baby-sitter poussa soudainement un terrible gémissement. Lindsay recut un véritable électrochoc qui la fit bondir en arrière, elle retomba sur le dos deux mètres plus loin. L’être maculée de sang qui s’était éveillé s’appuya sur le véhicule pour se dresser sur ses jambes.
-Aidez-moi, je vous en supplie! suffoqua-t-elle.
Lindsay demeura au sol, elle était dépassée par la situation, ses pensées partaient dans tous les sens.
-Pitié, aidez-moi! Je ne veux pas mourir! reprit-elle.
La jeune femme se releva fébrilement, mais ne se rapprocha pas pour autant. Angéla sauta vers elle et s’agrippa à ses épaules. Son visage était souillé par des liquides écoeurants, des fluides visqueux coulaient au coin de ses lèvres.
-Sauvez-moi, je vous en supplie! Je…
La baby-sitter fut brusquement secouée par de violentes convulsions, son corps tressaillait sous les impulsions. Ses ongles traversèrent la chemise de Lindsay et se plantèrent profondément dans sa chair. La douleur réveilla brutalement la jeune femme, l’extirpant de son état léthargique. Elle repoussa sans ménagement Angéla. Celle-ci voulut crier mais ce fut le son guttural le plus abominable au monde qui vibra dans l’air vicié. Les tremblements devinrent encore plus violents et des bruits étranges résonnèrent à l’intérieur de sa cage thoracique. Un geyser de sang jaillit de sa bouche, l’hématémèse éclaboussa Lindsay qui recula de plusieurs pas. Elle ne pouvait fuir, son esprit était littéralement captivé par la scène. Angéla tomba sur ses genoux, elle serra sa poitrine de toutes ses forces, comme pour y contenir quelque chose. Ses yeux injectés de sang et croulant de larmes se posèrent sur Lindsay.
-Tue-moi !
La jeune femme pointa le Beretta vers la baby-sitter. Un flash éblouissant sortit du canon du pistolet et un trou apparut sur le front d’Angéla. Lindsay regarda sa main et vit que son doigt avait pressé la détente sans qu’elle ne se souvienne de l’avoir décidée. Elle fit volte-face et courut jusqu’à la voiture, déterminée à fuir loin de cet endroit avant que d’autres tourments ne viennent la possèder.
Elle tremblait tant qu’elle ne parvint pas à insérer la clef dans la serrure de la portière. Le trousseau finit même par lui échapper des mains. Au son métallique des clés touchant le sol vint l’écho étouffé de chairs déchirées et d’os brisés…
Prenant une brève inspiration, elle ouvrit le lourd battant en chène et osa enfin mettre un pied dehors. Le sinistre spectacle, qu’elle regardait par l’encadrement de sa chambre, prenait une toute autre dimension maintenant qu’elle en faisait partie. Elle descendit les marches du péron avec précausion afin d’éviter une glissade malheureuse sur du sang que l’humidité empêchait de coaguler. Progressant dans l’allée, elle sortit de la sacoche le Beretta de son père en émettant l’espoir qu’elle n’aurait pas à s’en servir. Les routes ne semblaient que très peu encombrées et l’idée de rattraper le démon en voiture était bien plus rassurante que celle d’y aller à pied. Je n’aurais qu’à le renverser et lui prendre un maximun de sang noir, de « sang obscur »! Elle arrivait auprès de la berline et se prépara à utiliser son trousseau de clés quand le corps d’Angéla entra dans son champ de vision.
Lindsay se prit d’une curiosité morbide, elle voulait voir la nature de la plaie que le monstre avait asséné à sa victime. Hésitante au début, la jeune femme craqua, comme poussée par une macabre volonté. Elle traversa la route en jetant, par réflexe, un coup d’œil de chaque coté. À proximité de la dépouille, la mare de sang qui se répendait sur le goudron paraissait trois fois plus étendue que de la fenêtre. Celle-ci gisait sur le ventre et cachait la blessure par laquelle s’écoulait l’hémoglobine.
Posant un genou à terre, l’ado passa ses mains sous le flanc pour ainsi retourner le corps inerte. Le problème c’est qu’il ne le resta pas! La baby-sitter poussa soudainement un terrible gémissement. Lindsay recut un véritable électrochoc qui la fit bondir en arrière, elle retomba sur le dos deux mètres plus loin. L’être maculée de sang qui s’était éveillé s’appuya sur le véhicule pour se dresser sur ses jambes.
-Aidez-moi, je vous en supplie! suffoqua-t-elle.
Lindsay demeura au sol, elle était dépassée par la situation, ses pensées partaient dans tous les sens.
-Pitié, aidez-moi! Je ne veux pas mourir! reprit-elle.
La jeune femme se releva fébrilement, mais ne se rapprocha pas pour autant. Angéla sauta vers elle et s’agrippa à ses épaules. Son visage était souillé par des liquides écoeurants, des fluides visqueux coulaient au coin de ses lèvres.
-Sauvez-moi, je vous en supplie! Je…
La baby-sitter fut brusquement secouée par de violentes convulsions, son corps tressaillait sous les impulsions. Ses ongles traversèrent la chemise de Lindsay et se plantèrent profondément dans sa chair. La douleur réveilla brutalement la jeune femme, l’extirpant de son état léthargique. Elle repoussa sans ménagement Angéla. Celle-ci voulut crier mais ce fut le son guttural le plus abominable au monde qui vibra dans l’air vicié. Les tremblements devinrent encore plus violents et des bruits étranges résonnèrent à l’intérieur de sa cage thoracique. Un geyser de sang jaillit de sa bouche, l’hématémèse éclaboussa Lindsay qui recula de plusieurs pas. Elle ne pouvait fuir, son esprit était littéralement captivé par la scène. Angéla tomba sur ses genoux, elle serra sa poitrine de toutes ses forces, comme pour y contenir quelque chose. Ses yeux injectés de sang et croulant de larmes se posèrent sur Lindsay.
-Tue-moi !
La jeune femme pointa le Beretta vers la baby-sitter. Un flash éblouissant sortit du canon du pistolet et un trou apparut sur le front d’Angéla. Lindsay regarda sa main et vit que son doigt avait pressé la détente sans qu’elle ne se souvienne de l’avoir décidée. Elle fit volte-face et courut jusqu’à la voiture, déterminée à fuir loin de cet endroit avant que d’autres tourments ne viennent la possèder.
Elle tremblait tant qu’elle ne parvint pas à insérer la clef dans la serrure de la portière. Le trousseau finit même par lui échapper des mains. Au son métallique des clés touchant le sol vint l’écho étouffé de chairs déchirées et d’os brisés…
CHAPITRE 3
Contrairement à ce que le hall suggérait, le Beffroi ne semblait plus aussi sûr que ça. L’homme au linceul prit donc le sens opposé aux détonations, vers une double porte de type atrium. Il l’ouvrit du coude et se retrouva devant une grande table de réception, comme celle que l’on voit généralement chez les aristocrates. Il y avait une dizaine de couverts soigneusement répartis. Malencontreusement, le repas fut servi à l’extérieur et de préférence crue.
Pour passer à la pièce suivante, il dut prendre appui contre le mur et utiliser sa main gauche pour débloquer le verrou. Il pénètra dans une salle spacieuse caractérisée par la présence d’un luxueux piano à queue. Dans le coin gauche se trouvait une autre porte mais le croissement des corbeaux lui fit comprendre qu’elle le ramènerait dans la cour. Son sinistre regard tomba finalement sur la dernière issue, elle était située en face de celle qu’il venait d’emprunter. L’homme traversa la pièce d’un pas prudent, de plus en plus mal à l’aise par la propreté et le calme retrouvé de l’édifice.
À la hauteur de la porte, il vit qu’elle était entrouverte et, alors que le signal d’un danger potentiel se déclenchait en lui, il arbora un sourire dément et nerveux. Il décrocha un violent coup de pied ébranlant le bois de la porte qui s’ouvrit avec fracas. Surpris ou déçu, ce qu’il découvrit effaca le rictus de son visage encrassé: une petite chapelle avec deux colonnes de banc venant à…un autel! Certes, le fait est que ce soit un cul-de-sac l’irrita mais il avait trouvé le lieu parfait pour les déposer et les abandonner, temporairement biensûr, afin d’assainir le chemin dans l’aile droite, du côté des coups de feux.
L’homme posa le sac de sport sur une grande malle près de l’entrée pour y mettre de l’ordre. Il rangea munitions et armes soigneusement, de manière à pouvoir de servir dans l’un comme dans l’autre instinctivement. Il rechargea chacunes de celles dont il avait fait usage jusqu’à présent. Il se munit du SPAS 12 et engagea une cartouche d’un geste expérimenté. Il agrippa la poignée, prèt à descendre tout ce qui était mort ou non, mais il observa le linceul quelques secondes avant de fermer le battant. N’ayant plus de raison de réprimer sa rage passée, il retraversa les deux salles à la vitesse de l’éclair. Une fois de plus, ses yeux furent agresser par la clarté du hall. Son regard, noir et ébloui, se porta sur l’escalier central.
-Un seul étage, une seule porte, ça ne va pas traîner!
Quatre foulés lui suffirent pour en faire l’ascension, l’éclairage lui sembla encore plus violent arrivé au palier. L’homme s’empressa d’atteindre la porte pour fuir toute cette « pureté » tel un vampire fuyant le soleil. Lorsqu’il déboula de l’autre côté, il fut accueilli par la froideur d’un vent annonçant les prémices de l’automne. La scène qui s’offrait à l’homme au linceul forma à nouveau sur son visage ce rictus digne d’un psychopathe: il pouvait voir tout Raccoon Ouest vacillé entre noirceur et lueurs rougeâtres. Où te caches-tu? Dans ce labyrinthe urbain rôdait la Mort personnifiée, en temps voulu il la traquerait, tout comme elle traquait les derniers survivants, mais cela après l’achèvement de la mission qu’il s’était fixé.
Il observa, pendant deux ou trois minutes, les incendies dévorer la cité inéluctablement. Inconsciencement, il posa une main sur la rembarde du balconnet. Un large morçeau de l’appui se détacha et le fracas de celui-ci plusieurs mètres en contrebas extirpa l’homme de sa rêverie. Il comprit qu’il avait gaspillé un temps précieux et décida d’être bien plus expéditif qu’il ne l’avait déjà prévu.
Il fit volte-face et inspecta l’endroit, l’examen rapide le focalisa sur une imposante serrure au bronze oxydé. Il leva les yeux, et sa pensée se confirma en apercevant un accès au clocher. La clé manquante devait permettre d’enclencher un mécanisme quelquonque qui libérait ainsi une échelle, ou une connerie dans le genre. Ne voyant aucun intérêt à rechercher l’objet, il opta pour réintégrer l’intérieur. Il dut courir de nouveau à cause des lumières et redescendit à grand pas. Plus qu’une option maintenant! Il verrouilla sa prise sur la crosse du fusil et se dirigea vers la partie restante du Beffroi, celle d’où provenait les détonations.
Contrairement à ce que le hall suggérait, le Beffroi ne semblait plus aussi sûr que ça. L’homme au linceul prit donc le sens opposé aux détonations, vers une double porte de type atrium. Il l’ouvrit du coude et se retrouva devant une grande table de réception, comme celle que l’on voit généralement chez les aristocrates. Il y avait une dizaine de couverts soigneusement répartis. Malencontreusement, le repas fut servi à l’extérieur et de préférence crue.
Pour passer à la pièce suivante, il dut prendre appui contre le mur et utiliser sa main gauche pour débloquer le verrou. Il pénètra dans une salle spacieuse caractérisée par la présence d’un luxueux piano à queue. Dans le coin gauche se trouvait une autre porte mais le croissement des corbeaux lui fit comprendre qu’elle le ramènerait dans la cour. Son sinistre regard tomba finalement sur la dernière issue, elle était située en face de celle qu’il venait d’emprunter. L’homme traversa la pièce d’un pas prudent, de plus en plus mal à l’aise par la propreté et le calme retrouvé de l’édifice.
À la hauteur de la porte, il vit qu’elle était entrouverte et, alors que le signal d’un danger potentiel se déclenchait en lui, il arbora un sourire dément et nerveux. Il décrocha un violent coup de pied ébranlant le bois de la porte qui s’ouvrit avec fracas. Surpris ou déçu, ce qu’il découvrit effaca le rictus de son visage encrassé: une petite chapelle avec deux colonnes de banc venant à…un autel! Certes, le fait est que ce soit un cul-de-sac l’irrita mais il avait trouvé le lieu parfait pour les déposer et les abandonner, temporairement biensûr, afin d’assainir le chemin dans l’aile droite, du côté des coups de feux.
