RE comme redémarrage ?
Bon pour commencer, en tant que RE, que vaut-il ? Bien perso, il est particulièrement déstabilisant quand on est habitué aux précédents opus. Contexte, ambiance, gameplay, ça n'a vraiment plus rien à voir. Pour être franc, les zombis m'ont manqué, le fait de devoir regarder d'un oeil suspicieux la moindre créature aussi. J'ai eu l'impression d'être dans un autre jeu. En ce qui me concerne, Resident Evil évoque une atmosphère particulière, une idée bien précise, que je n'ai pas retrouvé ici. Bon je coupe court aux premières protestations, je n'ai pas du tout détesté l'ambiance de RE4, bien au contraire. Mais comme elle ne correspond pas à ce que je ressens quand on me parle de RE, j'me suis senti paumé au départ. Mais bon, faut bien s'y faire, c'est un nouveau départ, et RE tel que nous le connaissons, c'est terminé. Donc une fois digéré ce changement, qu'est-ce que ça raconte ?
La technique
Je ne passe pas par quatre chemins, c'est le plus beau jeu qu'il m'ait été donné de voir, tout court. Le plus impressionnant aussi. Fluidité ahurissante. C'est de la 3D intégrale ça ? RE4 se permet d'être aussi beau que Rebirth ou RE0, qui sont en précalculé, et qui étaient déjà des références. On est par contre surpris de retrouver les mêmes bugs d'affichage que chez les deux premiers cités, mais bon, je chipote. Mais en l'état, ça ne pourra jamais tourner sur PS2.
Le gameplay
L'élément le plus attendu après ce sentiment de déjà-vu tenace de RE0. J'étais aussi pour le changement mais à ce point-là... Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est intuitif, que ça démarre au quart de tour et qu'on peut à peu près tout faire. Et c'est probablement le point fort de RE4, car on prend vraiment un méchant pied à ce foutu jeu ! Bon c'est trop bourrin quand même. L'évolution de la série le veut, c'est super jouissif, mais c'est dommage quelquepart, quand même. Les QTE sont géniaux, ça force le joueur à rester attentif même pendant les cinématiques et rien que ça... Franchement une totale réussite. Juste une chose que je n'ai pas aimé : c'est pas bientôt fini Matrix ? Ca me gonfle. Les scènes au ralenti encore, ça passe, mais Léon qui se met à courrir sur les murs, eh oh !!!
L'horreur
Ah ça, ça m'a fait plaisir. Malgré le changement de gameplay, c'est toujours glauque, craspec, tentaculaire, gluant, et les parasites donnent des frissons dans le dos. Des combats qui rendent les murs collants à la cervelle, les morts violents de Leon, des mutations bien hideuses, j'étais content moi !
Les personnages
Leon a méchamment pris de la bouteille en 6 ans, on ne reconnait plus le jeune débutant policier de RE2 ! Saddler impressionne, surtout quand il tue Luis (j'ai bien aimé sa tirade sur les clichés des films américains), on a envie de coller une fessée à Salazar, Ada devient mystérieuse et Ashley, la Saori Kido de service, est drôlement mignonne, surtout avec son deuxième costume (maman, ce décolleté !!!!
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comme le dit Luis, elle est bien équipée en ballistique ! Et Léon qui lui colle un rateau dans la scène finale, quel couillon, p'tain !!!). Enfin bref, ça va pas plus loin et en cela, ça change pas des autres RE.
La bande sonore
La musique brille par son absence et c'est bien dommage, car les rares morceaux entendus sont bien foutus et efficaces. Vers la fin ça s'améliore, mais on ne m'enlèvera pas de l'esprit que ça reste une lacune, quand bien même les sons sont drôlement réalistes (j'ai adoré l'orage).
Les bébêtes qui montent qui montent...
Plus de zombis, hunters, Tyrans et tout ça, mais on reconnait facilement leur pendant dans tout ça (villageois, bestioles invisibles, régénérators,...). La variété a du mal à décoller, surtout au début, mais les nouvelles créatures sont suffisamment emmerdantes et poseuses de problèmes pour que finalement, ce ne soit pas un mal (merde, c'est quoi cette Main Droite ???? Y a fallu la finir au lance-roquettes !). Quant aux boss, là je dois dire qu'ils sont drôlement réussis. Il faut réfléchir pour les vaincre, ils sont costauds, ils sont impressionnants.
Tout ce bla-bla pour dire quoi alors ?
Pour résumer, Mikami et son équipe ont fait un travail ahurissant sur RE4, rien que pour la durée de vie. Pourtant, il était controversé avant sa sortie, et du coup, pas forcément particulièrement attendu. Mais si ma principale crainte à son sujet s'est réalisée (voir mon avis après la japanexpo), au final j'ai malgré tout adoré, une fois accepté le fait que les RE que je connais, c'est fini. RE4 fera sans aucun doute date dans l'histoire du jeu vidéo. Et si ma préférence restera en fin de compte pour RE1/Rebirth, justement pour son ambiance qui tape en plein dans le mille, il échoue très près de la première place. Et de là à dire que ce jeu va devenir culte, il y a un pas que je risque bien de franchir bientôt.