
Année : 2024
Studio : I.G Production
Production : Netflix
Nombre de saisons et d'épisodes : 1 saison de 8 eps x 25 min
Genre : Action, horreur, Science-fiction
Trailer (attention aux âmes sensibles, c'est quand même assez violent)
Une série d'animation Netflix assez récente que j'ai découverte il y a quelques jours, et que je partage avec plaisir, étant fan de la licence Terminator. Malgré le "Zero" figurant dans le titre, il ne s'agit pas vraiment d'un prequel aux films de l'illustre franchise, mais tout simplement d'un reboot à la sauce nipponne... Ni mauvaise d'ailleurs ! En effet, après pas moins de 6 films et une série live action faiblarde, la série déclinait déjà depuis une bonne décennie. Après les excellents Terminator 1 et 2, et également le 3 même s'il est un brin en déçà des deux premiers mais restant un assez bon film, le reste est à jeter aux orties car c'est parti dans tous les sens et c'est devenu du gros n'importe quoi. Fort heureusement, cette nouvelle production Netflix Terminator donne un second souffle à la série en lui apportant un nouveau vent de fraîcheur. À commencer par le fait qu'elle se déroule au Japon, à Tokyo plus précisément. Une première dans la saga. Cela nous donne une toute autre ambiance et apporte du sang neuf tout en gardant l'identité de la saga. Exit les Sarah Connor, John Connor ou Kyle Reese, ce sont de tout nouveaux personnages qui forment désormais le casting de cette nouvelle série.
L'histoire prend place avec ses nouveaux protagonistes qui rappeleront parfois les protagonistes principaux des premiers films Terminator. Chronologiquement, même s'il s'agit d'une sorte de reboot et d'univers alternatif, on pourrait se situer entre T1 et T2, à l'aube du Jugement Dernier. On retrouve Skynet et les fameux les T-800, ainsi que quelques autres éléments du lore inhérents à la licence. Le nouveau héros qui est un père de famille, Malcom Lee, est plutôt attachant, tout comme la nouvelle héroïne venue du futur pour le protéger et qui n'est pas s'en rappeler une sorte de Kyle Reese au féminin. L'intrigue se passe le plus clair du temps dans le présent en 1997, mais il y aura certains moments où ça se déroule en 2022, dans le futur dévasté par les machines. L'ambiance et les codes fondateurs de la série sont rapidement posés dès le premier épisode. On a droit à des scènes d'action intenses et plutôt violentes, même si l'animation pêche un peu d'un point de vue technique et dans la fluidité car la physique est parfois un peu bizarre. Mais on reste tout de même dans un bon chara-design sur les personnages, dont les regards sont nimbés de reflets colorés tels des effets de néon, et ça colle à l'ambiance Terminator. Les coloris forment un équilibre entre couleurs ternes et vives. Les décors sont sont plutôt réussis et certains sont là en guise d'easter eggs, notamment durant les premiers épisodes. C'est assez gore et violent par moment car ça ne lésine pas sur l'hémoglobine, rien à voir avec les films classiques qui restent très soft en comparaison. De plus, l'ambiance sonore renforce déjà le côté oppressant slasher movie avec la traque constante du Terminator, accompagnant les moments de stress et de course poursuite.
Le rythme de l'histoire est un peu lent dans les 5 premiers épisodes, et en même temps soutenu. Durant cette période, on apprend à connaître les protagonistes et la trame se met doucement mais sûrement en place. Mais dès lors qu'on arrive aux 3 derniers épisodes, ça décolle vraiment et ça rigole zéro. Des révélations et des twists qu'on ne voit pas arriver, en veux-tu en voilà. Seulement voilà, détours dans le passé et le futur oblige, il y a parfois quelques petites incohérences çà et là. Rien de bien méchant cependant. En fait, là où la série se démarque réellement, c'est dans le propos de mettre en avant des IA. Cela existait certes dans la série TV The Sarah Connor Chronicles, mais il y en a au moins deux qui se dispute l'hégémonie et qui ont chacune leurs propres buts et croyances. On en arrive à atteindre un niveau de théologie dans leurs idéaux, le tout dans un univers distopique rappelant un peu Ghost in the Shell, et ce même si on n'est pas dans un délire cyberpunk. C'est là le sang neuf qui alimente la franchise grâce à cette série animée, lui permettant de sortir un peu des sentiers battus. Et je dois dire qu'elle en avait bien besoin, parce que ça apporte du renouvellement !
En résumé, une série d'animation qui tente des choses pour s'extraire de la routine des films tombant en désuétude, avec une ambiance japonaise et un propos plus méta dans l'esprit, poussant même à la philosophie. Une remise en question sur l'humanité par rapport à l'histoire de l'homme, ainsi que le questionnement d'une coexistence de ce dernier avec les machines. Nonobstant une animation pas toujours fluide et une première moitié d'épisodes un brin lents dans le rythme, cette nouvelle série se démarque vraiment de tout ce qu'on a pu voir dans la franchise jusque-là. La fin reste à la fois ouverte et fermée, mais un peu plus ouverte que fermée à mon sens. Autant dire que j'attends la saison 2 de pied ferme. Quoi qu'il en soit, on reste bel et bien dans l'univers Terminator, tout en renouvelant la saga pour partir dans quelque chose de plus profond et viscéral. Un nouveau départ en somme, un redémarrage pour cette série alternative qui remplit le cahier des charges. Si vous êtes fan de la saga Terminator, je ne saurais que trop vous recommander de vous plonger dedans. C'est une série qui apporte de la consistance et que j'ai bien appréciée. Si je devais lui attribuer une note, ce serait un 8/10.