L’homme posa le sac de sport sur une grande malle près de l’entrée pour y mettre de l’ordre. Il rangea munitions et armes soigneusement, de manière à pouvoir de servir dans l’un comme dans l’autre instinctivement. Il rechargea chacunes de celles dont il avait fait usage jusqu’à présent. Il se munit du SPAS 12 et engagea une cartouche d’un geste expérimenté. Il agrippa la poignée, prèt à descendre tout ce qui était mort ou non, mais il observa le linceul quelques secondes avant de fermer le battant. N’ayant plus de raison de réprimer sa rage passée, il retraversa les deux salles à la vitesse de l’éclair. Une fois de plus, ses yeux furent agresser par la clarté du hall. Son regard, noir et ébloui, se porta sur l’escalier central.
-Un seul étage, une seule porte, ça ne va pas traîner!
Quatre foulés lui suffirent pour en faire l’ascension, l’éclairage lui sembla encore plus violent arrivé au palier. L’homme s’empressa d’atteindre la porte pour fuir toute cette « pureté » tel un vampire fuyant le soleil. Lorsqu’il déboula de l’autre côté, il fut accueilli par la froideur d’un vent annonçant les prémices de l’automne. La scène qui s’offrait à l’homme au linceul forma à nouveau sur son visage ce rictus digne d’un psychopathe: il pouvait voir tout Raccoon Ouest vacillé entre noirceur et lueurs rougeâtres. Où te caches-tu? Dans ce labyrinthe urbain rôdait la Mort personnifiée, en temps voulu il la traquerait, tout comme elle traquait les derniers survivants, mais cela après l’achèvement de la mission qu’il s’était fixé.
Il observa, pendant deux ou trois minutes, les incendies dévorer la cité inéluctablement. Inconsciencement, il posa une main sur la rembarde du balconnet. Un large morçeau de l’appui se détacha et le fracas de celui-ci plusieurs mètres en contrebas extirpa l’homme de sa rêverie. Il comprit qu’il avait gaspillé un temps précieux et décida d’être bien plus expéditif qu’il ne l’avait déjà prévu.
Il fit volte-face et inspecta l’endroit, l’examen rapide le focalisa sur une imposante serrure au bronze oxydé. Il leva les yeux, et sa pensée se confirma en apercevant un accès au clocher. La clé manquante devait permettre d’enclencher un mécanisme quelquonque qui libérait ainsi une échelle, ou une connerie dans le genre. Ne voyant aucun intérêt à rechercher l’objet, il opta pour réintégrer l’intérieur. Il dut courir de nouveau à cause des lumières et redescendit à grand pas. Plus qu’une option maintenant! Il verrouilla sa prise sur la crosse du fusil et se dirigea vers la partie restante du Beffroi, celle d’où provenait les détonations.
Une migraine terrible rebondissait sur les tempes de son crâne, déjà déboussolé par le bourdonnement de ses oreilles. Theresa ouvrit les yeux avec une certaine peine et le retour à la réalité n’arrangea guère les choses. Elle se releva lentement en s’aidant du mur à proximité, ses gestes étaient plus qu’hésitants et désordonnés. La jeune femme ne reconnut pas immédiatement la rue, incapable de se rappeler comment elle avait atterri ici. Alors qu’elle quittait le trottoir et s’avançait sur la route, un cri lugubre retentit au loin et sa nature inhumaine mais familière recomposa le puzzle de ses pensées. Une multitude d’images traversèrent son esprit, ainsi tout lui revint clairement. Ho mon dieu! Un détail capital reprit sa place: sa survie dépendait depuis peu de la présence à ses cotés d’un militaire.
Paniquée, elle commença à tourner dans tous les sens afin de le retrouver. Elle se figea quand elle vit des jambes dépasser de l’arrière d’une voiture. Theresa eut la sensation qu’elle mettait un premier pas en enfer. Dépitée, elle marcha fébrilement, ne voulant y croire. Pourtant, elle le découvrit allongé sur le flan, inerte. La force se déroba à ses jambes et elle se laissa tomber sur les genoux. Un torrent de larmes déferla sur son visage, le plus profond des désespoirs venait de la terrasser.
Un gémissement se produisit et la jeune femme sentit bouger à côté d’elle. Une joie quasi euphorique se diffusa en elle en voyant le soldat ouvrir timidement les yeux.
-J’aurai du choisir la cuite avec vous ! Même la pire des gueules de bois serait une vraie bénédiction !
La plaisanterie de l’homme effaça toutes les affres que Teresa avait pu éprouver.
-Comment vous sentez-vous ? lui demanda-t-elle avec un sourire sincère en essuyant les larmes qui coulaient encore.
-J’ai l’impression d’être passé sous un rouleau compressseur, répondit-il grimacant de douleur.
La jeune femme agrippa le gilet fermement.
-Il faut vous relever au plus vite, le coin n’est pas sûr !
-Je n’ai aucun mal à vous croire, gémit-il.
Elle tira de toutes ses forces tandis que le militaire poussait avec les jambes. La plainte étranglée de l’homme laissa transparaître l’incroyable ahan qu’il dut fournir. Il parvint à s’accrocher aux briques du mur voisin grâce auxquelles il put se redresser entièrement. Il appuya délicatement son corps endolori contre celles-ci. Teresa n’osait imaginer la souffrance qu’il endurait en cet instant. Rien que de respirer demandait apparemment un effort terrible. Leur chance de survie résidait dans leur capacité à se déplacer rapidement et silencieusement or il était incapable dans son état de faire l’un ou l’autre.
Un râle familier se réverba entre les murs encrassés de la ruelle, un couple de zombies firent leur entrée derrière le mur de flammes produites par la voiture touchée avec la grenade. La menace était minime mais néanmoins réelle.
-Nous devons absolument partir ! L’intonation de la jeune femme suggérait qu’elle avait formulé à voix haute sa pensée sans s’en rendre compte.
-Où est mon fusil ? murmura le soldat.
Teresa balaya du regard le trottoir et localisa l’arme égarée. Elle s’en saisit, le poids de l’objet la surprit. Elle lui tendit timidement, le militaire reprit le fusil d’une main tremblante.
Passant le bras gauche de l’homme par-dessus son épaule, elle le soutint du mieux qu’elle pouvait. Il fallait lui prodiguer des soins dans l’heure sinon ses blessures ne feraient qu’empirer. La jeune femme eut un déclic immédiat. Sa connaissance de cette partie de la ville était incomplète mais elle se souvint de l’emplacement d’un bâtiment sur lequel le journal Raccoon week avait rédigé un article: le bureau des ventes du laboratoire pharmaceutique.
Réajustant sa prise, Teresa prit la décision de conduire celui qui l’avait secouru dans un lieu où elle pourrait à son tour l’aider, dans la mesure du possible. Après tout, sa vie était dorénavant liée à la sienne.
Paniquée, elle commença à tourner dans tous les sens afin de le retrouver. Elle se figea quand elle vit des jambes dépasser de l’arrière d’une voiture. Theresa eut la sensation qu’elle mettait un premier pas en enfer. Dépitée, elle marcha fébrilement, ne voulant y croire. Pourtant, elle le découvrit allongé sur le flan, inerte. La force se déroba à ses jambes et elle se laissa tomber sur les genoux. Un torrent de larmes déferla sur son visage, le plus profond des désespoirs venait de la terrasser.
Un gémissement se produisit et la jeune femme sentit bouger à côté d’elle. Une joie quasi euphorique se diffusa en elle en voyant le soldat ouvrir timidement les yeux.
-J’aurai du choisir la cuite avec vous ! Même la pire des gueules de bois serait une vraie bénédiction !
La plaisanterie de l’homme effaça toutes les affres que Teresa avait pu éprouver.
-Comment vous sentez-vous ? lui demanda-t-elle avec un sourire sincère en essuyant les larmes qui coulaient encore.
-J’ai l’impression d’être passé sous un rouleau compressseur, répondit-il grimacant de douleur.
La jeune femme agrippa le gilet fermement.
-Il faut vous relever au plus vite, le coin n’est pas sûr !
-Je n’ai aucun mal à vous croire, gémit-il.
Elle tira de toutes ses forces tandis que le militaire poussait avec les jambes. La plainte étranglée de l’homme laissa transparaître l’incroyable ahan qu’il dut fournir. Il parvint à s’accrocher aux briques du mur voisin grâce auxquelles il put se redresser entièrement. Il appuya délicatement son corps endolori contre celles-ci. Teresa n’osait imaginer la souffrance qu’il endurait en cet instant. Rien que de respirer demandait apparemment un effort terrible. Leur chance de survie résidait dans leur capacité à se déplacer rapidement et silencieusement or il était incapable dans son état de faire l’un ou l’autre.
Un râle familier se réverba entre les murs encrassés de la ruelle, un couple de zombies firent leur entrée derrière le mur de flammes produites par la voiture touchée avec la grenade. La menace était minime mais néanmoins réelle.
-Nous devons absolument partir ! L’intonation de la jeune femme suggérait qu’elle avait formulé à voix haute sa pensée sans s’en rendre compte.
-Où est mon fusil ? murmura le soldat.
Teresa balaya du regard le trottoir et localisa l’arme égarée. Elle s’en saisit, le poids de l’objet la surprit. Elle lui tendit timidement, le militaire reprit le fusil d’une main tremblante.
Passant le bras gauche de l’homme par-dessus son épaule, elle le soutint du mieux qu’elle pouvait. Il fallait lui prodiguer des soins dans l’heure sinon ses blessures ne feraient qu’empirer. La jeune femme eut un déclic immédiat. Sa connaissance de cette partie de la ville était incomplète mais elle se souvint de l’emplacement d’un bâtiment sur lequel le journal Raccoon week avait rédigé un article: le bureau des ventes du laboratoire pharmaceutique.
Réajustant sa prise, Teresa prit la décision de conduire celui qui l’avait secouru dans un lieu où elle pourrait à son tour l’aider, dans la mesure du possible. Après tout, sa vie était dorénavant liée à la sienne.
La douleur était insoutenable, ses membres avaient le plus grand mal à lui obéir mais ils lui transmettaient leur souffrance. Lucas peinait à rester conscient, un voile brumeux troublait sa vision autrefois acérée. Un sifflement persistant dans son oreille droite brouillait tous les sons environnants. De plus, la M4A1 semblait avoir triplé de poids, rien que la tenir demandait un effort considérable. J’ai encore merdé, fait chier ! Je suis un putain d’incompétent et elle va crever à cause de moi comme…La femme ouvrit la marche et il se résolut à lui emboîter le pas, lui évitant ainsi de finir sa pensée. La tête lourde, il avançait en regardant l’asphalte souillé par les détritus et le sang. Quelques foulés plus loin, l’arrière d’un véhicule de police entra dans son champ visuel. La civile fit un pas de côté pour le poser contre le mur. L‘instant suivant, le bruit des poignets de portière se fit entendre.
-Et merde ! Souffla-t-elle. Il va falloir passer sur le coffre !
-Génial, j’avais besoin d’exercice! répondit-il.
-Je vais y aller en premier, une fois de l’autre côté je vous assisterai pour votre tour, continua-t-elle.
Elle grimpa ensuite sur le métal froid et s’apprêta à passer lorsque quelque chose heurta la vitre arrière avec violence. Déséquilibrée, elle chuta sur le goudron lourdement. Lucas releva la tête et distingua à l’intérieur un zombie visiblement affamé. Il griffait avec virulence le verre.
-Vite, il faut que vous passiez avant qu’il ne sorte, bafouilla la jeune femme.
-Les voitures de patrouille sont équipées de vitres renforcées, lui répondit-il. Il ne pourra pas la briser.
Le jeune caporal s’avança en s’appuyant sur le mur, ses jambes étaient devenues si fébriles. Il utilisa le coffre pour se maintenir. Il tendit les bras afin que la civile puisse le tirer. Posant le pied droit sur la carlingue, celle-ci tira de toutes ses forces. L’homme glissa trop vite et rejoignit à son tour le sol poussiéreux, le choc le fit grincer des dents à s’en faire saigner les gencives. La femme se précipita pour le relever. La douleur venait de passer au niveau supérieur.
Le jeune caporal s’avança en s’appuyant sur le mur, ses jambes étaient devenues si fébriles. Il utilisa le coffre pour se maintenir. Il tendit les bras afin que la civile puisse le tirer. Posant le pied droit sur la carlingue, celle-ci tira de toutes ses forces. L’homme glissa trop vite et rejoignit à son tour le sol poussiéreux, le choc le fit grincer des dents à s’en faire saigner les gencives. La femme se précipita pour le relever. La douleur venait de passer au niveau supérieur.
Sa comparce lui parlait mais ce qu’elle lui disait était à présent incompréhensible. Elle cramponna le treillis fermement tandis qu’il passait un bras autour de son cou. Unissant leur force, ils furent sur pied en une tentative. Lucas sentit sa nouvelle partenaire bouger et n’eut d’autres alternatives que d’en faire de même, ils s’avancèrent lentement dans la ruelle. Elle effectua un arc de cercle pour éviter un obstacle mais le militaire ne regardant que le sol ne put en déterminer la nature. Ils atteignirent une porte à droite, par chance elle s’ouvrit, accompagnée du grincement des gonds. Une fois le seuil passé, la civile referma le batttant et le verrouilla. Le couloir paraissait sûr du fait est qu’aucun zombie ne manifesta sa présence dans le secteur. Ils continuèrent dans l’étroit passage et arrivèrent à un carrefour en Y. La femme soupira.
-C’est dommage ! En prenant à gauche je pense que l’on aurait débouché sur la rue du bar JACK, tant pis.
Elle obliqua à droite vers une sorte de dégradé d’obscurité et de lueurs orangées. La vue du soldat faiblissait au fil des minutes. Une faible odeur de pourriture gagna ses narines et accentua son malaise. Je vois presque plus, j’entends presque plus rien et mon nez m’offre les élans des fonds de poubelles. Ils passèrent une nouvelle porte pour déboucher dans une allée bien plus large et parfaitement éclairée. Toujours aucun danger en perspective. Passant un empilement de palette, le reste de la ruelle leur apparut. La jeune femme relança la marche mais d’un pas lent.
-On y est presque, deux ou trois ruelles à traverser et nous serons en sécurité!
Elle effectua un écart et le bruit métallique d’un portail qu’on ouvre se réverba aux alentours. Un choc survint sur sa gauche. Lucas, qui ne voyait plus rien, reconnut le soupir qui suivit: celui d’un zombie. Soudainement plusieurs râles le rejoignirent et formèrent un véritable vacarme. La civile fit un pas rapide en avant et ils pénétrèrent dans la section suivante. Tous deux furent agressés par de fortes vapeurs d’essence.
-Je dois consolider le portail sinon ils nous rattraperont! suggéra-t-elle.
-Laissez-moi ici, je vous ralentis!
-Hors de question! Donnez-moi deux minutes, lui demanda-t-elle.
Ensuite elle l’appuya contre le mur en arc de cercle et commença à farfouiller autour de lui.
-Une corde! Elle fera parfaitement l’affaire, s’exclama-t-elle. Elle se pencha et la ramassa. Beurk, elle pue l’essence, j’en ai plein les doigts.
Après de longues secondes de silence, elle revint le soutenir puis ils bifurquèrent à gauche. Les émanations d’hydrocarbure disparurent l’espace d’un instant remplacées par celles des ordures toutes proches.
La porte fermée, le boucan ne se fit plus entendre et un silence pesant prit sa place. Soit l’endroit était extrêmement sombre, soit le soldat était devenu aveugle. Ils avancèrent sans tarder, la jeune femme marchait à une allure plus élevée que d’accoutumé.
-Le bureau de ventes où je pourrais vous soigner se situe normalement derrière cet accès! Déclara-t-elle d’une voie enjouée.
Le battant s’ouvrit et une douce lumière les accueillit. Continuant par la gauche, les doubles portes du labo se présentèrent. La civile agrippa les poignées et la porte de droite accepta de s’ouvrir. À présent elle pourrait le soigner et le débarrasser de toutes ses souffrances.
-Et merde ! Souffla-t-elle. Il va falloir passer sur le coffre !
-Génial, j’avais besoin d’exercice! répondit-il.
-Je vais y aller en premier, une fois de l’autre côté je vous assisterai pour votre tour, continua-t-elle.
Elle grimpa ensuite sur le métal froid et s’apprêta à passer lorsque quelque chose heurta la vitre arrière avec violence. Déséquilibrée, elle chuta sur le goudron lourdement. Lucas releva la tête et distingua à l’intérieur un zombie visiblement affamé. Il griffait avec virulence le verre.
-Vite, il faut que vous passiez avant qu’il ne sorte, bafouilla la jeune femme.
-Les voitures de patrouille sont équipées de vitres renforcées, lui répondit-il. Il ne pourra pas la briser.
Le jeune caporal s’avança en s’appuyant sur le mur, ses jambes étaient devenues si fébriles. Il utilisa le coffre pour se maintenir. Il tendit les bras afin que la civile puisse le tirer. Posant le pied droit sur la carlingue, celle-ci tira de toutes ses forces. L’homme glissa trop vite et rejoignit à son tour le sol poussiéreux, le choc le fit grincer des dents à s’en faire saigner les gencives. La femme se précipita pour le relever. La douleur venait de passer au niveau supérieur.
Le jeune caporal s’avança en s’appuyant sur le mur, ses jambes étaient devenues si fébriles. Il utilisa le coffre pour se maintenir. Il tendit les bras afin que la civile puisse le tirer. Posant le pied droit sur la carlingue, celle-ci tira de toutes ses forces. L’homme glissa trop vite et rejoignit à son tour le sol poussiéreux, le choc le fit grincer des dents à s’en faire saigner les gencives. La femme se précipita pour le relever. La douleur venait de passer au niveau supérieur.
Sa comparce lui parlait mais ce qu’elle lui disait était à présent incompréhensible. Elle cramponna le treillis fermement tandis qu’il passait un bras autour de son cou. Unissant leur force, ils furent sur pied en une tentative. Lucas sentit sa nouvelle partenaire bouger et n’eut d’autres alternatives que d’en faire de même, ils s’avancèrent lentement dans la ruelle. Elle effectua un arc de cercle pour éviter un obstacle mais le militaire ne regardant que le sol ne put en déterminer la nature. Ils atteignirent une porte à droite, par chance elle s’ouvrit, accompagnée du grincement des gonds. Une fois le seuil passé, la civile referma le batttant et le verrouilla. Le couloir paraissait sûr du fait est qu’aucun zombie ne manifesta sa présence dans le secteur. Ils continuèrent dans l’étroit passage et arrivèrent à un carrefour en Y. La femme soupira.
-C’est dommage ! En prenant à gauche je pense que l’on aurait débouché sur la rue du bar JACK, tant pis.
Elle obliqua à droite vers une sorte de dégradé d’obscurité et de lueurs orangées. La vue du soldat faiblissait au fil des minutes. Une faible odeur de pourriture gagna ses narines et accentua son malaise. Je vois presque plus, j’entends presque plus rien et mon nez m’offre les élans des fonds de poubelles. Ils passèrent une nouvelle porte pour déboucher dans une allée bien plus large et parfaitement éclairée. Toujours aucun danger en perspective. Passant un empilement de palette, le reste de la ruelle leur apparut. La jeune femme relança la marche mais d’un pas lent.
-On y est presque, deux ou trois ruelles à traverser et nous serons en sécurité!
Elle effectua un écart et le bruit métallique d’un portail qu’on ouvre se réverba aux alentours. Un choc survint sur sa gauche. Lucas, qui ne voyait plus rien, reconnut le soupir qui suivit: celui d’un zombie. Soudainement plusieurs râles le rejoignirent et formèrent un véritable vacarme. La civile fit un pas rapide en avant et ils pénétrèrent dans la section suivante. Tous deux furent agressés par de fortes vapeurs d’essence.
-Je dois consolider le portail sinon ils nous rattraperont! suggéra-t-elle.
-Laissez-moi ici, je vous ralentis!
-Hors de question! Donnez-moi deux minutes, lui demanda-t-elle.
Ensuite elle l’appuya contre le mur en arc de cercle et commença à farfouiller autour de lui.
-Une corde! Elle fera parfaitement l’affaire, s’exclama-t-elle. Elle se pencha et la ramassa. Beurk, elle pue l’essence, j’en ai plein les doigts.
Après de longues secondes de silence, elle revint le soutenir puis ils bifurquèrent à gauche. Les émanations d’hydrocarbure disparurent l’espace d’un instant remplacées par celles des ordures toutes proches.
La porte fermée, le boucan ne se fit plus entendre et un silence pesant prit sa place. Soit l’endroit était extrêmement sombre, soit le soldat était devenu aveugle. Ils avancèrent sans tarder, la jeune femme marchait à une allure plus élevée que d’accoutumé.
-Le bureau de ventes où je pourrais vous soigner se situe normalement derrière cet accès! Déclara-t-elle d’une voie enjouée.
Le battant s’ouvrit et une douce lumière les accueillit. Continuant par la gauche, les doubles portes du labo se présentèrent. La civile agrippa les poignées et la porte de droite accepta de s’ouvrir. À présent elle pourrait le soigner et le débarrasser de toutes ses souffrances.
Un gargouillis des plus sinistres retentit dans l’atmosphère froide et corrompue. Lindsay se risqua à jeter un coup d’œil, apeurée mais mue par une curiosité que seuls les impavides se découvrent.
La tête perforée d’Angéla était balotée par son corps tressaillant sous les secousses d’une indicible créature. Le friselis des chairs s’amplifia, le sang, qui avait saturer le t-shirt, formait d’innombrables coulures qui noyaient le goudron insalubre sous l’hémoglobine.
Le fracas des os précéda l’implosion de la cage thoracique et une entité parasitoïde obtura la plaie béante dans la seconde. Lindsay se figea à l’instant où ses yeux se portèrent sur l’inconcevable être émergeant de ce qui avait été sa camarade de fac. La chose, au premier abord, molasse, s’extirpa de la dépouille avec une vivacité insoupçonnable.
L’abomination fila entre les jambes de la jeune femme et disparut sous la berline. Lindsay, pris de panique, s’éloigna promptement du véhicule. Dans sa précipitation elle chuta en deux temps. Alors qu’elle s’appuyait sur ses mains pour se relever, un cri aigu surgit derrière elle. Stoppée dans son mouvement, elle jeta un coup d’œil. Dans la pénombre du châssis se démarquait la silhouette de la créature dont la masse palpitait.
La chose s’apparentait à un agrégat de morceaux de viandes sanguinolents. Un son humide se produisit et la taille de la bête parut doubler en quelques secondes. Une quantité incroyable de fluides s’en échappait, la visquosité des liquides, aux nuances écœurantes, étaient telle qu’ils s’amassaient sous la voiture. Le dessous du véhicule fut bientôt comblé par une accrétion répulsive et galopante. Les roues finirent par ne plus toucher le sol.
La berline bascula soudainement sur le côté et la scène fut masquée à la jeune femme toujours affalée sur le goudron. Des craquements secs, comparables à des os qui se brisent, gagnèrent en volume et en intensité. Un frisson parcourut le corps de la jeune femme et la poussa à se redresser.
Un amas de griffes jaillit brusquement et plia la tôle en retombant. Le souffle roc de la chose traduisit l’envergure qu ’elle avait à présent. La patoche frappa l’arrière du véhicule qui, par la force inhumaine du choc, glissa sur le goudron dans un déluge d’étincelles. Le monstre se présenta à Lindsay sous la forme d’un humanoïde dysmorphique mesurant dans les deux mètres. Un élément attira son regard et la peur l’envahit en voyant, sur le dos de la créature, le même œil convulsé que chez Birkin.
La tête pendante de… du rejeton de Birkin se redressa puis, dans un énième mugissement, se mit à vomir des parasites semblables à celui qu’il avait été auparavant. Une fois au sol, ils se dirigèrent immédiatement vers la jeune femme. Dans un éclair de lucidité, elle ouvrit le feu. Après avoir tiré plusieurs balles sans faire mouche ne serait-ce qu’une fois, la frayeur la poussa à se réfugier vers le seul lieu sécurisant qui lui vint: la maison.
La tête perforée d’Angéla était balotée par son corps tressaillant sous les secousses d’une indicible créature. Le friselis des chairs s’amplifia, le sang, qui avait saturer le t-shirt, formait d’innombrables coulures qui noyaient le goudron insalubre sous l’hémoglobine.
Le fracas des os précéda l’implosion de la cage thoracique et une entité parasitoïde obtura la plaie béante dans la seconde. Lindsay se figea à l’instant où ses yeux se portèrent sur l’inconcevable être émergeant de ce qui avait été sa camarade de fac. La chose, au premier abord, molasse, s’extirpa de la dépouille avec une vivacité insoupçonnable.
L’abomination fila entre les jambes de la jeune femme et disparut sous la berline. Lindsay, pris de panique, s’éloigna promptement du véhicule. Dans sa précipitation elle chuta en deux temps. Alors qu’elle s’appuyait sur ses mains pour se relever, un cri aigu surgit derrière elle. Stoppée dans son mouvement, elle jeta un coup d’œil. Dans la pénombre du châssis se démarquait la silhouette de la créature dont la masse palpitait.
La chose s’apparentait à un agrégat de morceaux de viandes sanguinolents. Un son humide se produisit et la taille de la bête parut doubler en quelques secondes. Une quantité incroyable de fluides s’en échappait, la visquosité des liquides, aux nuances écœurantes, étaient telle qu’ils s’amassaient sous la voiture. Le dessous du véhicule fut bientôt comblé par une accrétion répulsive et galopante. Les roues finirent par ne plus toucher le sol.
La berline bascula soudainement sur le côté et la scène fut masquée à la jeune femme toujours affalée sur le goudron. Des craquements secs, comparables à des os qui se brisent, gagnèrent en volume et en intensité. Un frisson parcourut le corps de la jeune femme et la poussa à se redresser.
Un amas de griffes jaillit brusquement et plia la tôle en retombant. Le souffle roc de la chose traduisit l’envergure qu ’elle avait à présent. La patoche frappa l’arrière du véhicule qui, par la force inhumaine du choc, glissa sur le goudron dans un déluge d’étincelles. Le monstre se présenta à Lindsay sous la forme d’un humanoïde dysmorphique mesurant dans les deux mètres. Un élément attira son regard et la peur l’envahit en voyant, sur le dos de la créature, le même œil convulsé que chez Birkin.
La tête pendante de… du rejeton de Birkin se redressa puis, dans un énième mugissement, se mit à vomir des parasites semblables à celui qu’il avait été auparavant. Une fois au sol, ils se dirigèrent immédiatement vers la jeune femme. Dans un éclair de lucidité, elle ouvrit le feu. Après avoir tiré plusieurs balles sans faire mouche ne serait-ce qu’une fois, la frayeur la poussa à se réfugier vers le seul lieu sécurisant qui lui vint: la maison.
CHAPITRE 4
La porte s’ouvrit sur une bibliothèque plongée dans la pénombre et dans un désordre des plus flagrants. L’homme au linceul en inspecta les moindres recoins et localisa deux accès possibles: une large porte bleue-verte à proximité et une autre, à l’opposé, à l’extrémité d’un petit couloir. Il prit la deuxième d’un pas pressé, l’arme fermement tenue. Il tourna tout juste la poignée et la tira vers lui violemment. La pièce à venir était un minuscule salon très meublé, pour ne pas dire encombré. Un détail retint son attention: la présence d’une imposante malle, identique à celle de la chapelle et dont l’emploi demeurait injustifié.
La baie vitrée du fond ne présentait aucun danger, il se dirigea donc vers la seule issue restante. L’homme pénètra dans la pièce suivante de la manière. Cette fois-ci, il s’agissait d’une simple chambre. Ne voyant rien de particulier et nulles traces de combat, et que pardessus tout c’était un cul-de-sac, il rebroussa chemin jusqu’à la bibliothèque.
Les détonations ne pouvaient venir que de la dernière zone du Beffroi: celle derrière l’ornementale porte bleue-verte! Humain ou pas… sa main se crispa sur la crosse du fusil.
Il agrippa la poignée et la tira doucement, mais le battant refusa de s’ouvrir. L’homme remarqua tardivement qu’une étrange clé se trouvait dans la serrure. Quel con! Il déverrouilla la porte fermée à double-tours et l’amena très lentement. Le coin d’un couloir bifurquant à gauche se présenta, l’air y était glacial. D’un pas lent et contrôlé, il passa le seuil tandis que le battant se refermait de lui-même. Le bruit du loquet résonna, amplifié par le froid. Putain, je peux repasser pour la discrétion! Le fusil à l’épaule, l’homme avança plus rapidement, l’effet de surprise tombé à l’eau. Le corridor tournait à droite puis se terminait par une allée, avec une unique porte sur le mur de gauche. Il y avait un danger potentiel: un coté du couloir se composait de larges fenêtres par lesquelles pouvaient surgir toutes sortes de créatures assoiffées de sang!
L’homme porta son fusil à l’épaule et longea le couloir en pointant les vitres encrassées. Il arriva à la porte du fond sans que la moindre abération ne deigne se manifester. Un bruit parvint de derrière le battant. Je vais pouvoir me défouler ! Alors qu’il libérait une de ses mains pour tourner la poignée, il logea un coup d’épaule dans celle-ci. Les gonds grincèrent, ce qui produisit un son aigu des plus désagréables.
-Qui va là ? gémit une voix faiblarde.
L’homme s’écarta immédiatement de la source localisée de la plainte: derrière la porte. Le SPAS12 bien ancré, il effectua un arc de cercle sur la droite jusqu’à visualiser l’individu caché. Son regard malfaisant se posa sur deux personnes: une jeune femme blottie contre un homme. Ce dernier, du peu qu’il pouvait observer, semblait vétu d’un uniforme et avait à proximité de lui une étrange arme. Il avait le teint pâle, maladif, et baignait dans son sang. Il va bientôt crever! Le militaire leva les yeux, ses pupilles étaient quasi-blanchâtres, comme atteintes de la cataracte.
-Qui êtes-vous ? prononça-t-il péniblement.
-Mon nom ne te servirait à rien puisque tu vas mourir d’ici peu! répondit froidement l’homme au linceul. Je suis plus qu’intriqué par l’objet à tes côtés.
Le militaire fixa des yeux l’arme mais sembla incapable de lacher la M4 qu’il avait entre les doigts.
-Vous avez raison, je vais mourir dans peu de temps! L’arme est à vous si vous le désirez! Soupira-t-il en laissant sa tête glisser dans l’angle du mur. C’est le dernier cri… en matières d’armement de nous autre U.B.C.S.
Le nom du corps d’armée que cita le mourant eut l’effet d’une décharge électrique sur son interlocuteur. Son expresion devint celle d’un enragé.
-Umbrella a encore joué à Dieu et envoit ses pions ramasser la merde qu’elle a semé! grogna l’homme. Son visage s’adoucit soudainement mais la démence dans ses yeux était toujours présente. Je présume que Nicholaï Ginovaef est de la partie?!
Le son de sa voix fit clairement comprendre au militaire qu’il s’agissait d’une affirmation et non d’une question.
-Bon sang! Comment connaissez-vous ce nom? Qui êtes vous… à la fin? s’époumana-t-il.
-Quelqu’un qui sait comment fonctionne Umbrella et qui a été témoin plus d’une fois du chaos qu’elle est capable d’engendrer avec ses recherches A.B.O! Son effroyable sourire terrifia le soldat.
L’homme au linceul s’avança et récupéra l’arme, le tout sans jamais quitter du regard les deux tourtereaux. Il revint ensuite à la place qu’il occupait quelques secondes plus tôt.
-Quelle est la fonction de cet engin? pendant qu’il posait la question, il étudiait l’objet sous tous les angles.
-C’est un lance-mines… de toute dernière génération, il est deux fois… plus compact que le modèle précédent! La puissance ainsi que la portée ont été optimisé pour une plus grande efficacité au combat! Le militaire semblait être à bout de souffle, il brûlait ses dernières forces. Il a une capacité de six mines, leur charge… spéciale permet une déflagration concentrée sur… un périmètre de deux mètres!
-Très intéressant! As-tu des munitions sur toi? s’exclama l’homme.
-Non, je n’en… ai plus.
Sa phrase terminée, le soldat poussa un long et lourd soupir avant de s’éteindre… définitivement? Afin de s’en assurer, l’homme au linceul déposa sa nouvelle aquisition sur le plateau d’une des trois statues derrière lui. Il revint auprès des deux corps et agrippa la tête du malheureux. D’un coup sec, il la fit pivoter et brisa la nuque. Fais de beaux rêves gamin! Il vit alors l’impact d’un tir sur le front de la jeune femme et en déduisit que les détonations entendues auparavant étaient sans doute dues au militaire gisant à ses pieds.
Le chemin menant au cimetière n’était plus très long. Il ramassa le lance-mines et prit la porte du fond. La fraîcheur de la nuit l’accueillit lorsqu’il la tira, il sortait du Beffroi. Il arpenta une petite ruelle avant de déboucher au milieu d’une rue. A sa gauche se trouvait le tout nouvel hôpital, en face le bureau de gardes, et à sa droite le chemin conduisant à la destination tant recherchée!
Il opta pour le bureau dont il approcha lentement. Il saisit doucement la poignée et le battant s’ouvrit. L’homme l’écarta du pied et pénètra dans la pièce le fusil à l’épaule. L’endroit était désert et relativement en ordre. Parfait comme lieu d’accueil provisoire! Il ne lui restait plus qu’à les amener ici et sécuriser la dernière étape: le park menant au cimetière!
La porte s’ouvrit sur une bibliothèque plongée dans la pénombre et dans un désordre des plus flagrants. L’homme au linceul en inspecta les moindres recoins et localisa deux accès possibles: une large porte bleue-verte à proximité et une autre, à l’opposé, à l’extrémité d’un petit couloir. Il prit la deuxième d’un pas pressé, l’arme fermement tenue. Il tourna tout juste la poignée et la tira vers lui violemment. La pièce à venir était un minuscule salon très meublé, pour ne pas dire encombré. Un détail retint son attention: la présence d’une imposante malle, identique à celle de la chapelle et dont l’emploi demeurait injustifié.
La baie vitrée du fond ne présentait aucun danger, il se dirigea donc vers la seule issue restante. L’homme pénètra dans la pièce suivante de la manière. Cette fois-ci, il s’agissait d’une simple chambre. Ne voyant rien de particulier et nulles traces de combat, et que pardessus tout c’était un cul-de-sac, il rebroussa chemin jusqu’à la bibliothèque.
Les détonations ne pouvaient venir que de la dernière zone du Beffroi: celle derrière l’ornementale porte bleue-verte! Humain ou pas… sa main se crispa sur la crosse du fusil.
Il agrippa la poignée et la tira doucement, mais le battant refusa de s’ouvrir. L’homme remarqua tardivement qu’une étrange clé se trouvait dans la serrure. Quel con! Il déverrouilla la porte fermée à double-tours et l’amena très lentement. Le coin d’un couloir bifurquant à gauche se présenta, l’air y était glacial. D’un pas lent et contrôlé, il passa le seuil tandis que le battant se refermait de lui-même. Le bruit du loquet résonna, amplifié par le froid. Putain, je peux repasser pour la discrétion! Le fusil à l’épaule, l’homme avança plus rapidement, l’effet de surprise tombé à l’eau. Le corridor tournait à droite puis se terminait par une allée, avec une unique porte sur le mur de gauche. Il y avait un danger potentiel: un coté du couloir se composait de larges fenêtres par lesquelles pouvaient surgir toutes sortes de créatures assoiffées de sang!
L’homme porta son fusil à l’épaule et longea le couloir en pointant les vitres encrassées. Il arriva à la porte du fond sans que la moindre abération ne deigne se manifester. Un bruit parvint de derrière le battant. Je vais pouvoir me défouler ! Alors qu’il libérait une de ses mains pour tourner la poignée, il logea un coup d’épaule dans celle-ci. Les gonds grincèrent, ce qui produisit un son aigu des plus désagréables.
-Qui va là ? gémit une voix faiblarde.
L’homme s’écarta immédiatement de la source localisée de la plainte: derrière la porte. Le SPAS12 bien ancré, il effectua un arc de cercle sur la droite jusqu’à visualiser l’individu caché. Son regard malfaisant se posa sur deux personnes: une jeune femme blottie contre un homme. Ce dernier, du peu qu’il pouvait observer, semblait vétu d’un uniforme et avait à proximité de lui une étrange arme. Il avait le teint pâle, maladif, et baignait dans son sang. Il va bientôt crever! Le militaire leva les yeux, ses pupilles étaient quasi-blanchâtres, comme atteintes de la cataracte.
-Qui êtes-vous ? prononça-t-il péniblement.
-Mon nom ne te servirait à rien puisque tu vas mourir d’ici peu! répondit froidement l’homme au linceul. Je suis plus qu’intriqué par l’objet à tes côtés.
Le militaire fixa des yeux l’arme mais sembla incapable de lacher la M4 qu’il avait entre les doigts.
-Vous avez raison, je vais mourir dans peu de temps! L’arme est à vous si vous le désirez! Soupira-t-il en laissant sa tête glisser dans l’angle du mur. C’est le dernier cri… en matières d’armement de nous autre U.B.C.S.
Le nom du corps d’armée que cita le mourant eut l’effet d’une décharge électrique sur son interlocuteur. Son expresion devint celle d’un enragé.
-Umbrella a encore joué à Dieu et envoit ses pions ramasser la merde qu’elle a semé! grogna l’homme. Son visage s’adoucit soudainement mais la démence dans ses yeux était toujours présente. Je présume que Nicholaï Ginovaef est de la partie?!
Le son de sa voix fit clairement comprendre au militaire qu’il s’agissait d’une affirmation et non d’une question.
-Bon sang! Comment connaissez-vous ce nom? Qui êtes vous… à la fin? s’époumana-t-il.
-Quelqu’un qui sait comment fonctionne Umbrella et qui a été témoin plus d’une fois du chaos qu’elle est capable d’engendrer avec ses recherches A.B.O! Son effroyable sourire terrifia le soldat.
L’homme au linceul s’avança et récupéra l’arme, le tout sans jamais quitter du regard les deux tourtereaux. Il revint ensuite à la place qu’il occupait quelques secondes plus tôt.
-Quelle est la fonction de cet engin? pendant qu’il posait la question, il étudiait l’objet sous tous les angles.
-C’est un lance-mines… de toute dernière génération, il est deux fois… plus compact que le modèle précédent! La puissance ainsi que la portée ont été optimisé pour une plus grande efficacité au combat! Le militaire semblait être à bout de souffle, il brûlait ses dernières forces. Il a une capacité de six mines, leur charge… spéciale permet une déflagration concentrée sur… un périmètre de deux mètres!
-Très intéressant! As-tu des munitions sur toi? s’exclama l’homme.
-Non, je n’en… ai plus.
Sa phrase terminée, le soldat poussa un long et lourd soupir avant de s’éteindre… définitivement? Afin de s’en assurer, l’homme au linceul déposa sa nouvelle aquisition sur le plateau d’une des trois statues derrière lui. Il revint auprès des deux corps et agrippa la tête du malheureux. D’un coup sec, il la fit pivoter et brisa la nuque. Fais de beaux rêves gamin! Il vit alors l’impact d’un tir sur le front de la jeune femme et en déduisit que les détonations entendues auparavant étaient sans doute dues au militaire gisant à ses pieds.
Le chemin menant au cimetière n’était plus très long. Il ramassa le lance-mines et prit la porte du fond. La fraîcheur de la nuit l’accueillit lorsqu’il la tira, il sortait du Beffroi. Il arpenta une petite ruelle avant de déboucher au milieu d’une rue. A sa gauche se trouvait le tout nouvel hôpital, en face le bureau de gardes, et à sa droite le chemin conduisant à la destination tant recherchée!
Il opta pour le bureau dont il approcha lentement. Il saisit doucement la poignée et le battant s’ouvrit. L’homme l’écarta du pied et pénètra dans la pièce le fusil à l’épaule. L’endroit était désert et relativement en ordre. Parfait comme lieu d’accueil provisoire! Il ne lui restait plus qu’à les amener ici et sécuriser la dernière étape: le park menant au cimetière!
Teresa posa le soldat sur une chaise de bureau, l’avoir soutenue l’avait épuisé. Elle s’appuya sur le mur d’à côté pour souffler. L’air était frais et agréable, la jeune femme prit de grandes bouffées avec un plaisir non dissimulé. Alors qu’elle se reconstituait des réserves, elle jeta un coup d’œil sur le local des ventes d’Umbrella. Elle détailla la pièce: la moitié de la place était occupée par une double rangée de postes de travail équipés d’ordinateur, la seconde partie était scindée en deux par une étagère de classement. Un doute naquit en notant l’absence de produits de premiers secours à leur disposition. Cela revenait à penser que tout le matériel médical se trouvait entreposé derrière la large porte sécurisée du mur de gauche.
-Comment procède-t-on… maintenant? Le militaire poussa juste après un gémissement de douleur.
-Je crois qu’il nous falloir ouvrir cette porte blindée si l’on veut vous soigner! répondit-t-elle blasée mais non découragée.
La lumière du moniteur d’un des pc attira son attention. Il doit y avoir un mot de passe ou un truc dans le genre. Elle quitta son appui pour s’installer devant l’ordinateur avec l’espoir d’y dénicher la solution.
Le programme était bien plus complexe qu’elle ne l’aurait imaginer. Elle fouinait depuis une dizaine de minutes dans… ce maudit tas de ferraille et rien! L’ expression semblait inapropriée mais qu’importe, la prononcer la détendit.
-Je peux vous donner un cours accéléré en informatique si vous le désirez?!
Le ton sarcastique du militaire, accompagné d’un sourire en coin, vint achever la nervosité de la jeune femme. Teresa replongea dans ses recherches avec détermination. Elle passait de fichiers en fichiers, de notes de résultats à comptes rendues d’exploitation, elle finirait par trouver! La persévérance est souvent… est toujours récompensée!
De nouvelles minutes s’égrènèrent dans un quasi silence, seul le rythme du bruit des touches de clavier évitait que l’atmosphère ne devienne pesante. Alors que son courage déclinait de nouveau, elle ouvrit machinalement un énième fichier or son contenu fut immédiatement protégé par un password. Bingo! Mais sa joie s’estompa aussitôt qu’elle comprit qu’il lui faudrait à présent trouver le mot de passe. La vexation la fit se lever brusquement de son siège, elle commença à faire les cent pas. C’était l’impasse totale, jamais elle ne pourrait déduire le code d’ouverture. Le doute, l’impuissance de cette situation la renvoyèrent aux souvenirs de l’école. Elle toucha inconsciemment sa poche intérieure et sentit, à travers le tissu, la froideur du coupe papier. Le désarroi la vainquit, elle retomba lourdement sur la chaise de bureau, en larmes.
-On peut toujours aller boire un p’tit remontant au bar dont vous parliez tout à l’heure?! prononça le soldat d’un ton léger.
Teresa releva la tête et vit de nouveau un sourire sur le visage de l’homme. Il était gravement blessé, pourtant il cherchait à lui redonner le moral.
-C’est foutu, on n’a aucune chance de trouver le code! souffla-t-elle tristement.
-Il y a toujours un indice, une note, quelque chose! Il y a toujours quelqu’un qui oublit le code et qui doit pouvoir, d’une manière ou d’une autre, le retrouver! rétorqua le militaire.
Il a raison, bouges-toi bon sang! essuyant ses joues, elle quitta le siège. Elle s’approcha des étagères et commença à fouiller dans les dossiers. Une fois de plus, de longues minutes passèrent. Que de rapports à la con là-dedans!
-Et ça, c’est quoi?
Teresa interrompit son investigation pour observer ce que pointait du doigt le soldat. C’était une feuille, probablement encore une note de service, posée sur une des tables. Elle parcourut d’un pas pressé les deux mètres qui l’en séparait et la ramassa. Portant à son regard fatigué le contenu, il ne fallut pas dix secondes avant que ses yeux ne s’écarquillent d’émerveillement.
-Comment procède-t-on… maintenant? Le militaire poussa juste après un gémissement de douleur.
-Je crois qu’il nous falloir ouvrir cette porte blindée si l’on veut vous soigner! répondit-t-elle blasée mais non découragée.
La lumière du moniteur d’un des pc attira son attention. Il doit y avoir un mot de passe ou un truc dans le genre. Elle quitta son appui pour s’installer devant l’ordinateur avec l’espoir d’y dénicher la solution.
Le programme était bien plus complexe qu’elle ne l’aurait imaginer. Elle fouinait depuis une dizaine de minutes dans… ce maudit tas de ferraille et rien! L’ expression semblait inapropriée mais qu’importe, la prononcer la détendit.
-Je peux vous donner un cours accéléré en informatique si vous le désirez?!
Le ton sarcastique du militaire, accompagné d’un sourire en coin, vint achever la nervosité de la jeune femme. Teresa replongea dans ses recherches avec détermination. Elle passait de fichiers en fichiers, de notes de résultats à comptes rendues d’exploitation, elle finirait par trouver! La persévérance est souvent… est toujours récompensée!
De nouvelles minutes s’égrènèrent dans un quasi silence, seul le rythme du bruit des touches de clavier évitait que l’atmosphère ne devienne pesante. Alors que son courage déclinait de nouveau, elle ouvrit machinalement un énième fichier or son contenu fut immédiatement protégé par un password. Bingo! Mais sa joie s’estompa aussitôt qu’elle comprit qu’il lui faudrait à présent trouver le mot de passe. La vexation la fit se lever brusquement de son siège, elle commença à faire les cent pas. C’était l’impasse totale, jamais elle ne pourrait déduire le code d’ouverture. Le doute, l’impuissance de cette situation la renvoyèrent aux souvenirs de l’école. Elle toucha inconsciemment sa poche intérieure et sentit, à travers le tissu, la froideur du coupe papier. Le désarroi la vainquit, elle retomba lourdement sur la chaise de bureau, en larmes.
-On peut toujours aller boire un p’tit remontant au bar dont vous parliez tout à l’heure?! prononça le soldat d’un ton léger.
Teresa releva la tête et vit de nouveau un sourire sur le visage de l’homme. Il était gravement blessé, pourtant il cherchait à lui redonner le moral.
-C’est foutu, on n’a aucune chance de trouver le code! souffla-t-elle tristement.
-Il y a toujours un indice, une note, quelque chose! Il y a toujours quelqu’un qui oublit le code et qui doit pouvoir, d’une manière ou d’une autre, le retrouver! rétorqua le militaire.
Il a raison, bouges-toi bon sang! essuyant ses joues, elle quitta le siège. Elle s’approcha des étagères et commença à fouiller dans les dossiers. Une fois de plus, de longues minutes passèrent. Que de rapports à la con là-dedans!
-Et ça, c’est quoi?
Teresa interrompit son investigation pour observer ce que pointait du doigt le soldat. C’était une feuille, probablement encore une note de service, posée sur une des tables. Elle parcourut d’un pas pressé les deux mètres qui l’en séparait et la ramassa. Portant à son regard fatigué le contenu, il ne fallut pas dix secondes avant que ses yeux ne s’écarquillent d’émerveillement.
La jeune femme sautait de joie, elle qui désespérait l’instant d’avant. J’aurais fait quelque chose d’utile… Le sourire qu’elle arborait lui rappela soudainement celui de Shanon… le resto, les gars! La douleur n’avait pu lui arracher de larmes mais ce souvenir était à deux doigts d’en faire déferler sur son visage blême. Pour contrecarrer celles qui grouillaient déjà sous ses paupières, il se concentra sur le rire du joyeux luron qu’était devenu sa comparse.
-Que dit cette note exactement? S’enquit-il.
-Elle explique comment trouver le code si l’on l’a précisément oublié! s’exclama-t-elle.
-Génial, quel est donc le moyen de le dénicher?
-Grossomodo, le code se trouve être le dernier produit enregistré dans les fournitures. Je me rappelle avoir exploré des fichiers sur le sujet, j’y retourne!
La jeune femme traversa la pièce et se planta une nouvelle fois devant le pc. Les touches de clavier redevinrent l’unique bruit environnant. C’est toujours mieux qu’un silence de mort… Lucas pouvait respirer sans trop de difficulté, son immobilité ne devait pas être étrangère à cela. Il se mit à redouter le moment où il allait devoir se mouvoir.
La douleur diminuant, c’est l’ennui qui prit le pas. Le jeune caporal parcourut du regard la pièce, sans y chercher quelque chose de précis, juste pour tuer le temps. Il aperçut alors ce qui ressemblait à une télécommande. De toute façon, je n’y aurais pas couper! Le militaire dut donc bouger du siège pour se saisir de l’objet. Ses blessures se réveillèrent et grimaçant, il pria pour que le boîtier est une quelconque utilité. Aussitôt en main, il se laissa retomber doucement contre le dossier du siège. Il observa les écrans et pointa la télécommande vers le moniteur à l’extrême gauche. L’écran s’illumina et une image apparut. Une pub pour un baume fabriqué par Umbrella fut diffusé: Adravil. Se pourrait-il que…
-Taper donc Adravil comme mot de passe! A D R A V I L ! lança Lucas.
La civile le regarda indécise, puis tapa le mot qu’il venait de lui annoncer. Elle tapa machinalement sur « Entrée », son geste montrait qu’elle n’y croyait pas trop. Soudain, à l’autre bout de la salle, résonnait un verrou électronique et le voyant de sécurité passa au vert. La porte blindée était enfin ouverte.
La jeune femme se leva, le sourire aux lèvres. Elle fit le tour des postes de travail et baissa la poignée. Le lourd battant métallique pivota sur ses gonds et s’ouvrit sans mal. Un appel d’air glacial se dégagea du passage.
-Y a plus qu’à faire les courses! souffla le jeune caporal.
-Je reviens avec de quoi vous soulager de vos douleurs! lui répondit-elle.
Elle disparut de sa vue, il ne percevait plus que ses pas sur le sol. Il finit par ne plus rien entendre.
Les minutes filèrent et il commença à craindre une nouvelle bourde de sa part. J’ai commis la même erreur, j’aurais dù l’accompagner! Il s’appuya sur le siège pour se relever lorsque la civile réapparut.
-Je commençais à m’inquiéter! avoua-t-il. La pêche a été bonne ?
La civile n’arborait plus l’optimisme qu’elle avait eu jusqu’à présent. Elle lui montra alors des flacons, trois exactement.
-C’est tout ce qu’il y avait se rapprochant à des calmants! répondit-elle.
-Faites donc voir, c’est toujours mieux que rien. acquiesça-t-il.
Elle le rejoignit et lui donna l’un des flacons en question. Il le saisit lentement, la douleur envahissait l’ensemble de son corps. Il l’examina pour tenter d’en identifier la nature. Il était rempli de gélules rouges, semblables à celles que les médecins proscrissent aux malades. L’unique étiquette collée sur le verre indiquait la fonction du produit, sans le renseigner sur le nom de celui-ci: «Stimulant de combat, allant combatif et résistance physique accrues». Une drogue de combat, et dire que ça existe… il lut la suite: 2 gélules maximun par jour durant 3 jours, non renouvelables. Ne plus consommer pendant un laps de temps compris entre 2 à 3 semaines. Effets secondaires connus: aggressivité accrue, risques cardio-vasculaires, akinésie temporaire, inanition. Il détacha son regard de la notice, perplexe. Il jaugea la situation mentalement. Je suis actuellement incapable de mettre un pied devant l’autre sans me rétamer. Cela revient à rester à crever à petit feu ici ou bien à prendre ce médoc et à en crever dans quelques heures… je … si je dois y rester, je dois tout faire pour qu’elle s’en sorte. Ça ne rachetera pas la mort de… mais c’est tout ce que je peux faire! Le soldat dévissa le couvercle et prit une des gélules entre ses doigts. La jeune femme le regardait, soucieuse.
-Alors, ce truc peut-il vous remettre sur pied ? demanda-t-elle timidement.
-Pour les prochaines heures qui viennent! répondit-il sèchement.
Lucas porta le médicament à sa bouche et l’avala. Il ne restait plus qu’à la solution qu’il contenait de faire son effet, le plus vite serait le mieux.
Ils attendirent donc, patientant chacun sur un siège. Cette fois, le silence était total et oppressant mais personne ne le brisa. La civile finit même par s’endormir. Après une dizaine de minutes, le militaire sentit la douleur diminuer considérablement. Il se leva lentement, par méfiance. Le résultat était incroyable: il pouvait bouger sans être entravé par ses blessures. Il vint auprès de la femme et lui toucha doucement l’épaule. Elle sursauta et manquit de tomber à la renverse.
-Désolé, je ne voulais pas vous faire peur. D’ailleurs, je réalise tardivement que j’en ai oublié les bonnes manières! Lucas Debelle, caporal dans l’UBCS, pour vous servir!
Elle se mit à rire et joua le jeu.
-Enchantée, Teresa Omalay, enseignante.
-Et bien Teresa, je crois qu’il serait bon de partir d’ici et de tenter de quitter cet enfer tant que nous le pouvons encore!
Il lui tendit la main et elle l’agrippa fermement. Tous deux se dirigèrent vers les portes. Ils réalisèrent à leur dépend qu’ils en avaient oublié la puanteur dont la ville était imprégnée à l’instant où ils ouvrirent l’une d’elles. Lucas passa devant, le fusil bien encré entre ses mains redevenues sûres. Leur sombre périple reprenait.
-Que dit cette note exactement? S’enquit-il.
-Elle explique comment trouver le code si l’on l’a précisément oublié! s’exclama-t-elle.
-Génial, quel est donc le moyen de le dénicher?
-Grossomodo, le code se trouve être le dernier produit enregistré dans les fournitures. Je me rappelle avoir exploré des fichiers sur le sujet, j’y retourne!
La jeune femme traversa la pièce et se planta une nouvelle fois devant le pc. Les touches de clavier redevinrent l’unique bruit environnant. C’est toujours mieux qu’un silence de mort… Lucas pouvait respirer sans trop de difficulté, son immobilité ne devait pas être étrangère à cela. Il se mit à redouter le moment où il allait devoir se mouvoir.
La douleur diminuant, c’est l’ennui qui prit le pas. Le jeune caporal parcourut du regard la pièce, sans y chercher quelque chose de précis, juste pour tuer le temps. Il aperçut alors ce qui ressemblait à une télécommande. De toute façon, je n’y aurais pas couper! Le militaire dut donc bouger du siège pour se saisir de l’objet. Ses blessures se réveillèrent et grimaçant, il pria pour que le boîtier est une quelconque utilité. Aussitôt en main, il se laissa retomber doucement contre le dossier du siège. Il observa les écrans et pointa la télécommande vers le moniteur à l’extrême gauche. L’écran s’illumina et une image apparut. Une pub pour un baume fabriqué par Umbrella fut diffusé: Adravil. Se pourrait-il que…
-Taper donc Adravil comme mot de passe! A D R A V I L ! lança Lucas.
La civile le regarda indécise, puis tapa le mot qu’il venait de lui annoncer. Elle tapa machinalement sur « Entrée », son geste montrait qu’elle n’y croyait pas trop. Soudain, à l’autre bout de la salle, résonnait un verrou électronique et le voyant de sécurité passa au vert. La porte blindée était enfin ouverte.
La jeune femme se leva, le sourire aux lèvres. Elle fit le tour des postes de travail et baissa la poignée. Le lourd battant métallique pivota sur ses gonds et s’ouvrit sans mal. Un appel d’air glacial se dégagea du passage.
-Y a plus qu’à faire les courses! souffla le jeune caporal.
-Je reviens avec de quoi vous soulager de vos douleurs! lui répondit-elle.
Elle disparut de sa vue, il ne percevait plus que ses pas sur le sol. Il finit par ne plus rien entendre.
Les minutes filèrent et il commença à craindre une nouvelle bourde de sa part. J’ai commis la même erreur, j’aurais dù l’accompagner! Il s’appuya sur le siège pour se relever lorsque la civile réapparut.
-Je commençais à m’inquiéter! avoua-t-il. La pêche a été bonne ?
La civile n’arborait plus l’optimisme qu’elle avait eu jusqu’à présent. Elle lui montra alors des flacons, trois exactement.
-C’est tout ce qu’il y avait se rapprochant à des calmants! répondit-elle.
-Faites donc voir, c’est toujours mieux que rien. acquiesça-t-il.
Elle le rejoignit et lui donna l’un des flacons en question. Il le saisit lentement, la douleur envahissait l’ensemble de son corps. Il l’examina pour tenter d’en identifier la nature. Il était rempli de gélules rouges, semblables à celles que les médecins proscrissent aux malades. L’unique étiquette collée sur le verre indiquait la fonction du produit, sans le renseigner sur le nom de celui-ci: «Stimulant de combat, allant combatif et résistance physique accrues». Une drogue de combat, et dire que ça existe… il lut la suite: 2 gélules maximun par jour durant 3 jours, non renouvelables. Ne plus consommer pendant un laps de temps compris entre 2 à 3 semaines. Effets secondaires connus: aggressivité accrue, risques cardio-vasculaires, akinésie temporaire, inanition. Il détacha son regard de la notice, perplexe. Il jaugea la situation mentalement. Je suis actuellement incapable de mettre un pied devant l’autre sans me rétamer. Cela revient à rester à crever à petit feu ici ou bien à prendre ce médoc et à en crever dans quelques heures… je … si je dois y rester, je dois tout faire pour qu’elle s’en sorte. Ça ne rachetera pas la mort de… mais c’est tout ce que je peux faire! Le soldat dévissa le couvercle et prit une des gélules entre ses doigts. La jeune femme le regardait, soucieuse.
-Alors, ce truc peut-il vous remettre sur pied ? demanda-t-elle timidement.
-Pour les prochaines heures qui viennent! répondit-il sèchement.
Lucas porta le médicament à sa bouche et l’avala. Il ne restait plus qu’à la solution qu’il contenait de faire son effet, le plus vite serait le mieux.
Ils attendirent donc, patientant chacun sur un siège. Cette fois, le silence était total et oppressant mais personne ne le brisa. La civile finit même par s’endormir. Après une dizaine de minutes, le militaire sentit la douleur diminuer considérablement. Il se leva lentement, par méfiance. Le résultat était incroyable: il pouvait bouger sans être entravé par ses blessures. Il vint auprès de la femme et lui toucha doucement l’épaule. Elle sursauta et manquit de tomber à la renverse.
-Désolé, je ne voulais pas vous faire peur. D’ailleurs, je réalise tardivement que j’en ai oublié les bonnes manières! Lucas Debelle, caporal dans l’UBCS, pour vous servir!
Elle se mit à rire et joua le jeu.
-Enchantée, Teresa Omalay, enseignante.
-Et bien Teresa, je crois qu’il serait bon de partir d’ici et de tenter de quitter cet enfer tant que nous le pouvons encore!
Il lui tendit la main et elle l’agrippa fermement. Tous deux se dirigèrent vers les portes. Ils réalisèrent à leur dépend qu’ils en avaient oublié la puanteur dont la ville était imprégnée à l’instant où ils ouvrirent l’une d’elles. Lucas passa devant, le fusil bien encré entre ses mains redevenues sûres. Leur sombre périple reprenait.
Depuis combien de temps je cours ? Ce qui n’avait représenté que quelques pas il y a cinq minutes s’était mué en couloir de la mort. Lindsay parvint jusqu’à la porte dans un état d’affolement absolue. La jeune femme l’ouvrit et la flanqua le plus fort qu’elle put dans un geste salvateur. Elle se laissa retomber sur les fesses, se croyant naïvement sauve. Sa peau collait à ses vêtements et sa respiration était bruyante. Celle-ci ne tarda pas à être couverte par le raclement d’innombrables pattes de parasites qui paraissaient attaquer le bois.
Lindsay ne bougea pas, dans un premier temps, pas avant de voir l’un d’eux apparaître. Consciente d’avoir encore le pistolet de son père dans la main, elle mit en joue la créature et appuya sur la détente mais rien ne se produisit. Vide! Elle se releva promptement et écrasa la bête d’un coup sec. Les organes internes jaillirent de sa gueule et se répandirent dans le hall. D’autres de ces compagnons apparurent de la même manière et subirent le même sort. La jeune femme sentit brusquement une vive brûlure sous la voute plantaire et ce qu’elle découvrit la stupéfia: sa chaussure était attaqué par les fluides des parasites. Elle la retira en s’aidant de celle intacte et jeta le soulier inéluctablement rongé le plus loin possible. Le bruit des créatures étant nettement plus faible, elle comprit qu’il n’en restait peu. Avec sa dernière chaussure, elle piétina les derniers intrus puis s’en débarrassa avant que l’acide ne dissolve la semelle. La jeune femme fixa les restes et se sentit apaisée, elle avait déversé ses peurs et frustrations sur ces bêtes. Mais pas pour longtemps.
Une ombre gigantesque apparut derrière la porte, si grande qu’elle atteignait la lucarne et plongea le couloir dans les ténèbres. Le bois de la véranda cédait sous la masse qui le foulait. Avant même que l’effroi naisse en Lindsay, elle fut projetée avec la porte à l’autre bout du hall. Elle se retrouva plaquée au sol violemment, écrasée par le poids du battant en massif. Lindsay, pouvant bouger les bras, poussa sur le large chant de la traverse haute de la porte afin de s’en dégager. Celle-ci était horriblement lourde et bougeait péniblement malgré les efforts de sa prisonnière. Un choc fit vibrer le plancher intérieur puis un second tout aussi puissant. La jeune femme redressa la tête pour voir et déglutissa.
L’immonde créature, qui avait vomi les parasites, venait de s’engager dans le hall. Sa largeur était telle qu’elle touchait les murs et en arrachait le papier peint et le plâtre. Ses bras, ou plutôt ses membres antérieurs, étaient immenses, surdéveloppés. Le contraste se trouvait dans ses membres postérieures qui étaient atrophiés, traînant inutilement au sol, ce qui la ralentissait énormément. La monstruosité de l’être dysmorphique semblait être son visage qui empruntait certains critères humains. Ses yeux finirent par se poser sur Lindsay, ce qui la fit mugir dans la seconde qui suivit.
La jeune femme voulut crier mais sa bouche se laissa échapper qu’un râle, semblable à ceux qui résonnent dans l’ensemble de la cité. Elle se débattit, tapa, poussa sur sa prison de bois de toutes ses forces. La terreur l’empêcha d’abandonner et elle parvint à s’extraire. Une fois debout, elle courut dans le couloir à sa gauche, en direction du garage; seule issue restante pour gagner la route et tenter de rattraper Birkin. La porte accepta de s’ouvrir. Lindsay referma aussitôt derrière elle. Elle s’appuya sur ses genoux pour reprendre son souffle, elle découvrit alors qu’ils étaient en sang. Dégouttée, elle détourna son regard vers le garage. C’est alors qu’elle se souvint d’un détail: la porte automatique du garage ne fonctionnait plus, son père avait donc garer la berline devant la maison. De nouvelles vibrations et craquements de bois lui parvinrent, elle en déduisit que la créature était arrivée à l’angle du couloir. Une certitude lui apparut: elle était foutue!
Lindsay ne bougea pas, dans un premier temps, pas avant de voir l’un d’eux apparaître. Consciente d’avoir encore le pistolet de son père dans la main, elle mit en joue la créature et appuya sur la détente mais rien ne se produisit. Vide! Elle se releva promptement et écrasa la bête d’un coup sec. Les organes internes jaillirent de sa gueule et se répandirent dans le hall. D’autres de ces compagnons apparurent de la même manière et subirent le même sort. La jeune femme sentit brusquement une vive brûlure sous la voute plantaire et ce qu’elle découvrit la stupéfia: sa chaussure était attaqué par les fluides des parasites. Elle la retira en s’aidant de celle intacte et jeta le soulier inéluctablement rongé le plus loin possible. Le bruit des créatures étant nettement plus faible, elle comprit qu’il n’en restait peu. Avec sa dernière chaussure, elle piétina les derniers intrus puis s’en débarrassa avant que l’acide ne dissolve la semelle. La jeune femme fixa les restes et se sentit apaisée, elle avait déversé ses peurs et frustrations sur ces bêtes. Mais pas pour longtemps.
Une ombre gigantesque apparut derrière la porte, si grande qu’elle atteignait la lucarne et plongea le couloir dans les ténèbres. Le bois de la véranda cédait sous la masse qui le foulait. Avant même que l’effroi naisse en Lindsay, elle fut projetée avec la porte à l’autre bout du hall. Elle se retrouva plaquée au sol violemment, écrasée par le poids du battant en massif. Lindsay, pouvant bouger les bras, poussa sur le large chant de la traverse haute de la porte afin de s’en dégager. Celle-ci était horriblement lourde et bougeait péniblement malgré les efforts de sa prisonnière. Un choc fit vibrer le plancher intérieur puis un second tout aussi puissant. La jeune femme redressa la tête pour voir et déglutissa.
L’immonde créature, qui avait vomi les parasites, venait de s’engager dans le hall. Sa largeur était telle qu’elle touchait les murs et en arrachait le papier peint et le plâtre. Ses bras, ou plutôt ses membres antérieurs, étaient immenses, surdéveloppés. Le contraste se trouvait dans ses membres postérieures qui étaient atrophiés, traînant inutilement au sol, ce qui la ralentissait énormément. La monstruosité de l’être dysmorphique semblait être son visage qui empruntait certains critères humains. Ses yeux finirent par se poser sur Lindsay, ce qui la fit mugir dans la seconde qui suivit.
La jeune femme voulut crier mais sa bouche se laissa échapper qu’un râle, semblable à ceux qui résonnent dans l’ensemble de la cité. Elle se débattit, tapa, poussa sur sa prison de bois de toutes ses forces. La terreur l’empêcha d’abandonner et elle parvint à s’extraire. Une fois debout, elle courut dans le couloir à sa gauche, en direction du garage; seule issue restante pour gagner la route et tenter de rattraper Birkin. La porte accepta de s’ouvrir. Lindsay referma aussitôt derrière elle. Elle s’appuya sur ses genoux pour reprendre son souffle, elle découvrit alors qu’ils étaient en sang. Dégouttée, elle détourna son regard vers le garage. C’est alors qu’elle se souvint d’un détail: la porte automatique du garage ne fonctionnait plus, son père avait donc garer la berline devant la maison. De nouvelles vibrations et craquements de bois lui parvinrent, elle en déduisit que la créature était arrivée à l’angle du couloir. Une certitude lui apparut: elle était foutue!
CHAPITRE 5
La pièce était sûre, isolée et inintéressante pour quelqu’un de mort. L’homme fixa une énième fois le linceul. Celui-ci se gorgeait lentement de sang. Le motif fleural avait pour ainsi dire disparu. Réajustant le sac d’armes et de munitions, il gagna la porte. Il récupéra les clés sur la serrure et ouvrit brutalement. Il sortit dans la rue armé du fusil à pompe. Aucun danger dans les environs, l’homme referma la porte et glissa le trousseau dans la poche dans son pantalon. Alors qu’il s’apprêtait à s’éloigner, un rire lointain d’enfant résonna. Un chiard en vie ?! L’homme scruta dans les deux sens mais ne vit rien. Je deviens parano ! Il prit la direction du Park , il avait assez perdu de temps à cause du Beffroi.
De petits pas retentirent soudainement derrière lui, quelque chose le toucha à la hanche lui sembla-t-il. Sale garce, tu n’oses pas venir à moi de face ! L’homme se retourna dans la seconde, brandissant son arme. La rue était vide. Le rire se répéta sur sa droite. Il vit le buisson derrière la grille rouillée bouger un instant. J’ai tout sauf le temps de jouer à cache-cache avec ce con, la prochaine fois je le descend ! l’homme reprit sa marche vers l’escalier qui l’amènerait au portail. Le rire de l’enfant se renouvela, suivi du tintement métallique de clés. Instinctivement, l’homme porta sa main libre sur la poche où il avait rangé celle du local. Vide !
-Si je te trouves, je te colle une cartouche en pleine gueule! hurla-t-il immédiatement.
L’enfant ria de plus belle puis ses bruits de pas s’éloignèrent jusqu’à disparaître. L’homme était dans un état de rage absolue. Ses doigts se crispèrent sur la crosse en bois vernis du fusil. Il souffla brutalement. Restons calme! Je n’aurais qu’à faire sauter la serrure à mon retour. Si j’en ai l’occasion, je m’occuperais de ce petit con sinon… Il gravit les marches lentement pour se calmer. La clé du portail se trouvait encore dans la serrure de celui-ci. Il l’ouvrit et la récupéra, la plaçant dans sa chaussette droite. Essayes un peu de me piquer celle-là ! Il pénétra dans la première enceinte du parc. L’endroit était parsemé de luminaires mais baignait pourtant dans une pénombre surnaturelle. Cette partie du site était connue pour son éclairage faiblard, incapable de départager les ombres propres et portées de l’architecture environnante. L’homme ne bougea pas, du moins pas avant que ses yeux ne se soient habitués à l’obscurité. Lorsqu’il s’avança d’un pas, un remous se produisit dans le bassin central.
Il s’immobilisa aussitôt et scruta la surface de l’eau stagnante attentivement. Bien que très faible, une vague se dessinait, et s’approchait. Quand te décideras-tu à venir en personne ? J’en ai ma claque du menu fretin ! Le remous devint plus distinct. L’homme s’impatienta et fit un autre pas en avant. Quelque chose jaillit de l’eau subitement dans sa direction. Le ver, d’une taille surprenante, fut stoppé net par la poigne de fer de sa proie. La chose se débattait et déploya des crochés ainsi qu’une gueule ressemblant à un balai-chiote. Le vertébré examina l’invertébré d’un air dubitatif en songeant aux chances que cette merde avait de le tuer. La Mort se jouait de lui, elle n’avait envoyer jusqu’ici que ses fonds de tiroir. Animé d’une rage inouïe, l’homme déversa sa frustration sur le ver en verrouillant sa prise d’une telle force que les organes et autres fluides qu’il contenait furent expulsés par sa gueule. L’humain considéra l’aberration un instant, interdit. Il rabattit son bras vivement, autant pour se débarrasser du cadavre que des liquides visqueuses coulant sur sa main.
L’homme au linceul reprit son arme à deux mains et avisa une nouvelle fois les lieux. Il aperçut à droite l’escalier de pierre menant à l’usine désaffectée, chemin interdit au public qu’il avait emprunté avec son mentor. Tu serais aux anges si t’étais ici avec moi, Mr Death. Il continua l’inspection afin d’éviter de perdre du temps à ressasser de bons souvenirs. Il vit, avec une certaine difficulté, une autre porte à gauche. Ça me revient ! La fontaine se trouve par là. Ensuite il y a l’allée boisée puis le cimetière. Un sourire se dessina sur son visage encrassé. Il avança à vive allure, voulant en finir dès que possible. La grille s’ouvrit et l’éclairage, plus vif, de la petite place l’éblouie violemment. Il distingua tardivement une petite silhouette devant lui. Ses yeux, encore sous l’effet de l’agression lumineuse, ne put lui permettre de voir clairement celui qui lui faisait face. Ce dernier ria brutalement, le même rire moqueur et enfantin que tout à l’heure. L’homme au linceul tira sans faire la moindre sommation. L’enfant fut arraché du sol et projeté à plusieurs mètres sur du matériel de chantier. L’adulte cligna des paupières et essuya ses yeux avec le revers de sa veste. Sa vue était quasiment redevenue normale. Heureux d’avoir régler ce « petit » problème, il engagea doucement une cartouche dans le fusil en remplacement de celle qu’il venait d’utiliser. Il approcha finalement pour admirer son trophée. Mais il ne trouva rien: pas de sang, pas de corps.
-Impossible ! hurla-t-il avec virulence.
-C’était pas très gentil ça ! prononça quelqu’un sur sa gauche.
L’homme pivota immédiatement. Il fut quelque peu déstabilisé par ce qu’il vit. Un enfant d’une dizaine d’année, bien vivant, se tenait devant lui. Il portait un ensemble sombre et impeccable, sa coiffure était soignée. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à celui que je portais lors de l’enterrement de mère. Son visage lui parut étrangement familier.
-Je suis sûr d’avoir fait mouche, c’est quoi ces conneries ? hurla l’homme.
-Le fait que je me tienne devant toi et que mes magnifiques vêtements n’aient rien prouve le contraire, manchot ! lui répondit le gosse.
-Ok p’tit merdeux !
L’homme au linceul bloqua lentement son fusil dans le creux de son épaule et mit en joue son interlocuteur.
-Encore ?! demanda l’enfant avec le sourire.
Il sortit alors de sa poche quelque chose de brillant et le fit pendre au bout de ses doigts. Il s’agissait des clés du local où se trouvait le rideau. La vue de l’objet empêcha l’homme de faire feu.
-Rend-les moi et je songerais à t’épargner! lança-t-il.
-On dit « s’il vous plait »! répondit le gosse.
Dans les centièmes de seconde qui suivirent, une détonation retendit. L’enfant fut soulevé dans les airs, sa poitrine venait littéralement d’exploser par le tir à bout portant. Il disparut dans la pénombre d’une allée boisée. Un fracas métallique se produisit et l’armature de ce qui semblait être un échafaudage s ’effonfra soudainement. L’allée boisée venant au cimetière ! L’homme au linceul réalisa aussitôt ce qu’il venait de faire: la condamnation définitive du seul chemin pratiquable vers l’objectif de sa mission. Il laissa tomber son fusil et se précipita sur les barres d’acier dans l’espoir de les retirer. Il y mit toute sa force, toute sa rage mais ne parvint à rien. Il recula, frustré et marcha sur un objet qui manqua de le faire tomber. Soulevant son pied, il découvrit le trousseau de clés du local. Il les ramassa et les rangea dans la même poche. Il ne ressentit aucune joie d’avoir pu les récupérer.
-T’es qu’un boulet !
L’homme se retourna vivement à l’entende de ces mots derrière lui. Il n’y avait pas l’ombre d’un chat. Le rire d’un enfant lui parvint du fond du bassin de la fontaine, le rire du même enfant. Impossible, j’ai fait en sorte que ses poumons se cachent derrière ses omoplates ! L’homme ramassa son fusil à pompe et le réarma, sans prendre le temps cette fois-ci d’engager une nouvelle cartouche. Il approcha prudemment du rebord et constata qu’il était vide, pas d’eau et pas d’enfant. Il en conclut alors que la trappe d’évacuation devait être ouverte et que les égouts seraient accessibles. Il se déplaça sur la gauche et sourit devant la confirmation de son hypothèse.
Il sauta dans le bassin et s’approcha de la trappe béante. Il bloqua le fusil dans son sac qu’il plaça devant. Il écouta un instant afin de savoir si un comité d’accueil l’attendait. Devant un silence de « mort », il commença à descendre l’échelle de service. Il arriva en bas et eut la désagréable surprise de devoir patauger dans une eau malodorante lui arrivant jusqu’aux genoux. Il remarqua un couloir éclairé à plusieurs mètres sur la droite. Il entreprit de progresser, ralentie dans ses mouvements par une eau plus lourde qu’à l’accoutumé. Il atteint néanmoins rapidement le rebord et se hissa à la force des bras. Il vit plus loin une autre échelle. Arrivé en dessous de l’accès, il avisa un cadenas. J’ai cramé deux cartouches sur un chiard qui refuse de mourir, il faut que j’arrête de jouer au con. Il prit non pas son fusil mais un Beretta et le détruisit d’une seule balle. Il grimpa et poussa la trappe du bras. Elle pivota sur ses gonds et retomba bruyamment sur le coté. Un courant d’air glacial gifla le visage de l’homme de linceul. Il termina son ascension et passa la tête pour voir où il débouchait. Un rictus terrifiant se dessina sur ses lèvres. Il était arrivé au cimetière.
La pièce était sûre, isolée et inintéressante pour quelqu’un de mort. L’homme fixa une énième fois le linceul. Celui-ci se gorgeait lentement de sang. Le motif fleural avait pour ainsi dire disparu. Réajustant le sac d’armes et de munitions, il gagna la porte. Il récupéra les clés sur la serrure et ouvrit brutalement. Il sortit dans la rue armé du fusil à pompe. Aucun danger dans les environs, l’homme referma la porte et glissa le trousseau dans la poche dans son pantalon. Alors qu’il s’apprêtait à s’éloigner, un rire lointain d’enfant résonna. Un chiard en vie ?! L’homme scruta dans les deux sens mais ne vit rien. Je deviens parano ! Il prit la direction du Park , il avait assez perdu de temps à cause du Beffroi.
De petits pas retentirent soudainement derrière lui, quelque chose le toucha à la hanche lui sembla-t-il. Sale garce, tu n’oses pas venir à moi de face ! L’homme se retourna dans la seconde, brandissant son arme. La rue était vide. Le rire se répéta sur sa droite. Il vit le buisson derrière la grille rouillée bouger un instant. J’ai tout sauf le temps de jouer à cache-cache avec ce con, la prochaine fois je le descend ! l’homme reprit sa marche vers l’escalier qui l’amènerait au portail. Le rire de l’enfant se renouvela, suivi du tintement métallique de clés. Instinctivement, l’homme porta sa main libre sur la poche où il avait rangé celle du local. Vide !
-Si je te trouves, je te colle une cartouche en pleine gueule! hurla-t-il immédiatement.
L’enfant ria de plus belle puis ses bruits de pas s’éloignèrent jusqu’à disparaître. L’homme était dans un état de rage absolue. Ses doigts se crispèrent sur la crosse en bois vernis du fusil. Il souffla brutalement. Restons calme! Je n’aurais qu’à faire sauter la serrure à mon retour. Si j’en ai l’occasion, je m’occuperais de ce petit con sinon… Il gravit les marches lentement pour se calmer. La clé du portail se trouvait encore dans la serrure de celui-ci. Il l’ouvrit et la récupéra, la plaçant dans sa chaussette droite. Essayes un peu de me piquer celle-là ! Il pénétra dans la première enceinte du parc. L’endroit était parsemé de luminaires mais baignait pourtant dans une pénombre surnaturelle. Cette partie du site était connue pour son éclairage faiblard, incapable de départager les ombres propres et portées de l’architecture environnante. L’homme ne bougea pas, du moins pas avant que ses yeux ne se soient habitués à l’obscurité. Lorsqu’il s’avança d’un pas, un remous se produisit dans le bassin central.
Il s’immobilisa aussitôt et scruta la surface de l’eau stagnante attentivement. Bien que très faible, une vague se dessinait, et s’approchait. Quand te décideras-tu à venir en personne ? J’en ai ma claque du menu fretin ! Le remous devint plus distinct. L’homme s’impatienta et fit un autre pas en avant. Quelque chose jaillit de l’eau subitement dans sa direction. Le ver, d’une taille surprenante, fut stoppé net par la poigne de fer de sa proie. La chose se débattait et déploya des crochés ainsi qu’une gueule ressemblant à un balai-chiote. Le vertébré examina l’invertébré d’un air dubitatif en songeant aux chances que cette merde avait de le tuer. La Mort se jouait de lui, elle n’avait envoyer jusqu’ici que ses fonds de tiroir. Animé d’une rage inouïe, l’homme déversa sa frustration sur le ver en verrouillant sa prise d’une telle force que les organes et autres fluides qu’il contenait furent expulsés par sa gueule. L’humain considéra l’aberration un instant, interdit. Il rabattit son bras vivement, autant pour se débarrasser du cadavre que des liquides visqueuses coulant sur sa main.
L’homme au linceul reprit son arme à deux mains et avisa une nouvelle fois les lieux. Il aperçut à droite l’escalier de pierre menant à l’usine désaffectée, chemin interdit au public qu’il avait emprunté avec son mentor. Tu serais aux anges si t’étais ici avec moi, Mr Death. Il continua l’inspection afin d’éviter de perdre du temps à ressasser de bons souvenirs. Il vit, avec une certaine difficulté, une autre porte à gauche. Ça me revient ! La fontaine se trouve par là. Ensuite il y a l’allée boisée puis le cimetière. Un sourire se dessina sur son visage encrassé. Il avança à vive allure, voulant en finir dès que possible. La grille s’ouvrit et l’éclairage, plus vif, de la petite place l’éblouie violemment. Il distingua tardivement une petite silhouette devant lui. Ses yeux, encore sous l’effet de l’agression lumineuse, ne put lui permettre de voir clairement celui qui lui faisait face. Ce dernier ria brutalement, le même rire moqueur et enfantin que tout à l’heure. L’homme au linceul tira sans faire la moindre sommation. L’enfant fut arraché du sol et projeté à plusieurs mètres sur du matériel de chantier. L’adulte cligna des paupières et essuya ses yeux avec le revers de sa veste. Sa vue était quasiment redevenue normale. Heureux d’avoir régler ce « petit » problème, il engagea doucement une cartouche dans le fusil en remplacement de celle qu’il venait d’utiliser. Il approcha finalement pour admirer son trophée. Mais il ne trouva rien: pas de sang, pas de corps.
-Impossible ! hurla-t-il avec virulence.
-C’était pas très gentil ça ! prononça quelqu’un sur sa gauche.
L’homme pivota immédiatement. Il fut quelque peu déstabilisé par ce qu’il vit. Un enfant d’une dizaine d’année, bien vivant, se tenait devant lui. Il portait un ensemble sombre et impeccable, sa coiffure était soignée. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à celui que je portais lors de l’enterrement de mère. Son visage lui parut étrangement familier.
-Je suis sûr d’avoir fait mouche, c’est quoi ces conneries ? hurla l’homme.
-Le fait que je me tienne devant toi et que mes magnifiques vêtements n’aient rien prouve le contraire, manchot ! lui répondit le gosse.
-Ok p’tit merdeux !
L’homme au linceul bloqua lentement son fusil dans le creux de son épaule et mit en joue son interlocuteur.
-Encore ?! demanda l’enfant avec le sourire.
Il sortit alors de sa poche quelque chose de brillant et le fit pendre au bout de ses doigts. Il s’agissait des clés du local où se trouvait le rideau. La vue de l’objet empêcha l’homme de faire feu.
-Rend-les moi et je songerais à t’épargner! lança-t-il.
-On dit « s’il vous plait »! répondit le gosse.
Dans les centièmes de seconde qui suivirent, une détonation retendit. L’enfant fut soulevé dans les airs, sa poitrine venait littéralement d’exploser par le tir à bout portant. Il disparut dans la pénombre d’une allée boisée. Un fracas métallique se produisit et l’armature de ce qui semblait être un échafaudage s ’effonfra soudainement. L’allée boisée venant au cimetière ! L’homme au linceul réalisa aussitôt ce qu’il venait de faire: la condamnation définitive du seul chemin pratiquable vers l’objectif de sa mission. Il laissa tomber son fusil et se précipita sur les barres d’acier dans l’espoir de les retirer. Il y mit toute sa force, toute sa rage mais ne parvint à rien. Il recula, frustré et marcha sur un objet qui manqua de le faire tomber. Soulevant son pied, il découvrit le trousseau de clés du local. Il les ramassa et les rangea dans la même poche. Il ne ressentit aucune joie d’avoir pu les récupérer.
-T’es qu’un boulet !
L’homme se retourna vivement à l’entende de ces mots derrière lui. Il n’y avait pas l’ombre d’un chat. Le rire d’un enfant lui parvint du fond du bassin de la fontaine, le rire du même enfant. Impossible, j’ai fait en sorte que ses poumons se cachent derrière ses omoplates ! L’homme ramassa son fusil à pompe et le réarma, sans prendre le temps cette fois-ci d’engager une nouvelle cartouche. Il approcha prudemment du rebord et constata qu’il était vide, pas d’eau et pas d’enfant. Il en conclut alors que la trappe d’évacuation devait être ouverte et que les égouts seraient accessibles. Il se déplaça sur la gauche et sourit devant la confirmation de son hypothèse.
Il sauta dans le bassin et s’approcha de la trappe béante. Il bloqua le fusil dans son sac qu’il plaça devant. Il écouta un instant afin de savoir si un comité d’accueil l’attendait. Devant un silence de « mort », il commença à descendre l’échelle de service. Il arriva en bas et eut la désagréable surprise de devoir patauger dans une eau malodorante lui arrivant jusqu’aux genoux. Il remarqua un couloir éclairé à plusieurs mètres sur la droite. Il entreprit de progresser, ralentie dans ses mouvements par une eau plus lourde qu’à l’accoutumé. Il atteint néanmoins rapidement le rebord et se hissa à la force des bras. Il vit plus loin une autre échelle. Arrivé en dessous de l’accès, il avisa un cadenas. J’ai cramé deux cartouches sur un chiard qui refuse de mourir, il faut que j’arrête de jouer au con. Il prit non pas son fusil mais un Beretta et le détruisit d’une seule balle. Il grimpa et poussa la trappe du bras. Elle pivota sur ses gonds et retomba bruyamment sur le coté. Un courant d’air glacial gifla le visage de l’homme de linceul. Il termina son ascension et passa la tête pour voir où il débouchait. Un rictus terrifiant se dessina sur ses lèvres. Il était arrivé au cimetière.